Inégalités de développement à l'échelle mondiale

Les inégalités de développement persistent à l'échelle mondiale, avec une division entre les pays du Nord plus développés et ceux du Sud moins développés. Parmi les pays les plus développés figurent l'Europe occidentale, l'Australie, le Japon, les États-Unis, le Canada, l'Argentine, le Chili, les pays du Golfe à hauts revenus pétroliers et la Nouvelle-Zélande. À l'opposé, on trouve des pays très pauvres comme Madagascar, où 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté malgré certaines améliorations des conditions de vie.

Pour mesurer le développement et les inégalités, plusieurs indicateurs sont utilisés :

• L'Indice de Développement Humain (IDH), créé en 1990, qui prend en compte le revenu par habitant, l'espérance de vie à la naissance et le niveau de scolarisation. Il va de 0 (moins développé) à 1 (plus développé).

• L'Indice de Pauvreté Multidimensionnelle (IPM), introduit en 2010, qui mesure les privations en matière de santé et d'éducation.

• Le coefficient de Gini, qui évalue les inégalités de revenus au sein d'une population, allant de 0 (égalité parfaite) à 1 (inégalité maximale).

Définition: Le développement est lié à la croissance économique mesurée par le PIB, mais ne s'y limite pas. Pour un réel développement, des politiques de redistribution des richesses sont nécessaires afin d'améliorer les conditions de vie de la population.

La géographie du développement montre des nuances, avec par exemple l'Afrique du Sud et certains pays d'Amérique latine qui sont plus avancés que la majorité des pays africains. La division Nord-Sud doit être relativisée, notamment avec l'émergence des pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui connaissent une croissance économique importante.

Exemple: Les BRICS sont devenus des exportateurs majeurs de produits agricoles et agroalimentaires, illustrant leur développement économique rapide.

Inégalités à différentes échelles : l'exemple du Brésil

Le Brésil offre un exemple intéressant des inégalités qui persistent à différentes échelles, malgré des progrès notables. Au niveau national, le pays a connu une amélioration significative de son IDH entre 2000 et 2010, avec un meilleur accès à l'électricité et une augmentation de la scolarisation. La pauvreté a diminué, passant de 30% à 8,5% de la population en 2018, grâce notamment à des politiques de redistribution comme l'augmentation du salaire minimum et le programme Bolsa Familia, qui offre des allocations aux mères qui scolarisent leurs enfants.

Cependant, la crise économique et la pandémie de COVID-19 ont entraîné un retour de la pauvreté et une augmentation du chômage, mettant en lumière la fragilité des progrès réalisés.

Highlight: Les inégalités au Brésil restent marquées : 10% des plus riches possèdent plus de 50% des revenus du pays.

À l'échelle nationale, on observe des disparités régionales importantes. Le Sud-Est du pays présente un IDH plus élevé que le Nord et le Nord-Est, où l'illettrisme est plus répandu. Au niveau régional, le développement n'est pas homogène, les grandes villes étant généralement plus développées que les espaces ruraux et reculés.

À l'échelle locale, les inégalités s'inscrivent dans le paysage, créant une ségrégation socio-spatiale visible. Par exemple, à São Paulo, on peut observer :

• Dans les espaces ruraux : de riches propriétaires terriens côtoyant des ouvriers agricoles pauvres.
• Dans les villes : une répartition des habitants dans différents quartiers en fonction de leurs revenus, avec des résidences luxueuses contrastant avec des habitations précaires.

Vocabulaire: La ségrégation socio-spatiale désigne la séparation physique dans l'espace urbain de groupes sociaux en fonction de leurs revenus ou de leur appartenance ethnique.

Ces différentes échelles d'analyse montrent que les inégalités Nord-Sud se reproduisent au sein même des pays émergents comme le Brésil, soulignant la complexité des défis liés au développement et à la réduction des inégalités.