Légende alternative :

de la région administrative spéciale pour obtenir sa soumission. La Chine veut mettre fin au principe << d'un pays, deux systèmes »>. Pilotée par la Chine qui dispose des 9 premiers ports au monde, l'Asie est devenue la région la plus dynamique et celle qui développe le mieux son potentiel. Les ports occidentaux (nord-américains et européennes) ont été déclassés face à la concurrence asiatique et surtout chinoise. Les ports européens servent principalement au commerce intra-union européenne (on parle de commerce intra-zone) et n'arrivent donc pas à s'imposer sur la scène internationale → la Chine gagne en importance. La Triade est dotée d'infrastructures de très grande qualité (possibilité d'accueillir d'immenses navires, de décharger rapidement grâce à des portiques toujours plus performants...) contrairement aux pays de faible connectivité comme les pays africains. La pauvreté de l'Afrique ralentit la modernisation et limite ainsi l'intégration à la maritimisation. Certains littoraux se retrouvent à l'écart. OCEAN PACIFIQUE Canal de Pokem ARGENTINE AMÉRIQUE DU NORD-OUEST Vancouver Los Angeles Long Beach BRESIL ÉTATS-UNIS AMERIQUE DU NORD-EST OCEAN ATLANTIQUE OCEAN ATLANTIQUE CANADA O ROTTERDAM Gebreir EUROPE DU NORD-OUEST DAMambours Marsei Detroit de Bering Artew OCEAN GLACIAL ARCTIQUE GNI de Suez RUSSIE Dallan Onhuangdao Tianjin Richards Bay JAPON Détrait Omuz Rizhas ba Guangzhou CHINE INDE goya OCEAN PACIFIQUE ASIE-PACIFIQUE SHANGHAI zhoushan/Ningbo Kaohsiung ~ Hong Kone de Malacc Singaposic OCEAN INDIEN Principaux ports mondiaux en 2009 1600 Port Hedland (en millions de tonnes de marchandises) AUSTRALIE grande façade maritime principales routes maritimes moins de 150 SHANGHAL cas B) Des façades maritimes, interfaces majeures de la mondialisation : Le port de Rotterdam aux Pays-Bas est le plus grand port d'Europe : il s'étend sur plus de 12 000 hectares et fait 42 km². Il est entièrement automatisé (seulement les postes de contrôle sont occupés par des humains) et très bien desservi car une autoroute et des chemins de fers ont été construits tout près (400-500 trains par jour)→ hub multimodal. Le port de Rotterdam est spécialisé dans les flux des « vracs liquides » (pétrole brut et produits pétroliers) : 50 millions de produits pétroliers y sont stockés. Tout type de produits y circulent comme des fruits et légumes (3000 tonnes par jour). Seuls 20 % des marchandises qui arrivent à Rotterdam restent aux Pays-Bas. Les 80 % restants partent dans le reste de l'Europe via le transport fluvial et ferroviaire. Malgré sa taille considérable, le port arrive à saturation et prévoit de s'agrandir en aménageant la mer. → Le port de Rotterdam est une ZIP (zone industrialo-portuaire), c'est-à-dire un espace qui associe des activités portuaires et industrielles (notamment sidérurgiques) dans un système économique et spatial complexe. Il permet de desservir un hinterland (arrière-pays) très vaste qui s'étend jusqu'à Paris et aux halles de Rungis. Aujourd'hui, le commerce mondial est un transport multimodal comme en témoigne le conteneur. Le conteneur est une boîte facile à transporter par bateau, train, camion et ses dimensions sont standardisées. → Passe facilement et rapidement d'un moyen de transport à l'autre. Rotterdam dispose aussi de canaux sur lesquelles des péniches peuvent naviguer. 200 km ROYAUME-UNI Felixstowe Rotterdam Londres Zeebruges ↓ Tamise Southampton Manche ↓ Le Havre Mer du Nord FRANCE ↓ Dunkerque Paris Loire BELGIQUE Seine PAYS- Brême BAS Amsterdam Anvers DANEMARK Cologne Francfort Hambourg ALLEMAGNE SUISSE Elbe Hanovre Grande route maritime Principaux ports de la Northern Range Rotterdam Ports à conteneurs parmi les 20 premiers mondiaux en 2014 Grands couloirs de circulation (voies navigables, autoroutes, voies ferrées) Rotterdam se trouve sur ce qui a longtemps été la première façade maritime mondiale : c'est la Northern Range, qui va du port du Havre à celui de Hambourg. Face à la mondialisation qui s'est accélérée dans les années 70 et qui a connu un nouvel essor dans les années 2000-2010, les ports de la rangée nord- européenne n'ont pas réussi à faire front commun contre les ports asiatiques et ont ainsi perdu une grande partie de leur influence. 4 façades maritimes mondiales: La façade maritime Asie-Pacifique qui est très dynamique et qui est la première façade mondiale. Elle se situe en Extrême-Orient, entre le Japon et la Chine et de la Corée jusqu'à Singapour. La façade nord-européenne ou Northern Range Deux façades nord-américaines : une sur le Pacifique appelée rangée du Nord-Ouest (3 grands ports dont Long Beach qui est la porte d'entrée pour les conteneurs aux États-Unis) et une autre sur l'Atlantique appelée rangé du Nord-Est (grandes villes comme Boston, Philadelphie, New York...). L'Europe représente 37 % du commerce mondial, l'Asie 30 % et l'Amérique du Nord 18 %. C) Des espaces maritimes en recomposition : Le poids croissant de la Chine sur l'économie mondiale a redéfini les routes maritimes. En 2004, l'ancien président de la République populaire de Chine Hu Jintao est le premier à parler de « dilemme de Malacca >>. Jintao a conscience de la fragilité de la Chine et de sa quasi-dépendance au Golfe Persique et au détroit de Malacca; si le détroit d'Ormuz ou Malacca venaient à être bloqués, la Chine se retrouverait sans hydrocarbures et son économie serait mise à mal. → Objectif: trouver des routes alternatives donc projet des « nouvelles routes de la soie » qui relient la Chine à l'Europe par le rail et par voie maritime (surtout par voie terrestre). Ces routes permettent également à la Chine de sécuriser son approvisionnement en pétrole. Le transport ferroviaire remplace difficilement les gros bateaux qui peuvent transporter bien plus de marchandises et il y a en plus des problèmes dans la construction du chemin de fer (pas les mêmes dimensions de rail). Depuis plusieurs années, la Chine finance la construction de différentes infrastructures portuaires doublées par des infrastructures militaires. Le pays souhaite en fait militariser les routes de la soie maritimes. Deux ports sont à l'origine de tensions entre la Chine et l'Inde : celui de Gwadar au Pakistan et celui de Colombo au Sri Lanka → Problème géopolitique majeur car risque de guerre : l'Inde se retrouve encerclée par des bases militaires chinoises (stratégie dite du Collier de Perles) et réagit en développant elle aussi des bases militaires dans l'Océan Indien et en projetant d'étendre ses eaux territoriales jusqu'au détroit de Malacca. Une autre solution serait le creusement du canal de Kra en Thaïlande qui mettrait fin au fameux «< dilemme de Malacca ». Le tirant d'eau des bateaux est toujours plus important et le détroit de Malacca est peu profond en plus d'arriver à saturation. Les États riverains (Singapour, Indonésie, Malaisie) n'ont toutefois pas intérêt à ce que le canal voit le jour car ils tirent d'importants revenus de la position stratégique du détroit. Route de l'Arctique : Avec le réchauffement climatique, l'Arctique est un nouvel espace maritime à exploiter et à s'approprier. Néanmoins, cette nouvelle route ne propose aucune infrastructure et nécessite d'être accompagné par un brise-glace. Les coûts de transport sont donc très élevés. Passer par l'Océan Arctique profiterait uniquement à l'Europe et à l'Asie. La région de l'Arctique en elle-même n'est pas un espace de consommation donc elle n'est pas intéressante économiquement. → La route de l'Arctique est peut-être la route du futur. Les choke points (ou goulets d'étranglement) : Ces points de passage obligé freinent et ralentissent l'économie. Les bateaux se faisant de plus en plus gros et grands, des travaux d'agrandissement sont nécessaires. Malgré cela, il y a toujours des incidents : par exemple, le canal de Panama n'a pas été creusé assez profond et ne peut donc pas accueillir les gros bateaux; idem pour le détroit du Bosphore qui se retrouve saturé ce qui augmente le risque de collisions; exemple de l'Ever Given qui a bloqué le canal de Suez ... La solution est peut-être de relocaliser mais cela paraît peu réaliste et cela demanderait du temps et de l'argent → modification de la chaîne de valeur (délais rallongés, marchandises de mauvaise qualité). COURS 2 : MERS ET OCÉANS: entre appropriation, protection et liberté de circulation << Comment mers et océans traduisent-ils des enjeux géostratégiques et environnementaux ? » I. Un usage des océans régulé par le droit international de la mer A) La Convention de Montego Bay réglemente la territorialisation des mers et océans : La Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer (CNUDM), signée à Montego Bay le 10 décembre 1982, va définir des espaces maritimes (= découpage des mers et océans en fonction de leur éloignement de la côte). Voici la liste des différents statuts : Le littoral ou zone côtière : c'est la zone de contact entre la terre et la mer. La mer territoriale qui est sous l'autorité d'un gouvernement souverain : sa largeur est fixée à 12 milles marins (soit environ 22 km). La ZEE qui est un espace maritime sur lequel un État côtier exerce des droits souverains et économiques en matière d'exploration et d'usages des ressources naturelles : sa largeur est fixée à 200 milles marins (soit environ 370 km) mais possibilité d'étendre la ZEE si le plateau continental se prolonge. Les eaux internationales ou haute mer qui sont des zones maritimes sous l'autorité d'aucun État et considérées comme un « bien public mondial ». La haute mer représente la moitié de la surface planétaire et 64 % des océans, et est couverte par la liberté de navigation, la liberté de la pêche, la liberté d'y poser des câbles et des pipelines sous-marins et la liberté de la survoler. Les espaces océaniques eaux intérieures laisse des basses mers (zéro des cartes marines) mer territoriale Talus du plateau continental- ZEE ligne de base 12 12 MN 350 MN maxi 200 MN plateau continental haute mer CJB Bouron 2013 MN = mile nautique (1 MN = 1,8 km) La France possède des centaines d'îles ce qui fait d'elle une puissance maritime majeure : c'est la deuxième puissance maritime mondiale avec une ZEE de 11 000 000 km², juste derrière les États-Unis avec une ZEE de 11 300 000 km². Viennent ensuite l'Australie (8 500 000 km²), la Russie (7 500 000 km²) et la Nouvelle- Zélande (6 600 000 km²). → Force de la France qui dispose d'un petit territoire terrestre mais d'un immense espace maritime. La Convention de Montego Bay a été ratifiée par la majorité des pays, exception faite des USA qui sont en désaccord sur l'exploitation des fonds marins, d'Israël ou encore de la Turquie. B) La Convention de Montego Bay encadre le principe de liberté de circulation : En plus de définir plusieurs espaces maritimes, La CNUDM prévoit : L'interdiction pour les États riverains d'entraver le passage dans les détroits et l'obligation de faciliter leur navigation par une signalisation adéquate. Un droit des États sans littoral, notamment le « droit de participer, selon une forme équitable, à l'exploitation d'une part appropriée du reliquat des ressources biologiques des ZEE des États côtiers de la même sous-région. La liberté en haute mer ouverte à tous les États, côtiers ou sans littoral. Cette liberté inclut la navigation, le survol, la pose de câbles sous-marins et de tubes, la pêche, la recherche scientifique. La lutte contre le transport d'esclaves, la lutte contre la piraterie, la conservation des ressources biologique en haute mer. La Convention de Montego Bay encadre le principe de liberté de circulation : les océans n'appartiennent à personne et sont ouverts à tous en dehors des eaux territoriales. Ainsi, un État ne peut interdire à d'autres de naviguer dans sa ZEE, ni de la survoler de manière « inoffensive » ou d'y poser des câbles... Les États riverains d'un détroit international ne peuvent entraver le transit. En haute mer, la Convention stipule aux États de lutter contre le transport d'esclaves et la piraterie et pour la conservation des ressources biologiques. Elle accorde un certain accès aux ressources biologiques maritimes aux États enclavés. → La France est dans l'impossibilité de surveiller toute sa ZEE tellement celle-ci est vaste (pour rappel, la ZEE française fait 11 000 000 km²). II. Enjeux d'appropriation et rivalités de puissance : A) De nombreux contentieux territoriaux : L'ambivalence entre appropriation des espaces maritimes et liberté de circulation se traduit par de nombreux conflits. La Convention de Montego Bay ne résout pas le paradoxe entre la volonté des puissances maritimes d'assurer la liberté de circulation et celle des États riverains de bénéficier des ressources. → Il existe par exemple des tensions entre la Grèce (pays insulaire) et la Turquie dont les ZEE se chevauchent. La Grèce détient des îles très proches du littoral turc comme l'île de Kastellórizo qui fait l'actualité en 2020 dans le contexte des tensions territoriales entre la Grèce et la Turquie à propos de la délimitation des frontières maritimes entre les deux pays. Le 10 août 2020, la Turquie dépêche un navire d'exploration pétrolière escorté de bâtiments militaires à 60 milles marins au sud de l'île, dans les eaux territoriales grecques. Cette action est jugée hostile et contraire au droit international par le pouvoir grec, et entraîne une soudaine montée des tensions en Méditerranée orientale. La France dépêche à son tour deux navires et deux avions de guerre dans la zone, en soutien à la Grèce. Contestation d'un espace maritime Déploiement des forces militaires Nécessité de négocier Formation de coalitions pour tenter de trancher La règle de base de la ZEE ne peut pas être respectée dans tous les cas. Mer de Chine méridionale : Cette mer est disputée par de nombreux acteurs étatiques (Chine, Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie) tant pour ses ressources gazières et pétrolières qu'halieutiques. Les côtes de ces différents pays sont très proches les unes des autres et la Chine veut mettre la main sur toute la mer (on parle de ligne en neuf traits ou langue de bœuf). Visiblement, il n'y a pas d'accord possible entre les États riverains. ÉTATS-UNIS (ALASKA) re Arch CANADA Baie de Bain OCÉAN PACIFIQUE DANEMARK (GROENLAND) ISLANDE Zones revendiquées par.... Le Canada Les États-Unis La Russie La Norvège Le Danemark L'Islande Hanoi 100 LAOS THAÏLANDE CAMBODGE Hongkong OILE DE HAINAN ATOLL DE 32 ILES SCARBOROUGH | PARACELS Da Nang Mer de Chine méridionale Kuala Lumpur ILES NATUNA OCEAN ARCTIQUE VIETNAM CHINE Pole Nord géographique SINGAPOUR NORVÈGE BRUNEI MALAISIE - Limite de la ZEE Mer des Laptev SPEYS 。 Pékin Pôle Nord Zones à forte potentialité d'hydrocarbure Zones de pêche Mer de Kara INDONÉSIE Les rivalités de puissance entre les États-Unis et la Chine s'expriment aussi sur les mers. Le tonnage de la marine américaine est équivalent à celui des six autres plus grandes flottes militaires (Russie, Chine, Royaume-Uni, Japon, France, Turquie). Son omniprésence dans les océans lui offre une capacité d'intervention rapide. La Chine aspire à développer sa puissance militaire maritime pour concurrencer les États-Unis et sécuriser les « nouvelles routes de la soie »>. Limite de la revendication d'extension de la ZEE RUSSIE Taipei TAIWAN 500 km CORÉE DU NORD Mer de Chine orientale SENKAKU O Oo Manille ILE DE PALAWAN PHILIPPINES CORÉE DU SUD JAPON Tokyo ºo VII flotte américaine (océan Pacifique Ouest) Limites des revendications territoriales et maritimes Japon -Philippines - Vietnam Malaisie Brunel Chine («ligne en neuf traits», tracée par la Chine en 1948, et enrichie d'un dixième trait en 2013) O Présence militaire américaine O Principales bases chinoises O GUAM Sources: Reuters, Département of Defense, Philippe Rekacewicz (Le Monde), Emmanuel Véron (Université Paris-1) L'Arctique : L'Océan glacial arctique est revendiqué par la Russie, le Canada, la Norvège, le Danemark et les États-Unis car la région regorge de ressources pétrolières et gazières. Les États demandent de nouvelles ZEE qui étaient jusque-là prises dans les glaces et une partie de la banquise. La zone devient une zone de tension zone très militarisée. La possibilité d'extension de la ZEE engendre de nombreux contentieux territoriaux. Le tribunal international sur le droit de la mer qui siège à Hambourg sous l'égide des Nations unies pour arbitrer les différends maritimes n'est pas compétent pour traiter des litiges en lien avec les enjeux de souveraineté. B) Une militarisation des espaces maritimes : Le détroit d'Ormuz relie le Golfe Persique au Golfe d'Oman. Le détroit est large d'environ 40 km et sépare l'Iran du sultanat d'Oman d'une cinquantaine de kilomètres. Le détroit est un passage obligé pour de nombreux pétroliers en 2018, environ 21 millions de barils de brut ont transité chaque jour par le détroit d'Ormuz, selon l'Agence américaine de l'Energie (EIA). Environ un cinquième de la production mondiale de pétrole passe donc par cette artère pétrolière. Un tiers du brut transitant par voie maritime dans le monde y circule également. → Le détroit est indispensable à l'économie mondiale car c'est une porte d'entrée sur le Golfe Persique qui est un espace extrêmement pourvu en hydrocarbures. L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, I'Irak, l'Iran, le Koweït, Oman et le Qatar possèdent près de la moitié des réserves prouvées de pétrole. IRAK Bassora Koweito O Riyad KOWEÏT 100 km 7 BASES Golfe Persique Damman BAHREÏN QG