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terminale HGGSP - le patrimoine

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HGGSP THEME 2 : identifier, protéger et
valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques
patrimoine: vient du latin <<patrimonium », l'héritag
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HGGSP THEME 2 : identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques patrimoine: vient du latin <<patrimonium », l'héritage du père (on construit un patrimoine que l'on transmet à la descendance). Il désigne l'ensemble des biens matériels ou immatériels, individuels ou collectifs qui sont transmis et conservés afin de garder les traces du passé, d'une identité, d'une mémoire ou d'une histoire. C'est une notion relative que les sociétés désignent comme patrimoine des objets, de différentes natures, porteur de sens à leurs yeux. Ce qui nous est parvenu n'est jamais dû au hasard mais au choix fait à chaque époque. Ce patrimoine prend tout son sens avec l'émergence de la nécessité de sauvegarder, d'entretenir, puis de transmettre un héritage transformé et enrichi. Le concept de patrimoine recouvre un champ de plus en plus large (matériel, immatériel), dans le temps (du plus anciens aux plus récent) et dans l'espace (le monde). En France, la notion de patrimoine s'élabore au moment de la révolution française dès 1970, les révolutionnaires ordonne qu'il soit dressé un inventaire des biens car les monuments appartiennent désormais à la nation (bien du clergé, de la couronne, des immigrés). On doit conserver les pièces qui contribue à construire une morale publique et donner une existence passée. La révolution amène deux idées essentielles dans la morale...

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publique : l'interdiction de la destruction et la protection. Cet intérêt pour le patrimoine s'inscrit dans une volonté de se prémunir contre la perte de mémoire et la dilution de l'identité. C'est ainsi que ce fort désir de mémoire émerge pour faire face aux mutations économiques et sociales contemporaines. La réflexion portait sur ce qui doit être préservé, comme témoignages exceptionnels au signifiant d'une époque, d'une société. Sous la monarchie de juillet (1830-1848), on remarque une émergence de la nécessité de protection du patrimoine : dans une optique purement libérale, on confie à des intérêts privés la gestion de nouveau musées. Violet-Le-Duc est un archétype de cette période. La IIIe République utilise le patrimoine pour promouvoir la république notamment via l'école. 1887 loi sur la protection des biens au nom de l'intérêt national 1913 loi sur la direction des biens au nom de l'intérêt artistique 1962/1964 loi Malraux marquant un tournant dans le patrimoine. 1984 création des journées du patrimoine Depuis 1945, le pays a vécu de très profondes mutations, le patrimoine est alors perçu comme ce qui ramène au temps d'avant. De plus, l'art contemporain suscite une réaction entraînant un regain d'intérêt pour le patrimoine plus ancien/ classique. En France, on a bien l'émergence d'un concept devenu majeur, mais selon quelles temporalités ? Naissances et affirmations d’un patrimoine mondial : le patrimoine est devenu une notion planétaire. Bien que d'un pays à l'autre les politiques spécifiques témoignent de différences culturelles dans la conception de l'héritage et donc du temps, on assiste en quelque sorte alors à la patrimonialisation du monde. On a un universalisme pluriel, aucune culture n'est universelle au sens supérieur mais toutes ont vocation à l'universel. Création de l'UNESCO en 1945 (organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture). Elle a pour mission de contribuer à la construction d'une culture de la paix, a l'éradication de la pauvreté, au développement durable et au dialogue interculturel à travers l'éducation, les sciences, la communication et l'information. La Convention sur le patrimoine mondial de l'humanité de 1972, élaborée sous l'égide de l'Unesco cherche à faire du patrimoine un élément de rapprochement entre les peuples. La convention de 2003 sur le patrimoine