Le plaidoyer d'Olympe de Gouges pour l'égalité des sexes

Dans cette section, Olympe de Gouges développe son argumentation en faveur de l'égalité entre hommes et femmes, en s'appuyant sur une analyse critique de la société de son époque.

L'auteure commence par une réflexion sur les changements apportés par la Révolution française. Elle suggère que malgré les vices de l'Ancien Régime, on pouvait y percevoir "l'amélioration des choses dans la substance même des vices". Cette idée paradoxale introduit son analyse des rapports entre les sexes.

Quote: "Une femme n'avait besoin que d'être belle ou aimable ; quand elle possédait ces deux avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds."

Cette citation met en lumière la réduction des femmes à leur apparence et à leur charme sous l'Ancien Régime. Gouges critique ce système qui valorisait les femmes uniquement pour leur beauté et leur capacité à plaire.

L'auteure poursuit en dénonçant le "commerce des femmes" comme une forme d'industrie acceptée dans la haute société. Elle établit un parallèle saisissant entre la condition des femmes et celle des esclaves, affirmant que "la femme que l'homme achète, comme esclave sur les côtes d'Afrique".

Highlight: Cette comparaison entre les femmes et les esclaves est un argument puissant en faveur de l'émancipation féminine, soulignant l'injustice fondamentale de leur condition.

Gouges expose également la précarité de la situation des femmes qui dépendent de leur beauté pour survivre. Elle décrit le sort tragique de celles qui, ayant perdu leurs charmes avec l'âge, se retrouvent rejetées par la société : "Le jouet du mépris ; les portes même de la bienfaisance lui seront fermées".

Example: La question rhétorique "pourquoi n'a-t-elle pas su faire fortune ?" illustre le cynisme de la société envers ces femmes âgées et démunies.

En conclusion, le plaidoyer d'Olympe de Gouges pour les droits de la femme s'appuie sur une critique acerbe de la société de son époque. Elle démontre l'urgence d'une réforme profonde des rapports entre les sexes, appelant à une véritable égalité entre hommes et femmes dans tous les domaines de la vie sociale et politique.

Les femmes sous l'Ancien Régime selon Olympe de Gouges

Ce texte d'Olympe de Gouges, extrait de sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne publiée en 1791, dénonce avec virulence la condition des femmes sous l'Ancien Régime. L'auteure y développe une critique acerbe des rapports entre hommes et femmes, utilisant divers procédés rhétoriques pour souligner les contradictions de la société.

Highlight: Olympe de Gouges met en avant le fait que les "droits de l'Homme" ont été compris en faveur des hommes, excluant les femmes de ces droits.

L'auteure commence par dresser un portrait paradoxal des femmes, les présentant à la fois comme manipulatrices et victimes du système. Elle utilise l'antithèse pour souligner les contradictions de leur statut, "autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé".

Vocabulary: Antithèse - Figure de style qui oppose deux idées contraires dans une même phrase.

Olympe de Gouges critique ensuite la dépendance du gouvernement français envers les femmes, tout en dénonçant leur exclusion des sphères de pouvoir officielles. Elle emploie une énumération frappante pour illustrer les domaines dominés par les hommes : "ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat".

Quote: "Le gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l'administration nocturne des femmes"

Cette première partie du texte pose les bases de l'argumentation d'Olympe de Gouges, qui vise à démontrer l'absurdité et l'injustice des rapports entre hommes et femmes sous l'Ancien Régime.