DE LA V* FLOTTE US CENTRAL COMMAND (QG AMERICAIN POUR LE MOYEN-ORIENT ET L'ASIE CENTALE) ARABIE SAOUDITE Buchehr Manama IRAN QATAR ODoha OCCIDENTALES DANS LA RÉGION Bandar Charak O Zone contestée Abu Dhabi BASES ET États-Unis FACILITÉS Royaume-Uni Dubaï. ÉMIRATS ARABES UNIS Pays hostiles à l'Iran France O Bandar Abbas Qechm oFujaira Détroit d'Ormuz et itinéraires des tankers Djask Mer d'Oman Mascate OMAN 3 BASES O Il y a de nombreuses bases militaires dans la région, signe que la région est hautement stratégique mais ce qui accroit les tensions entre les différents acteurs. Le détroit représente un enjeu économique (le pétrole), géostratégique (contrôle du détroit) et diplomatique (nucléaire iranien). L'Iran (puissance chiite) et l'Arabie (puissance sunnite) sont en concurrence pour devenir la grande puissance régionale, ce qui crée des tensions entre les deux pays. En juillet 2015 sont réunis à Vienne I'Iran, la France, les États-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, l'Allemagne ainsi que l'Union européenne pour discuter du développement de l'arme nucléaire en Iran. Les pourparlers débouchent sur la signature d'un accord-cadre, l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, qui a pour but de contrôler le programme nucléaire iranien et de permettre la levée progressive des sanctions économiques qui touchent le pays. Après plus d'une décennie de tensions, cet accord est mondialement salué et ouvre la voie à une possible réconciliation et une meilleure coopération internationale. Mais en mai 2018, le président américain Donald Trump annonce le retrait des États-Unis de l'accord de Vienne ainsi que le << niveau le plus élevé de sanctions économiques possibles » contre l'Iran. → Trump qualifie l'Iran d' « État voyou » (rogue state) et souhaite que les accor sur le nucléaire iranien soient révisés. Le 13 juin 2019, deux pétroliers se trouvant à proximité du détroit font l'objet d'une attaque à la mine limpet (mine marine posée par des plongeurs). Les États-Unis, soutenus par l'Arabie saoudite et le Royaume-Uni, accuse l'Iran d'être responsable des attaques. L'Allemagne et le Japon demande à ce que la culpabilité de l'Iran soit prouvée. L'ONU diligente une enquête indépendante car les soi-disant preuves apportées par les USA ne leur paraissent pas crédibles (les USA ont déjà menti à la communauté internationale par le passé). L'Iran rejette les accusations américaines, accusant Washington de mener une campagne de désinformation. En réponse à cet incident, les États-Unis annoncent le 17 juin leur intention de déployer 1000 soldats supplémentaires au Moyen-Orient. → Tous les États craignent alors que l'incident du golfe d'Oman mène à une déclaration de guerre entre le Moyen-Orient et les États-Unis. En plus d'être en concurrence avec l'Arabie saoudite, l'Iran est en conflit avec Israël. Depuis 1979, l'Iran s'est engagé à soutenir tout groupe qui combattrait Israël et le sionisme. L'Iran soutient plusieurs groupes militaires et politiques qui ont affronté Israël militairement. Ce soutien se présente sous plusieurs formes: un soutien financier (avec l'envoi d'argent) un soutien formatif (avec l'entrainement de soldats et d'experts militaires) un soutien militaire (avec l'envoi d'armes, de munitions, de missiles et de roquettes) L'Iran four une aide politique et militaire à différents groupes militaires afin de combattre indirectement Israël comme le Hamas, organisation vouée à la destruction d'Israël par le djihad. L'Iran finance aussi le Hezbollah, assure sa formation militaire, politique, diplomatique et lui fournit des armes. Selon un rapport publié en février 2010, le Hezbollah aurait reçu 400 millions de dollars de l'Iran. L'Iran souhaite détruire Israël et l'arme atomique pourrait l'aider à atteindre son objectif. Le chef iranien des Gardiens de la Révolution, Mohammad Ali Jaffari, a déclaré qu'Israël était à portée des missiles iraniens et que l'Iran fermerait le détroit d'Ormuz, et priverait ainsi le monde des deux cinquièmes des ressources en pétrole. Il a aussi déclaré que « si Israël attaquait la souveraineté et l'indépendance de l'Iran, ce dernier se défendrait selon les règles du droit international ». Le Chef d'État-Major iranien a déclaré que si Israël attaquait, il serait détruit en une semaine. → L'Iran peut fermer le détroit d'Ormuz ou obstruer le trafic pendant un mois ou plus, et toute tentative des États-Unis pour le rouvrir signifierait une escalade dans le conflit. En 2010, la NASA et Israël auraient conçu un ver informatique pour s'attaquer aux centrifugeuses iraniennes d'enrichissement d'uranium (cyberattaque). ISRAEL 160 000 hommes 425 000 reservistes 300 avions de combat 35 navires Le duel israélo-iranien Alles régionaux de Tran Installations nucleaires iraniennes Pays possédant farme nucléaire missiles dune portee de 2000 km RUSSIE Mer Noire 2600 bindes 370 avions de combat 65 navires UNL Missies air-sol de croisière et balssiques Systeme and-missiles Tschal dispose d'un armement très sophistiqué ainsi que de l'aide technologique et financière américaine Pays accueillant des bases militaires américaines Portée maximale des missiles iraniens 1800 a 2000 km CHYPRE THAN Hezbollah TURQUIE O Pays soupconne de mener un programme nucleaire clandestin SYRIE ISRAEL Tel Aviv Homos JORDANCE ARM O IRAK ARABI SAQUENTE VIGYPTE Hezbollah Alle della Controle la plupart du sud Liban Effectifs: 4000 hommes.10 000 réservistes Ark Notor c KOWEIT & S 350 000 hommes 220 000 conscrits 125 000 Gardiens de la Revolution 1600 blindes Fordow 2 Ispohon Bouchehe BAHREN O QATAR L'armée ironienne n'est pas dotée de technologie de pointe et se trouve sous embargo de FONU pour les livraisons d'armes 400 k IRAN IRAN EAU Homos Alle de Tiran Dispose d'une branche armee de plusieurs milliers de combattants AFGHANISTAN O PAKISTAN 6 V flotte (Océan Indien) KIRGH. O LE FIGARO 8 INDE PAYS DANS LE CHAMP DE PORTÉE DES MISSILES IRANIENS POLOGNE ITALIE ISRAEL LIBYE EGYPTE RUSSIE IRAN ARABIE SAOUDITE YEMEN SOMALIE PAKISTAN CHINE INDE SOURCE: CSIS MISSILE DEFENSE PROJECT + Second choc pétrolier en 1979-1980 sous les effets de conjugués de la révolution iranienne, de la guerre Iran-Irak (1980-1988) et du redémarrage de la demande mondiale à la suite du premier choc pétrolier. L'Océan Indien : Pour sécuriser son approvisionnement en hydrocarbures, la Chine renforce sa présence dans l'Océan Indien en construisant de nouvelles bases militaires et en disposant de facilités : c'est ce que l'on appelle la « stratégie du collier de perles ». Chaque perle correspond à une infrastructure doublée d'une militarisation. La stratégie d'expansion chinoise sur le littoral de la région, ses rapprochements diplomatiques et ses acquisitions de bases navales et de ports de commerce inquiètent fortement les États-Unis et l'Inde qui redoutent une possible attaque chinoise. La situation peut dégénérer à tout moment, c'est pourquoi un rééquilibrage des puissances est nécessaire (l'Inde construit à son tour des bases militaires pour faire étalage de sa puissance). → Idéologie impérialiste chinoise qui vise à s'étendre vers l'Ouest et à fusionner le Pacifique et l'Océan Indien. Chine et Vietnam : Les tensions sont fortes entre les deux États, notamment au sujet des îles Paracels et Spratleys qui ont été annexées par la Chine mais que le Vietnam considère comme siennes. Les Chinois ont déjà fait couler des bateaux de pêche vietnamiens qui posaient des filets dans les eaux de la région et font ce que l'on appelle de la « poldérisation » ou « artificialisation » (conquête de terres sur la mer par endiguement, remblaiement et assèchement), ce qui permet de transformer des îlots en îles et d'y associer une ZEE de 370 km. La Chine construit ensuite sur ces nouvelles îles des bases militaires. Le Vietnam, qui a du mal à rivaliser face à la Chine, fait appel à son ancien ennemi les États-Unis pour faire valoir sa souveraineté. La France, deuxième puissance maritime en termes de ZEE, soutient également le Vietnam. → Importance de la diplomatie. Liaisons ferroviaires tracé du Yuxinou (train opérationnel depuis fin 2014) Liaisons routières projet d'une nouvelle « route de la soie >> Liaisons maritimes projet d'une « route de la soie » maritime bases portuaires chinoises (elles protégeront cette route, c'est la « stratégie du collier de perle ») JOHNSON SOUTH REEF PROBABLE RADAR TOWER FROAM Rotterdam Berlin Duisbourg Venise octan Atlantique PROBABLE RADAR TOWER Athenes Méditerranée La stratégie du collier de perles Moscou Istanbul Port-Soudan Djibouti Nairobi Mombasa HUGHES REEF CSISAMTI TO Samarcande Téhéran Gwadar Astana Bichkek d'Arobie Almaty Khorgos Urumqi Colombo ocean Indien Calcutta Chine Lanzhou Beihai Chongqing Hangzhou Canton