immatériel élaborée également sous l'égide de l'Unesco vise à intégrer dans le champ patrimonial l'ensemble des savoirs et des pratiques culturels d'un patrimoine qui couvre des domaines de plus en plus large. Elle y inclut désormais les rituels, les jeux, les savoir-faire artisanaux, les espaces de sociabilité, l'ensemble des pratiques alimentaires ainsi que les arts du spectacle. La naissance du patrimoine mondial à plusieurs enjeux : établir un cadre juridique, un droit collectif Enjeux mémoriels, identitaires (quel récit ? Quelle représentation ?) Enjeux éthiques : la patrimonialisation est un moyen de construire l'humanité, de rassembler pour ensuite démontrer l'existence du patrimoine. Enjeu géopolitique : construction d'un nouvel ordre mondial dans le patrimoine mondial est en ciment. Le patrimoine peut devenir un enjeu de propriété, de classement, de choix économiques, politiques ou civiques, touristes ou financiers. Lorsque les situations locales sont - particulièrement conflictuelles, le patrimoine peut être convoqué pour affirmer nationalisme et identité. Il est alors objet de conflit, parfois de guerre, comme nous montre les destructions opérées par les talibans. L'anéantissement des monuments de l'adversaire devient un but en lui- même, un instrument du combat. Le patrimoine peut donc être un élément d'union mais aussi de divisions On a un mouvement général de réflexion combiné au contexte historique qui, à l'échelle mondiale, change profondément la donne. La décolonisation (démarrant avant la seconde guerre mondiale) entraîne une relecture de l'histoire. L'Occident étais dominant (l'Italie et la Chine sont les états qui possède le plus grand nombre de bien inscrit au patrimoine mondial suivi par l'Espagne, L'Allemagne et la France : domination européenne) mais cette relecture va dans le sens d'une prise en compte effective des réalités de chaque acteur. On a alors une définition nouvelle du concept de patrimoine. Inégalités Nord-Sud: les pays du nord sont plus avancés dans la démarche (ils ont les moyens de mettre en valeur et de développer leur patrimoine largement supérieur, et sont plus efficaces dans leur lobbying). VERSAILLES Louis-Philippe (1773- 1850) partisan convaincu du libéralisme politique et économique qui doit permettre à la bourgeoisie de détenir tous les leviers du pouvoir, ils règne comme roi des Français de 1830 à 1848. Malgré son avarice légendaire, il prend dans son immense fortune personnelle les financements nécessaires à la réhabilitation du château de Versailles et à sa transformation en musée. Chassé du trône par la révolution de février 1848 pour avoir refusé l'instauration du suffrage universel, il meurt exilé en Angleterre. Considéré comme le symbole de l'absolutisme monarchique de l'ancien régime, le château de Versailles est peu à peu délaissé au début du XIXe siècle, et se délabre inexorablement jusqu'au règne de Louis-Philippe. En 1833, ce dernier décide de le transformer en musée. Parallèlement, le château retrouve progressivement un sens politique. Versailles est utilisé par Louis-Philippe comme un moyen de réconcilier la mémoire des Français. Il a une intention claire: illustrer le passé glorieux de la France et redorer le blason, et ces actions ont été possible que grâce à l'unité nationale et la participation collective. On a une théorisation consciente de l'intérêt d'un musée comme moyen de poser l'histoire, de la mettre en place. Ce musée raconte un passé que l'on contribue à bâtir, et deviendra le musée de la monarchie et la France éternelle. Le château de Versailles est devenu le cadre de plusieurs types de manifestations politiques : il est le lieu de signature de traités, notamment le traité de Versailles en 1919 mais également des lois qui serviront de constitution à la IIIe République en 1875. Un problème se pose : l'instrumentalisation du château à des fins politiques. Cependant, cette utilisation peut avoir comme but de mettre en valeur les richesses nationales, leur donner une exposition le temps d'une manifestation, quelle qu'elle soit. C'est aussi un moyen de montrer sa puissance, de la mettre