Quanzhou Haikou Hanoi Kual Lumpur Xi'an 1000 km Jakarta océan Pacifique SCHOOLMOUV Source: XINHUA, APEC, ASEAN PROBABLE RADAR TOWER C) Une piraterie qui prospère : Malgré la maîtrise des océans par de grandes puissances maritimes et l'action de l'Organisation maritime internationale, la piraterie prospère dans les espaces stratégiques (routes maritimes, détroits...). Dans le golfe d'Aden, d'anciens garde-côtes et des pêcheurs somaliens pillent des navires de commerce, obligeant les États à sécuriser militairement le transport commercial. Dans le golfe de Guinée, les pirates ciblent aussi les plateformes pétrolières. Les attaques se font un peu partout. On ressence 4000 attaques au niveau de l'Asie du Sud-Sud-Est, l'Afrique, l'Amérique, au large de la Somalie ou encore au niveau de Golfe de Guinée et des Caraïbes. Les pirates cherchent des biens facilement revendables. ATALANTE est un projet mis en place par l'Union Européenne dans l'optique de lutter contre l'insécurité dans le golfe d'Aden et l'océan Indien, une zone maritime menacée par des pirates qui partent des côtes somaliennes. On retrouve 3 types de pirates : Les voyous des mers qui volent à cause de la pauvreté Les gangs avec par exemple la mafia qui demande 230 millions de dollars pour une rançon. (Les Triades chinoises forment aujourd'hui un mafia asiatique puissante). Les terroristes qui sont présents pour des motivations géopolitiques À la suite des événements du 11 septembre 2001, il a été adopté plusieurs instruments internationaux nouveaux pour faire face aux nouveaux problèmes à résoudre. Le plus important de ces instruments est précisément le protocole de 2005 relatif à la Convention de Rome qui reconnaît le « crime de piraterie >>. Il existe aussi des alarmes silencieuses pour prévenir en cas de danger. Le Ship Security Alert System, (SSAS) est un système d'alerte silencieuse pour les navires imaginé pour faire face à la recrudescence de la piraterie maritime. Le système activé signale aux autorités compétentes à terre que la sûreté d'un navire est menacée ou a été compromise. Pour les pirates, l'enjeu est de trouver en mer ce qui fait défaut à terre. Les attaques sont très violentes. L'Opération Ocean Shield (Bouclier de l'Océan) est une opération maritime de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) au large de la corne de l'Afrique (succédant à l'opération Allied Protector). Elle contribue également à renforcer les marines et les garde-côtes des États régionaux afin d'aider à lutter contre les pirates somaliens. La République populaire de Chine et la Corée du Sud ont par ailleurs envoyé des navires de guerre participer aux opérations. III. Protéger les mers et océans Vidéo : « Le Dessous des cartes : sauver les océans » https://youtu.be/dWzo7M eObA Les océans font face à plusieurs risques comme la surpêche, la pollution ... La grande barrière de corail blanchi à cause de l'acidification et le réchauffement de la planète. La Terre est recouverte à 70 % par des océans ou des mers, c'est pourquoi on la surnomme la « planète bleue ». Pour une étude du WWF, des chercheurs américains ont calculé le PMB (Produit Marin Brut annuel) qui s'élève à 2 500 milliards de dollars, soit l'équivalent du PIB de la France. Des AMP (aires maritimes protégées) ont été créées pour essayer de freiner la détérioration des eaux. Les océans font face à un autre risque : sa biomasse (le plancton) absorbe le CO₂ ce qui augmente l'acidité de l'eau et nuit aux êtres vivants. Le nombre de zones mortes est passé de 150 en 2003 à 400 en 2008: la teneur en oxygène y est si faible que toute vie est asphyxiée. La mer Baltique en est le meilleur exemple : le nombre de zones mortes a été multiplié par 10 dans la région. La mer Baltique est fortement polluée à cause des égouts qui s'y déversent ainsi que des produits chimiques et des plastiques. Chaque année, ce sont 269 000 tonnes de plastique qui sont possiblement ingérées et 82 millions de tonnes de poissons qui sont pêchés dans l'Océan Atlantique et en Afrique du Sud (= surpêche). La pêche intensive a mené par exemple à l'effondrement du nombre de thon rouge (- 96%). Pour essayer de lutter contre la surexploitation des ressources, la Convention de Montego Bay de 1982 a créé les ZEE (la zone économique exclusive qui est, d'après le droit de la mer, un espace maritime sur lequel un État côtier exerce des droits souverains et économiques en matière d'exploration et d'usage des ressources naturelles). Lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992, la Convention sur la diversité biologique a permis la création de sanctuaires à l'échelle de la planète : ce sont les AMP. Les États se sont progressivement emparés de cet instrument pour protéger leur ZEE. En 2015, on comptait plus de 5 000 AMP dans le monde qui, efficacement administrées, se révèlent être bénéfiques pour tout l'écosystème (du plancton qui sert de nourriture aux poissons aux populations qui vivent de la pêche vivrière). →Protection de l'environnement impact environnemental (résilience du milieu marin reconstitution des stocks de poissons), économique et social (amélioration du niveau de vie des populations locales). Fosse des Mariannes (ÉTATS-UNIS) Îles Phoenix (KIRIBATI) Grande Barrière- et mer de Corail (AUSTRALIE) Papahanaumokuakea (ÉTATS-UNIS) Île Macquarie. (AUSTRALIE) OCÉAN PACIFIQUE Galapagos- (ÉQUATEUR) -ÎLES COOK Motu Motiro Hiva (CHILI) OCEAN AUSTRAL Aire protégée au 1er octobre 2019 Mer de Wadden Florida Keys (ÉTATS-UNIS) Saba Bank (PAYS-BAS) Malpelo (COLOMBIE) Canaries. (ESPAGNE) OCÉAN ATLANTIQUE la mer Baltique Région ayant atteint l'objectif des 10 % Île du Prince-Édouard- (AFRIQUE DU SUD) Lîles Orcades du Sud (ROYAUME-UNI 4 ARGENTINE) OCEAN INDIEN Chagos (ROYAUME-UNI) -Îles Glorieuses (FRANCE) -Îles Kerguelen (FRANCE) 0 2 000 km Sources: ourocean17.org et 4° congrès international des AMP, 2017. Les gouvernements, parfois incités par les ONG, créent des aires marines protégées. Elles permettent la résilience du milieu marin car les stocks de poissons se reconstituent au-delà du périmètre de protection. Elles favorisent aussi l'amélioration du niveau de vie de la population locale. Avec 1,5 million de km², l'aire marine protégée de Papahānaumokuākea (au large d'Hawaï) est actuellement la plus vaste. Cependant, seuls 3 % des océans sont protégés alors que la Convention sur la diversité biologique adoptée lors du Sommet de la Terre de 1992 fixait l'objectif de 10 % à l'horizon 2020. Le WWF estime qu'il faudrait préserver un tiers de la superficie des océans pour inverser la tendance actuelle. Le changement climatique global présente des effets contradictoires. S'il facilite certains passages maritimes, notamment en Arctique, il entraîne surtout une hausse du niveau des mers qui menace directement de grandes villes littorales et plusieurs millions de personnes (environ 280 millions selon le GIEC). Ce sont aussi les équilibres biologiques marins qui sont perturbés. Des événements comme les cyclones sont également accentués par le réchauffement océanique. → Les changements dans l'océan se font 5 fois plus vite que dans n'importe quel écosystème terrestre. A) Une exploitation non durable des ressources : RUSSIE COREE DU SUD CHINE MYANMAR BANGLADESH BIRMANIE INDE OCEAN INDONESIE INDIEN JAPON 1. La pêche et l'aquaculture : des ressources halieutiques de plus en plus exploitées Secteurs aux rendements élevés (plus d'1 tonne/km²/an) Secteurs aux rendements plus faibles (de 0,2 à 1 tonne/km²/an) Principaux pays de pêche CHINE Principaux pays d'aquaculture OCEAN GLACIAL ARCTIQUE (ETATS-UNIS) OCEAN PACIFIQUE ETATS-UNIS PERO 2. L'essor de l'exploitation offshore des hydrocarbures Principaux secteurs d'exploitation d'hydrocarbures offshore Secteurs d'exploitation potentielle d'hydrocarbures pales marées noires les années 1990) CHIL OCEAN ATLANTIQUE EGYPTE RUSSIE 2 000 km Echelle à l'équateur 3. Des ressources minérales à l'accessibilité encore difficile Secteurs de nodules polymétalliques répertoriés Premières expérimentations pour l'exploitation de nodules polymétalliques Exploitation réactivée de ressources minières offshore Sources croisées, 2019 Environ 40% des océans sont concernés par une exploitation non durable de leurs ressources. L'Atlantique Nord, les côtes du Chili, l'Asie de l'Est ainsi que l'Afrique de l'Ouest sont des espaces maritimes riches en poissons et attirent donc des bateaux du monde entier. La demande en poisson est si forte que des navires de pêche sont prêts à exploiter illégalement les ressources maritimes pour répondre à la demande : c'est notamment le cas en Afrique de l'Ouest, dans le Golfe de Guinée, où des bateaux non africains de pêche intensive (majoritairement des bateaux chinois, coréens et