en scène et d'améliorer les relations internationales. Évolutions actuelles : Versailles reste associé au Roi-Soleil, échec de la construction d'un lieu de mémoire. La tentative de faire du lieu un espace républicain, un lieu de mémoire parmi d'autres est infructueuse. Le lieu a vu ses usages se diversifier grandement depuis quelques années : Concerts, expositions d'art contemporain, voire usage privé : nouveaux usages permettant d'assurer le poids d'un coup d'exploitation exorbital Le danger la spécialisation de l'espace vers le uris: est une grande menace. Certains parlent même de fossilisation du lieu. Des groupes locaux à Versailles luttent pour que leur ville demeure autre chose que le lieu du passé. LES FRISES DU PARTHENON DEPUIS LE XXeme SIECLE Les frises du Parthénon sont un patrimoine commun à tous, il est ici question d'états entre eux. C'est une œuvre majeure du patrimoine mondial. Emblème de la puissance d'Athènes au Ve siècle avant JC, le parthénon, temple dédié à la déesse Athéna, protectrice de la ville, entame une longue décadence dès l'effondrement de la puissance athénienne au IVe siècle avant JC. 1801 la Grèce est sous domination ottomane, Lord Elgin, ambassadeur britannique auprès du gouvernement ottoman, obtient des autorités locales de mener des fouilles. de 1801 à 1817: de nombreuses pièces (la grande majorité des sculptures et la moitié des frises) sont emmenés en Grande-Bretagne avec l'idée d'en tirer profit en les vendant ultérieurement. 1816 la plupart des acquisitions de Lord Elgin sont transférés au British Museum qui les met progressivement en valeur. Une salle spéciale permettant d'admirer les frises est inaugurée en 1860 et devient l'un des lieux les plus fréquentés du musée. Le conflit patrimonial concernant les frises du Parthénon éclate au grand jour dans les années 1980 quand la célèbre actrice Melina Mercouri, devenue ministre grec de la culture, réclame avec insistance le retour des frises à Athènes. Pour les grecques, les frises du Parthénon constitue un enjeu identitaire fort. Il est question de récupérer un bien perdu, dans ce cas un bien inestimable, reconnu par tous comme ayant une valeur indiscutable. Pour les Britanniques, il est question de puissance il faut ici montrer qu'au-delà de la spoliation, il y a un intérêt majeur pour les objets dans la maison valeur à Londres, l'une des capital culturelle mondial de la culture, De leur maintien au British Museum. La question est de conserver la place éminente de puissance qui compte et parvient à s'imposer dans ce genre de contexte. C'est une question qui dépasse le simple bras de fer entre deux nations. L'Unesco, au-delà de la simple constitution d'une liste, deviens alors l'arbitre naturel de ce genre de conflit, jouant un rôle de type onusien. Malgré le fait que l'Unesco ce soit prononcé en faveur d'un retour des frises, c'est la question du droit de propriété qui jaillit la. L'imprescriptibilité est ici mise en jeu : un bien imprescriptible peut à tout moment être revendiqué par un musée. Autrement dit, le bien volé peut être réclamé sans délai maximum de validité de la plainte. L'inaliénabilité est également mise en jeu : quelque chose ne peut-être cédé, vendu. On a alors une légitimité de l'inaliénabilité grecque face à l'imprescriptibilité du musée britannique. Il faudrait donc clairement définir un droit mondial dans le contexte patrimonial. Solution : faire en sorte que certains objets, dont la possession est la source de conflit éternel, fasse l'objet de près croisés, des création de réplique à l'identique. Ainsi, au lieu de constituer un terrain de conflit, le patrimoine deviendrait alors un terrain de conciliation. PARIS Le centre historique de Paris est un témoin des choix patrimoniaux du pouvoir politique faits au cours des âges. Conserver ou non l'urbanisme ancien du centre historique est le résultat d'arbitrage qui, pour chaque époque, relèvent d'un sens profond. Le regard sur Paris a grandement changé au fils des époques : progressivement, la ville s'est embourgeoisée dans le même temps qu'elle a mutée en métropole de rang mondial, entre autre grâce à sa