japonais) viennent pêcher dans les ZEE ivoirienne, ghanéenne ou libérienne alors que cela est contraire au droit de la mer. Les pays de la région n'ayant pas les moyens de se défendre, les navires agissent en toute impunité. → Les navires partent pêcher en mer pendant des semaines et captent une grande partie des ressources halieutiques. Il y a tout un trafic de poissons qui a été mis en place (pêche illégale et transformation directe de la marchandise). Les navires, en plus de pêcher illégalement dans les ZEE, se disputent pour pêcher dans les eaux internationales très poissonneuses. Les pêcheurs traditionnels africains utilisent de petits filets et ne peuvent donc rivaliser avec les bateaux-usines qui vident les mers avec leurs chaluts. Le poisson se fait de plus en plus rare, ce qui représente un immense manque à gagner pour les pêcheurs traditionnels. Aujourd'hui, on estime qu'environ 800 millions de personnes à travers le monde dépendent de la pêche. → Pêche = gagne-pain et ressource en protéine pour les populations des littoraux. La raréfaction des ressources halieutiques entraîne de la malnutrition. La surpêche a des conséquences économiques, sociales et sanitaires. Par ailleurs, la surpêche est due aux moyens mis en œuvre pour pêcher et au développement des technologies : des filets de plus en plus grands, de nouvelles techniques de pêche comme la pêche électrique... Ce type de pêche est très déloyal face à la pêche traditionnelle et abime les écosystèmes car il n'y a pas de tri entre espèces protégées et surexploitées et espèces sous exploitées. Un chalut capture toutes sortes de poissons et aucune remise à la mer n'est possible. → Les poissons pris dans les filets mais qui ne peuvent être vendus aux consommateurs serviront de nourriture pour les poissons d'élevage (près de 20 % des prises mondiales de poissons sauvages sont transformées en farines et en huiles pour l'aquaculture). En 2015, on estime qu'environ 90 % des espèces de poissons sont exploitées à leur maximum durable ou surexploitées. Seulement 10 % des espèces sont sous-exploitées. La surpêche affecte de nombreuses espèces comme le thon rouge, le saumon sauvage ou le mérou qui sont sur la Liste rouge de l'UICN (Union internationale de conservation de la nature). Si la pêche à la morue (cabillaud) a permis la prospérité de l'île de Terre-Neuve dans les années 1950-1960, la surpêche a contraint le gouvernement canadien à l'interdire presque totalement depuis 1992 pour préserver l'espèce. D'après la FAO, 35 % des stocks de poissons sont surexploités et 60% sont exploités à un niveau durable maximal. Les poissons et organismes marins sont également affectés par la pollution, notamment lorsqu'ils ingèrent des microparticules de plastique. Certains États commencent à prendre des mesures pour limiter les déchets plastiques. → Après le constat d'un effondrement des populations de thons rouges dans les années 2000 suite à des années de pêche intensive, il n'y a pas eu de moratoire mais une diminution drastique des quotas de pêche doublées rapidement de contrôles accrus dans les bateaux et sur les marchés pour dissuader la pêche illégale. La population de thons se régénère ainsi doucement. Ce poisson est principalement consommé par les Asiatiques (sushis) et son prix atteint des records (plusieurs millions d'euros pour un seul poisson). Les quotas définissent pour chaque espèce de poisson des seuils de capture, fixant la limite du nombre de poissons autorisés à être péchés. Ils sont calculés de manière à permettre aux réserves de poissons de se renouveler et aux pêcheurs de poursuivre leur activité. → Des accords multilatéraux ou bilatéraux entrent parfois en conflit avec les quotas. B) Un milieu marin menacé : Los Angeles ( Mexico OCEAN PACIFIQUE Lima 1. Les mégapoles de plus de 10 millions d'habitants en 2018 20 10 New York OCEAN ATLANTIQUE Buenos Aires Londres Paris Rio de Janeiro São Paulo Lagos 10 000 5 000 3 000 0 Istanbul Le Caire Kinshasa Gauteng B Moscou Ville étalée Téhéran Lahore Delhi Karachi 2. Les densités urbaines des mégapoles (en habitants/km²) Ville compacte OCEAN INDIEN Beijing Chengdu Mumbai Kolkatta Bengalore Chennai Tianjin Tokyo Nagoya Osaka-Kyoto- Shanghai Kobé Shenzhen Manille Bangkok Ho-Chi-Minh-Ville Guangzhou Dhaka Séoul Djakarta 3. Les mégalopoles Mégalopole existante Mégalopole en formation S OCEAN PACIFIQUE 2 000 km Echelle à l'équateur La moitié de la pollution marine est le fait de l'activité humaine qui a lieu sur le continent. Aujourd'hui, on estime qu'environ 54 % de la population mondiale habite en ville (population majoritairement urbaine) et les mégapoles de la planète se trouvent toutes à proximité de la mer. L'urbanisation est de plus en plus rapide et engendre des déchets qui se retrouvent dans les océans. Les pesticides utilisés pour l'agriculture et les déchets plastiques finissent également dans la mer à cause du ruissellement des eaux de pluie. Ce sont en grande partie les villes du Sud qui sont responsables de cette pollution car elles n'ont pas les moyens de traiter leurs déchets. → L'industrie est responsable des 2/3 de cette pollution et le transport maritime de 1/3. Lorsqu'un pétrolier fait naufrage, le risque est qu'une marée noire se forme. Une marée noire est une catastrophe écologique car elle pollue durablement les eaux et entraîne la mort de nombreuses espèces (poissons asphyxiés, oiseaux mazoutés...). Le 7ème continent est la plus grande décharge de déchets au monde. Il se situe au nord-est de l'Océan Pacifique, au large de la Californie et de Hawaï, et s'est formé à partir de millions de tonnes de détritus plastiques drainés par les courants océaniques. Le septième continent grossit de jour en jour et représente aujourd'hui six fois la France. Le chiffre a de quoi faire peur. Aujourd'hui, la masse de plastiques déversée dans tous les océans est estimée à plus de sept millions de tonnes par an, dont environ 269 000 tonnes de déchets plastiques flottants. Les déchets plastiques se dégradent très lentement (450 ans pour une simple bouteille plastique) et très mal (microplastiques). La pollution aux microplastiques est préoccupante : les poissons ingèrent ces petites quantités de plastique et se retrouvent ensuite dans l'assiette des consommateurs. C'est ainsi toute la chaîne alimentaire qui est concernée, tous les organismes qui sont touchés par cette pollution. Il existe également d'autres grandes zones avec des vortex qui attirent les déchets. Les zones de déchets plastique dans les océans Les courants circulaires océaniques (gyres) récupèrent les déchets plastiques flottants et les microplastiques "Le grand vortex de déchets du Pacifique nord 80 mille tonnes. d'un océan de plastique En milliers de tonnes flottent dans une zone de 1,6 million km² la taille de l'Iran ou de la Mongolie 53,6 Océan indien Sources: Lebreton et al Science Reports, PLOS Eriksen et al 19,1 Pacifique sud Atlantique nord 51,3 11,6 Atlantique sud 75% font plus de 5 cm Microplastiques 5 cm 8% de la masse totale Près de 80% du plastique des océans provient de sources terrestres © AFP L'explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon en 2010 a généré un incendie et une marée noire de grande envergure. Le désastre écologique est sans précédent aux États-Unis : la pollution engendrée affecte l'économie et l'écosystème locaux, menaçant plus de 400 espèces, dont des baleines, des dauphins, des lamantins et de nombreux oiseaux (aigrettes, hérons). Les marées noires augmentent la dégradation des milieux marins et représentent 6 % de la pollution totale. Suite à l'accident nucléaire de Fukushima en 2011 au Japon, des tonnes et des tonnes d'eau radioactive ont été déversées dans les océans. Pendant 10 ans, le fleuve Abukuma qui est situé à proximité de la centrale, a été interdit de pêche pour des raisons de radioactivité. Début 2020, le gouvernement japonais informe la communauté internationale de son intention de rejeter les eaux contaminées qui sont stockées sur le site (pas assez de place sur le site pour installer de nouveaux réservoirs pour l'eau contaminée). Les voisins du Japon, avec qui Tokyo entretient des relations houleuses sur fond de contentieux historiques, manifestent leur mécontentement: la Chine a qualifié "d'extrêmement irresponsable" l'approche du Japon qui "va gravement nuire à la santé et à la sûreté publiques dans le monde, ainsi qu'aux intérêts vitaux des pays voisins"; la Corée du Sud a exprimé de "vifs regrets" après cette décision qui représente "un risque pour l'environnement maritime". → La << dilution en mer » des eaux irradiées va poser des problèmes à court terme mais surtout à long terme. Les océans fournissent l'eau nécessaire à la vie, absorbent 30 % du CO2 de la planète et produisent entre 50 et 75 % de l'oxygène que nous respirons. Le changement climatique affecte directement les océans : fonte des glaces, acidification, blanchissement du corail... C) Une gestion internationale nécessaire : La protection des océans ne peut se faire qu'à l'échelle mondiale si les États souhaitent léguer aux générations futures un Terre viable. Une gouvernance mondiale et la création d'organisations internationales de protections sont nécessaires pour mener à terme un projet d'une telle envergure. Déjà en 1992, lors du Sommet de Rio, les États se sont mis d'accord pour mettre en place les fameuses AMP. L'objectif était qu'en 2020, 10 % des océans soient protégés grâce à des AMP. Mais le bilan reste contrasté car en 2017, seulement 3 % des eaux de la planète ont été classées AMP. De plus, peu de pays sont en capacité de véritablement protéger leurs AMP de la pêche illégale: les pays africains (et les pays sud- asiatiques) assistent impuissants au pillage de leur ressource halieutique par des navires de pêche asiatiques et il n'y a pas vraiment d'action de la part des gouvernements. La France avec une ZEE de 1.5 million de km² a également du mal à surveiller et protéger son espace. Il existe différents statuts pour les aires maritimes : Les aires marines protégées où la pêche est totalement interdite Les aires marines où la pêche est réglementée Les aires marines protégées non effectives. Les aires marines protégées où la pêche est totalement interdite Les aires marines où la pêche est réglementée Autres aires marines protégées Aire marine protégée non effective Zone économique exclusive (ZEE) Haute mer Aires marines protégées: 1 Aire marine protégée de la mer de Ross (CCAMLR*) 2 Monument national marin de Papahanaumokuakea (EU) 3 Monument national marin des iles lointaines du Pacifique (EU) 4 Réserve marine des îles Pitcairn (Royaume-Uni) 5 Terres australes françaises 673 000 km² (France) 6 Aire marine protégée des Chagos (Royaume-Uni) 2 000 km Échelle à l'équateur OCEAN INDIEN 7 Parc marin de la Grande Barrière de corail (Australie) * La Commission pour la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) a été établie en 1982 par une convention internationale dans l'objectif de conserver la vie marine en Antarctique. OCEAN PACIFIQUE 8 Parc marin Nazca-Desventuradas (Chili) OCÉAN ATLANTIQUE 9 Réserve marine des Galápagos (Équateur) Source: Atlas of Marine Protection, janvier 2019. Belin Education/Humensis, 2020 Géographie Term © EdiCarto Les ZEE représentent 45 % des mers et océans de la planète. Dans leur ZEE, les États sont souverains et peuvent donc agir directement pour l'environnement, sans demander à la communauté internationale son consentement. Mais au-delà des ZEE, en haute mer ou dans les eaux internationales, comment faire pour protéger les ressources maritimes ? qui doit décider et agir dans un espace international donc qui n'appartient à personne mais à tout le monde ? Actuellement, des discussions sont en cours pour réglementer les eaux internationales et permettre ainsi aux États du monde de préserver ces espaces. Mais il est difficile voire quasiment impossible de satisfaire tout le monde car ces eaux étant internationales, chacun à un avis différent : certains veulent à tout prix les protéger pour les générations futures, d'autres souhaitent les exploiter (comme le Japon et la Corée qui ont des intérêts économiques en haute mer) et sont contre la mise en place d'un texte de loi. La situation est très délicate car les enjeux sont énormes pour les États. → En mars 2016, 196 États se rencontrent sous l'égide de l'ONU pour lancer les bases d'une future gestion commune de ce patrimoine océanique mondiale. En attendant ce texte, une immense aire marine protégée internationale située dans l'Antarctique a vu le jour en octobre 2016, après plusieurs années de négociations. Pour la première fois, des pays acceptent de protéger une part d'océan qui se situe au-delà des juridictions nationales dans la Mer de Ross. Porté par les États-Unis et la Nouvelle-Zélande, ce sanctuaire s'étendra sur 1.55 millions de km² et sera en grande partie interdit à la pêche. D'autres projets similaires dans l'est de l'Antarctique (porté par la France, l'Australie et l'Union européenne) et dans la mer de Weddell (porté par l'Allemagne et les États-Unis). Il n'y a pas de ZEE en Antarctique car le continent n'appartient à personne. La société civile et les ONG se mobilisent eux aussi et sont devenus des acteurs majeurs pour la protection des mers et plus largement du climat. Les ONG (Greenpeace, Sea Sheperd) incitent les citoyens à se mobiliser et à donner leur avis, ils ont donc un rôle fondamental d'aiguillon et ne laissent pas les États agir seuls. Parfois, une action directe est nécessaire pour que la situation avance. PENINSULE ANTARCTIQUE GÉORGIE DU SUD ET ILES SANDWICHS (Zone protégée depuis 2009) MER DE ROSS (Zone protégée depuis 2016) ANTARCTIQUE DE L'EST (Proposition de P zone protégée) TERRE ADÉLIE (Territoire français) Clean up your mess, Shell! GREENPEACE COURS 3: LA FRANCE : une puissance maritime ? I. << Quels sont les atouts et les défis de la puissance maritime française ? » Une ZEE source de puissance A) La 2ème ZEE mondiale : La France dispose de la 2ème plus grande ZEE du monde avec une superficie de 11 millions de km². En juin 2020, la ZEE française s'est agrandie de 150 000 km² soit l'équivalent de plus d'un quart de la superficie de l'Hexagone, grâce à l'extension du plateau continental en Polynésie française dans le Pacifique. Wallis & Futuna Océan Pacifique Polynésie Fr 1000 km La France étend son domaine sous-marin de 151 323 km² Espaces maritimes de souveraineté et de juridiction de la France Océan Pacifique Nord Wallis-et-Futuna Nouvelle- Calédonie Clipperton Antilles françaises +58 121 km² Saint-Pierre- et-Miquelon Océan La Réunion Polynésie française Océan Pacifique Sud Guyane française MAURICE FRANCE 100 miles marins SOURCE: WWW.LIMITESMARITIMESGOUV.FR France métropolitaine Antlantique Nord Océan Antlantique Sud Mayotte lle Amsterdam. lles Eparses Crozet +93 202 km² lle • Saint-Paul 100 miles marins P Océan Indien Tromelin La Réunion Kerguelen LP/INFOGRAPHIE 4/2/2021 Carte page n°88 : La Polynésie française donne à la France un espace de 5 millions de km² soit près de la moitié de la ZEE française. Les DROM-COM représentent peu de choses en termes de terre mais donne un droit sur la mer considérable (une espace de 370 km de rayon depuis la côte). Par exemple, l'île de Clipperton située dans le Pacifique fait seulement 2 km² mais fournit 500 000 km² de ZEE. Les DROM (départements et régions d'outre-mer qui regroupent la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion et Mayotte) ont les mêmes statuts que les départements et les régions que l'on trouve en France métropolitaine. Tous les DROM sont soumis aux lois françaises et ne peuvent demander leur indépendance car le territoire est indivisible. Les COM (collectivités d'outre-mer qui regroupent la Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) bénéficient d'un statut particulier et disposent d'une certaine autonomie. Elles ont des institutions spécifiques et demandent de plus en plus leur indépendance. La Polynésie est la COM la plus indépendante, elle a d'ailleurs son propre drapeau. Les territoires ultra-marins donnent à la France 97 % de sa ZEE (environ 11 millions de km²). Le moindre îlot est important pour la France car il consolide sa place de puissance maritime. → Un État ne peut pas étendre de son propre chef sa ZEE mais doit faire une demande à l'ONU auprès de la Commission des limites du plateau continental. B) Des ressources importantes: La France prospecte dans le canal du Mozambique à la recherche de pétrole et de gaz. Les réserves de pétrole et de gaz off-shore français sont toutefois relativement limitées, il n'y a pas de grandes poches sous-marines. Les ressources halieutiques françaises sont très importantes. La pêche nourrit les populations et fournit du travail. Dans les TAAF (Terres australes et antarctiques françaises), on pêche la légine dont raffolent les asiatiques car elle aurait des vertus aphrodisiaques. Une des zones les plus poissonneuses de France est le golfe de Gascogne, qui s'étend de la Bretagne jusqu'au littoral basque. Les navires de pêche français et espagnols se disputent la zone et les deux États sont en conflit sur le tracé de la ZEE. C'est également le cas entre Saint-Pierre-et-Miquelon et le Canada qui sont en litige sur le tracé de leur ZEE. → La pêche fait vivre toute une économie et toute une population, elle crée de l'emploi et d'importants bénéfices. Les États sont donc très attachés au secteur de la pêche et défendent leurs intérêts. Litige frontalier