culture multiforme extrêmement diverse. L'art, l'histoire et le patrimoine sont partout présent, histoire de France mais aussi histoire du monde (exemple: émotion mondiale suscitée par l' incendie de Notre-Dame). Fin de l'ancien régime : ville de Faubourgs, populaire, ouvrière Second empire: apparition du pari d'Haussmann (Haussmannisation : ensemble de grands travaux constituant une modernisation globale sans précédent de Paris (assainissement, circulation, parure monumentale) décidée par Napoléon III et menée a bien par le préfet de la scène, le baron Haussmann). Jusque-là, peu de prise en compte de la dimension patrimoniale à l'échelle de la ville. 1887 loi sur la conservation des monuments objets d'art. 1913 loi sur les monuments historique 1931: texte de référence qui a produit l'idée des villes fonctionnelles avec quartier historique à préserver. Paris est développée sur des critères purement urbanistique. La course à la puissance est en revanche ancienne. La tour Eiffel est un moyen de témoigner de sa puissance. La modernisation de Paris est l'œuvre du pouvoir politique, symbolisée par le baron Haussmann sous Napoléon III. Les expositions universelles participe au rayonnement international du Paris de la Belle Époque qui atteint alors un immense prestige. La densité de population explosant, la nécessité de mobilité aussi, il faut construire toute une série d'infrastructures nouvelles. Un déséquilibre s'installe peu à peu (travail à l'ouest, logement à l'Est) suite au choix de privilégier la voiture par De Gaulle. Moderniser la ville devient alors très complexe et s'invite alors dans les années 70 l'idée du patrimoine à valoriser. Aujourd'hui, le patrimoine parisien est confronté à la réalité des mutations urbaines. La spécificité de Paris est le peu de gigantisme (qui surprend les touristes notamment asiatiques). Doit-on céder aux facadisme des quartiers historiques ? Le danger de la muséification guette la ville mais elle ne peut devenir un musée car, peuplée de 2,2 millions d'habitants, elle doit développer les infrastructures nécessaires à la vie quotidienne de ses habitants. L'hypermodernité que connait les grandes villes telles que Singapour est également un danger pour Paris car la solution de valorisation de Paris est plutôt de garder son caractère propre. La richesse du patrimoine de Paris est cependant un atout majeur, pour répondre aux besoins de 30 millions de touristes qui viennent visiter la capitale chaque année. Restauration et protections : l'État cherche à transférer certains monuments historiques de Paris aux collectivités territoriales et recherche de nouvelles voies pour valoriser le patrimoine et rentabiliser sa gestion, mais cette politique est contesté par ceux qui pensent que la propriété des lieux chargés d'histoire et de mémoire doit rester inaliénable pour assurer la transmission des vestiges du passé aux générations futures. Plan local d'urbanisme en 2006 la not de patrimoine familier s'agit de protéger des éléments patrimoniaux courants qui ne sont pas considérés par l'État comme des monuments historiques à conserver. LE MALI De son passé prestigieux d'empire puissant dominant le cœur de l'Afrique, l'actuelle Mali a conservé des monuments et des sites exceptionnels inscrits au patrimoine mondial de l'humanité. Délaissé par l'un des Etats les plus pauvres du monde qui peine à l'entretenir, ce patrimoine subit, de plus, les conséquences des violences intercommunautaires et l'insécurité permanente provenant des troubles djihadistes. Ce pays est en conflit permanent. Le Mali est un exemple du patrimoine clairement en péril. La question et surtout ici de s'intéresser à la stratégie de protection car l'origine des tensions, et leur manifestations sont des choses finalement faciles à établir. Le Mali détient un patrimoine unique et théoriquement protégée: mosquée de Djennée, tombeau des Askia à Gao, cité de Tombouctou... il possède quatre inscriptions au patrimoine mondial de l'humanité. Cependant ce patrimoine est menacé de toutes parts : le patrimoine est parti à l'abandon notamment en raison de la pauvreté de l'État (le Mali