franco-canadien Golfe du St-Laurent CANADA (NOUVELLE-ÉCOSSE LE TRACÉ DES FRONTIÈRES ACTUELLES -Entente frontalière de 1972 -- ZEE revendiquée par la France (1972-1992) ZEE française après 1992 ZEE du Canada (200 milles) LES NOUVEAUX ENJEUX Zone de recherche pétrolière Extension de la ZEE française dans le cadre de son programme d'extension du plateau continental Miquelon Source: Assemblée nationale CANADA TERRE-NEUVE ET-LABRADOR St-Pierre France 3 800 km St-Pierre-et- Miquelon OCEAN ATLANTIQUE 02/10/2013 LE FIGARO-fr Les fonds marins contiennent de grandes quantités de matériaux qui constituent des ressources majeures pour l'homme : ce sont les ressources minérales. Aujourd'hui, l'extraction directe des ressources est limitée au sel, au magnésium, à l'or, l'étain, le titane et les diamants. Avec son immense ZEE, la France dispose de ressources minérales considérables mais elle a du mal à les exploiter pour plusieurs raisons : Coût élevé des infrastructures : il faut aller profond dans un environnement sombre et froid, il faut résister à la pression. Impact environnemental important. Les ressources terrestres sont moins chères car plus faciles à extraire mais elles deviennent de plus en plus rares. Il sera donc nécessaire un jour d'exploiter les fonds marins. D'autres ressources sont importantes : les EMR (énergies marines renouvelables). Les côtes françaises sont soumises au vent, à la houle et donc le potentiel en termes d'EMR est non négligeable. Grosse problématique de la France : son mix énergétique repose majoritairement sur le nucléaire. Il est possible de faire de l'éolien off-shore mais cela coute très cher. La ressource principale de la ZEE française reste quand même le poisson. C) Défendre les intérêts français : Défendre les intérêts de la France, c'est avant tout défendre ses intérêts économiques (exemple du conflit entre Saint-Pierre-et-Miquelon et le Canada). C'est aussi protéger 11,5 millions de km² de ZEE de la pêche illégale et lutter contre la prolifération de la piraterie. Dans ce dernier cas, il s'agit de défendre des intérêts nationaux mais aussi européens. La lutte contre la piraterie entre dans le cadre européen avec l'opération Atalante vue dans premier cours. Pour protéger son territoire, un État doit avoir des moyens militaires, économiques et humains. La France dispose d'un porte-avions nucléaire (Le Charles de Gaulle) et souhaite en construire un deuxième d'ici 2038. Ce porte-avions de nouvelle génération sera de taille XXL (300 mètres pour 60 000 tonnes contre 260 mètres pour 42 000 tonnes pour son prédécesseur). La France fait partie du club très fermé des pays qui ont des porte-avions avec les États-Unis, la Chine, le Brésil, l'Inde et le Royaume-Uni. → À titre de comparaison, les USA disposent de 10 porte-avions et sont présents dans les toutes les mers du monde. CHINE ASIE ORIENTALE Okinawa INDONÉSIE OCEAN INDIEN JAPON PHILIPPINES O AUSTRALIE Guam Midway Principaux flux économiques et financiers Hawai JAPON Les pôles majeurs des échanges mondiaux CANADA AMÉRIQUE DU NORD Chicago ÉTATS-UNIS Ⓒ Washington OCÉAN PACIFIQUE MEXIQUE Une puissance économique, commerciale et financière O New York O Bermudes Guantanamo O Porto Rico Pays membres de l'ALENA Pays émergents, nouveaux partenaires économiques O Bourses BRÉSIL IV flotte O OCEAN ATLANTIQUE O O RUSSIE AFGHANISTAN IRAK 10 ORAN O 000 INDE O Diego Vflotte coeur de la puissance américaine Pays membres de l'OTAN Bases militaires américaines Flottes américaines permanentes OCÉAN INDIEN 2000 km à l'équateur Une puissance diplomatique et militaire 4 Washington, la capitale, Le projet du 2° porte-avions français Motorisation diesel (vitesse: 26 nœuds) 1 650 hommes 2 à 3 milliards d'euros Équipage Coût Groupe aérien . 32 Rafale • 3 E-2 C Hawkeye, • 5 hélicoptères NH 90 73 m (64 m²) Pont d'envol 15 700 m2 Hangar 4 700 m² Armement • 2 lanceurs Sylver (16 missiles Aster 15) . Canons de 30 mm ou 20 mm 283 m (261 m") *mesures du Charles-de-Gaulle Sources: DCN, Thales C'est aussi défendre ses intérêts de souveraineté. Par exemple, l'île Tromelin qui ne fait que 1 km² est disputée par la France et l'île Maurice : on parle de conflit de souveraineté. Les États ne sont pas intéressés par l'île en elle-même mais par sa ZEE. Autre territoire au cœur d'un conflit : les îles Glorieuses disputées par Mayotte et Madagascar. La France possède 6 SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d'engins) qui lui permettent d'assurer un certain nombre de missions et d'être toujours présente en mer. La capacité de projection de la France sur un théâtre d'opération est ainsi très rapide et efficace. Les sous-marins et les avions nucléaires participent à la force de dissuasion nucléaire française. Avec son statut d'ancienne puissance coloniale et sa possession de territoires ultra-marins, la France est en capacité de signer des accords de coopération avec les anciennes colonies. La France a des bases militaires un peu partout dans le monde qui lui servent de points d'appui pour sa défense militaire (on en retrouve à Dakar, à Abu Dhabi ou encore à Djibouti). → Omniprésence militaire de la France en mer et sur les littoraux, ce qui lui permet de défendre ses intérêts mais aussi d'avoir des accès comme celui de la Mer Rouge. Bases militaires = atout majeur pour l'État. II. Une économie maritime ancrée dans la mondialisation A) Transport maritime et construction navale : La France n'est pas en reste dans les secteurs du transport maritime et de la construction navale. CMA CGM est un armateur de porte-conteneurs français et est l'un des leaders mondiaux du transport maritime (4ème rang mondial). Son siège se trouve à Marseille et confère à la France une place prédominante dans le transport maritime mondial. 2 LES 5 PREMIERS TRANSPORTEURS MARITIMES PAR CONTENEURS HAPAG-LLOYD (Allemagne) 5e COSCO (Chine) 3e MAERSK (Danemark) 1er MSC (Italie-Suisse) 2⁹ CMA CGM (France) B) Tourisme balnéaire et tourisme de croisière : 4e s Source: Alphaliner, 2019. La France est aussi mondialement reconnue pour la qualité de ses chantiers navales. Bon nombre des plus grands paquebots ou navires de croisières du monde ont été fabriqués en France dans les chantiers de l'Atlantique, à Saint-Nazaire. Les pays étrangers reconnaissent le savoir-faire et la qualité du travail français, et passent ainsi commande régulièrement. Idem pour le secteur du yachting : le français Beneteau est le leader mondial de la plaisance maritime (construction de yachts, de voiliers et de tout l'équipement). La France est également leader dans la fabrication des navires militaires, avec le groupe industriel Naval Group spécialisé dans la construction navale de défense. La France construit ses propres-sous-marins nucléaires à Cherbourg et possède toute une technicité, des connaissances et une qualité de travail que nous envient nos voisins. L'Hexagone dispose de grands ports maritimes qui sont autant de plateformes multimodales ouvertes sur le monde. Celles-ci sont reconnues mondialement même si elles doivent faire face à une très grande concurrence. Les littoraux français sont très attractifs. En effet, la France est classée 4ème sur l'échelle du tourisme de croisière entre autres grâce à ses territoires d'outre-mer. Pour le tourisme de croisière, les espaces polynésiens sont très attractifs, c'est aussi le cas des îles des Caraïbes avec la Martinique et la Guadeloupe. La France n'a pas de grandes compagnies de croisières comme MSC (la majorité sont américaines), mais il existe une compagnie française faisant des croisières de luxe (donc très chères) nommée Ponant. Elle ne fait pas de croisières "habituelles" (comme dans les Caraïbes par exemple) mais va en Arctique, en Antarctique ou, plus rarement, en Méditerranée. Il s'agit de croisières culturelles avec des guides et des historiens. Elles ont été créées pour des croisiéristes fortunés voulant un type particulier de voyage. Avec la Nouvelle-Calédonie, la France a la deuxième plus grande barrière de corail au monde (600 km), juste après l'Australie et sa « Grande barrière de corail ». Elle attire des plongeurs du monde entier (il s'agit d'un tourisme de niche réservé à une petite catégorie de pratiquants). Avec son immense ZEE, la France possède 20% des atolls coralliens de la planète. Elle a aussi un certain nombre de spots réputés pour les sports comme le surf. Ceux-ci se trouvent principalement à la Réunion (mais de nombreux spots sont fermés à cause des requins qui aiment un peu trop les jambes humaines...) et sur la façade Pacifique de l'Hexagone. C) L'exploitation et l'exploration des ressources maritimes : La France a un énorme potentiel dans la pêche. Elle a effectivement le troisième plus gros volume de poisson pêché européen (1er