ne consacre annuellement qu'une dizaine de millions d'euros à la culture, dont moins de la moitié est destiné au patrimoine) et d'une certaine indifférence populaire (bon nombre de maliens semble indifférents aux enjeux patrimoniaux de leur pays). La destruction du patrimoine malien devient alors un crime de guerre. Destruction des mausolées de Tombouctou (2012, reconstruit en 2016): certains ont défendu l'idée selon laquelle leur destruction est un témoignage de l'histoire, que les reconstruire est une façon d'effacer un fait historique que l'on efface de la mémoire en agissant ainsi. La question de la restauration est alors l'enjeu clé ici. Doit-on reconstruire ? La population locale a travaillé activement à la reconstruction, amenant son savoir-faire, permettant de respecter davantage l'esprit des monuments originels. On a à une reconstruction à l'identique. C'est un travail de réconciliation ainsi que patrimoniale. Le patrimoine vient ici un agent de réconciliation. L'Unesco a piloté l'ensemble de la face émotionnelle sur la criminalisation. A t on été cruel envers les monuments en les reconstruisants ? Se pose alors la question du rapport à la restauration. VENISE Considérée comme l'une des plus belles cités du monde, Venise, autrefois puissante cité État doté d'un immense empire commercial, c'est progressivement transformée, à partir du XVIIe siècle, en un important foyer culturel, puis en en lieu touristique majeur. Le cas de Venise est connu, clairement identifiés, et depuis longtemps. Depuis les années 1970, la dégradation accélérée de son patrimoine, par les ravages du tourisme de masse et l'inexorable montée des eaux, fait craindre le pire malgré les gigantesques travaux de sauvetage entrepris et l'abondance de laide internationale, plus particulièrement de l'Unesco. Depuis quelques années, on a une explosion des chiffres du tourisme, dû à l'arrivée des paquebots de croisières, qui techniquement peuvent rentrer en plein cœur de la ville. Le patrimoine de la ville est unique tout comme sa configuration. Son passé glorieux, ces propositions culturelles (dont le célèbre carnaval) sont autant d'éléments d'attraction qui ne peuvent que nourrir ce tourisme de masse. À l'inverse du nombre de touristes en constante augmentation, le nombre d'habitants, lui est en constant recul. Sur le plan numérique, la ville n'a jamais connu un tel déclin démographique (débat à l'idée, Maison fantôme, gentrification aux formes spécifiques). Protection de la ville Projet Mose: système sensé protéger la ville de la montée des eaux. Il faut retrouver une communauté civique, faite de mémoire, de souvenirs, de culture commune propre à tout habitants d'un lieu, et qui à Venise est en voie de disparition. Cela passe donc par des mesures fortes (exemple : projet de rénovation de la Samaritaine, hôtels de luxe et logements sociaux se côtoieront). On a là un élément immatériel qu'il faut reconstituer. Le tourisme ne peut-être éradiqué mais le fait d'instaurer des quotas permettant de contrôler les flux est une possibilité. Interdire ou limiter le nombre de paquebot de croisières est également une possibilité. Le danger économique et moral est aussi de passer d'un tourisme de masse à un tourisme élitiste (car ce qui est rare est cher, le risque est donc de restreindre le tourisme au seul capable d'en payer le prix). Tous les acteurs doit faire un effort. L'ultime menace serait que la ville, défigurée, perde son statut actuel du patrimoine mondial car devenu une caricature d'elle-même. La ville et inscrites sur les listes du patrimoine en péril afin de disposer de plus de moyens financiers ainsi que de pouvoir plus facilement mettre en place une politique visant à la préservation de la ville. Cela témoigne d'un volontarisme nouveau face à l'urgence. Au final, la destruction qui résulte du tourisme de masse à Venise est la même qu'au Mali, selon des modalités différentes. Mettre en valeur le patrimoine le rend attractif, mais on a à Venise le paradoxe de cette situation poussée à l'extrême. La France et le patrimoine, des actions majeures de valorisation et de protection À partir de la