britannique, 2ème espagnol). Cette pêche fournit 30 000 emplois ce qui est tout sauf négligeable. C'est toute une filière qui s'est développée grâce au poisson, on parle d'emplois induits. Il s'agit de métiers dans les secteurs du transport, du découpage, de la vente, de la pêche, des filières de transformation et des filières technologique qui conçoivent et réparent les navires. La pêche participe donc activement à l'économie française. Elle ne pèse pas beaucoup en France métropolitaine mais énormément dans les DROM-COM, pour qui l'activité économique prédominante est la pêche (exemple de Saint-Pierre-et-Miquelon). À la moindre pollution, c'est toute la population d'une ou plusieurs îles qui est touchée. Ces îles n'ont généralement que deux secteurs économiques : la pêche et le tourisme. Lors de pandémie comme le Covid-19, la pêche devient alors le seul moyen de vivre. Depuis quelques années, la France essaie de développer son utilisation des EMR (énergies maritimes renouvelables). En 2019, les ministères compétents ont délivré 6 autorisations pour la création de 6 parcs éoliens off-shore. C'est un début dans le mix énergétique mais ce n'est pas assez puisque la France mise principalement sur le nucléaire (s'appuyant ainsi sur les ressources d'uranium). Que représente la pêche dans les eaux britanniques pour la France Zone économique exclusive (ZEE)... RU... du Roy.-Uni Prises des navires de l'UE dans les eaux britanniques* 656 000 t (524 M€) UE UE RU UE & RU ROY.- UNI Prises des navires britanniques dans les eaux de l'UE" 152 000 t (192 M€) Merlu Poissons les plus pêchés par la France Lotte Lieu noir Le Parisien de l'UE FRANCE Pêche dans les eaux brit. Valeur des prises 147 M€ soit 19 % du total des prises** Poids des prises 100 500 t Aiglefin *MOYENNE 2013-2015. EN VALEUR. SOURCES: PARLEMENT EUROPEEN FIDES (CHIFFRES 2015). LP/INFOGRAPHIE. Tous les ans, le classement de Shanghai donne le classement des universités dans tous les domaines possibles et imaginable. Pour ce qui est des universités d'océanographie, la France est très bien classée puisqu'elle arrive à la 4ème place (juste derrière l'Australie). On doit la primauté du savoir français sur la mer et les océans à de grands scientifiques comme Jean-Yves Cousteau surnommé le capitaine Cousteau, qui ont fait de grandes avancées scientifiques dans ces domaines. L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER) est très connu dans le monde grâce à sa présence scientifique forte : la France est pionnière dans la recherche océanographe, elle fabrique des mini sous-marins qui permettent d'aller jusqu'à 6 000 m de fond pour étudier les fonds marins. → La puissance d'un État se lit à travers la puissance militaire (hard power) mais aussi universitaire (soft power). III. Des défis à relever A) Les défis de la compétitivité : Le port du Havre est le premier port français. En 2018, il était classé 11ème en Europe et 67ème à l'échelle mondiale (déclassement : il était 44ème en 2008). Son déclassement est dû à son manque d'attractivité et à sa difficulté à attirer de gros porte-conteneurs, il attire donc de moins en moins. Il faut disposer de moyens importants pour pouvoir accueillir et décharger un porte-conteneurs. Avec les progrès techniques, les bateaux sont de plus en plus larges, longs et hauts; il faut donc construire des infrastructures toujours plus grandes et être en capacité d'envoyer les conteneurs rapidement dans l'hinterland. → Pour cela, Rotterdam est très bien située. Située au Nord de l'Europe, son port attire bien plus grâce à son pôle multimodal et son hinterland très développé (la ville dispose entre autres de canaux et du plus dense réseau autoroutier d'Europe). Le problème de la compétitivité se pose alors : comment attirer plus de navires? La France essaie de développer l'axe HAROPA (Havre-Rouen-Paris). Cet axe fluvial permettrait de faire remonter un certain nombre de conteneurs jusqu'à Paris, mais cela ne suffirait pas. Il faudrait creuser des canaux pour envoyer la marchandise dans le reste de l'Europe (principalement au Nord et à l'Est). Cet axe maritime est le plus grand de France puisqu'il regroupe le plus grand port céréalier de France (Rouen), le port du Havre connu pour les produits pétroliers et le plus grand port français qui n'est autre que la capitale Paris. Les ports français représentent des enjeux économiques majeurs. Cependant, ils sont souvent mal reliés et leurs hinterlands sont assez étroits (hinterland du Havre presque résumé à la vallée de la Seine). Le port de Rotterdam dont l'hinterland s'étend jusqu'à Paris et la Savoie crée une très forte concurrence aux ports français, mais Rotterdam n'est pas le seul port européen à prendre en tenaille les ports français. Au Nord, la Northern Range (grande façade du nord de l'Europe) concurrence le Havre et Dunkerque (malgré la position très pratique de ce dernier) qui ont des problèmes d'infrastructures (compliquant le développement de leurs hinterlands). Au Sud, ce sont les ports de Barcelone et de Gênes qui viennent concurrencer le port de Marseille. LA PLACE DES GRANDS PORTS FRANÇAIS EN EUROPE TRAFIC CONTENEURS HORS TRANSBORDEMENTS (HUB), EN ÉQUIVALENT VINGT PIEDS HAMBOURG 8.057.000 1.000.000 172.000 ROTTERDAM PAYS-BAS ANVERS ZEEBRUGES LE HAVRE ESPAGNE FRANCE BARCELONE VALENCE BELGIQUE MARSEILLE ALGÉSIRAS IDÉ/SOURCE: AUTORITÉS PORTUAIRES/PHOTO: AFP BREMERHAVEN ALLEMAGNE GENES LA SPEZIA ITALIE GIOIA TAURO MARSAXLOKK MALTE LE PORT DU HAVRE B) Un domaine maritime sous-exploité : L'économie bleue désigne le développement du potentiel que proposent les mers et océans. Avec ses 11 millions de km² de ZEE, on pourrait penser que la France tire énormément d'argent de ce secteur mais ce n'est pas le cas puisqu'il rapporte seulement 3 % de richesse (représente 3 % du PIB). Le secteur ne compte pour le moment que 350 000 emplois, mais l'État français mise sur une filière grandissante, compte bien << bleuir son économie ». Ainsi, pour compenser cette sous-exploitation, elle aimerait développer les EMR, exploiter les ressources minérales et mieux explorer les domaines de biotechnologie marine, de bio-cultures ou d'aquaculture, mais aussi augmenter sa pêche et exploiter ses ressources maritimes autres que le poisson. Mais le souhaiter ne fait pas tout : si ces ZEE ne sont pas plus exploitées, c'est à cause de conflits d'usage importants (associations écologiques et de riverains) et d'un manque de volonté politique. Ce n'est donc pas pour tout de suite que la disproportion majeure entre la ZEE et son exploitation (sous-exploitation chronique) disparaîtra. C) Les défis de la durabilité : Il n'y a pas de << frontières » dans les mers et océans : ainsi, la pollution induite par un État pour être subie par un autre État. Par exemple, la France n'est pas le pays le plus pollueur en termes de plastique mais pourtant sa ZEE est polluée par les plastiques. C'est la même chose pour les marées noires. La France fait partie de l'OMI (Organisation Maritime Internationale) qui est une institution spécialisée de I'ONU dans les questions maritimes. Créée en 1948, l'OMI joue un rôle important et nourrit 4 objectifs : Favoriser la collaboration entre les États membres dans le domaine de la réglementation maritime. Faire adopter des normes de sécurité. Prévenir les pollutions du milieu marin par les navires et installations portuaires. Encourager l'abandon des mesures discriminatoires, en vue de mettre les ressources des services maritimes à la disposition du commerce mondial sans discrimination. Différencier la sûreté qui est la protection des hommes de la sécurité qui est la protection de l'environnement. La France est pionnière dans le domaine de la protection des récifs coraliens. Elle a des intérêts personnels car elle dispose grâce à la Nouvelle-Calédonie de la deuxième plus grande barrière de corail au monde. En 1999 a été créée l'IFRECOR (Initiative Française pour les Récifs Coraliens) qui agit pour la protection et la gestion durable des récifs coraliens et des écosystèmes associés (mangroves, herbiers) dans les collectivités françaises d'outre-mer. → Expression du soft power français. La durabilité des écosystèmes passe obligatoirement par une gestion internationale, par une gouvernance mondiale. Adopter et faire appliquer des lois sur le climat à l'échelle mondiale est certes un enjeu, un défi de taille pour les États mais ces derniers seraient obligés d'agir concrètement contre le dérèglement climatique... https://manuelnumeriquemax.belin.education/geographie-terminale/topics/geo-tle-t1c04-050- a comment-concilier-liberte-de-circulation-appropriation-et-protection-des-oceans https://www.itlos.org/fileadmin/itlos/documents/statements of president/wolfrum/doherty lectire 130 406 fr.pdf