révolution française s'impose peu à peu les notions de monuments historiques et d'oeuvres d'art, traduite dans le droit par les lois de 1887 et de 1913 qui organisent le recensement et leur protection. Dans les années 1830, les créations successives du poste d'inspecteur général des monuments historiques confié à Prosper Mérimée de 1834 à 1860 et de la commission générale des monuments historiques témoignent de l'importance que prend progressivement la redécouverte du passé architectural français. En nommant en 1959 le grand résistant André Malraux au ministère des affaires culturelles et en le maintenant à son poste jusqu'en 1969, de Gaulle modifie profondément la politique culturelle de la France. Malraux s'attache À renouveler profondément l'approche patrimoniale de l'État. Il défend l'idée que le patrimoine ne se cantonne pas à « une sélection orientée par les valeurs connues » mais doit englober toutes les oeuvres qui aident les hommes à vivre. Il faut provoquer une prise de conscience des populations intéressées et de classer les édifices et objets de manière à les introduire dans la mémoire nationale. Pour Malraux, la création contemporaine c'est parti intégrante du patrimoine, y compris celle qui peut paraître comme sacrilège par rapport au passé. 1962: loi Malraux sur les secteurs sauvegardés et loi de programme visant la restauration des monuments historiques majeurs. 1964 loi Malraux. partir des années 80 (années lang), la notion de patrimoine est encore élargie. Désormais elle s'ouvre à l'architecture contemporaine, aux vestiges industriels, au jardin et aux paysages, à la photographie, au cinéma,... l'État demeure l'initiateur mais de plus en plus avec des groupes privés comme publics. Cette évolution permet une décentralisation de la question, on se rapproche ainsi de l'objet à valoriser. Cependant, la métamorphose de la notion de patrimoine (prise en compte du patrimoine immatériel notamment) devient un fardeau financier engloutissant près d'un tiers du budget du ministère de la culture, même si le 17 novembre 2003 une loi proclame que la gestion du patrimoine est désormais majoritairement de la responsabilité des collectivités locales. On parle d'inflation patrimoniale. La gestion du patrimoine est finalement un bon exemple d'évolution de la manière de gouverner. On est passé d'une centralisation extrême a une décentralisation en marche, non encore achevée, dont la question patrimoniale illustre de nombreux enjeux. Le citoyen, acteur multiforme, est au cœur de cette démarche désormais en tout cas. Le Nord Pas-de-Calais Le Nord-Pas-de-Calais, qui fait désormais partie de la région des hauts de France, a été l'un des foyers majeurs de la révolution industrielle en France. À partir des années 1980, il subit le démantèlement progressif de ces industries traditionnelles qui ferment les unes après les autres, laissant derrière elle des friches et un habitat ouvrier à l'abandon. Vestige d'une époque révolue, il devienne un patrimoine a préserver sous peine d'effacer à jamais une grande partie de la mémoire régionale. Connu pour son empreinte industrielle, le Nord-Pas-de-Calais connaît une désindustrialisation rapide. On est passé d'un lieu majeur de l'industrie française à un déclin en une génération. À l'image de Rurh en Allemagne ou de Midlands en Grande-Bretagne, le Nord-Pas-de-Calais connaît une période de repli. Il faut passer le cap de l'émotion pour bâtir une réflexion d'ensemble. La construction de l'identité passe ici par la conceptualisation de la mémoire qu'il représente car un site industriel n'a pas de prime abord la connotation patrimoniale que peut avoir un château, une église... mais le patrimoine du Nord-Pas-de-Calais ne s'arrête pas au lieu de production. On a les corons (lieu d'habitation des mineurs, petites maisons identiques)... On a un enjeu de la patrimonialisation culturelle majeur: sept types de patrimoine, au-delà de son intérêt la plupart du temps architectural, témoigne des réalités sociales et locales ayant marqué profondément les territoires. Sa sauvegarde se pose en termes inédits : doit-on les figer comme simple témoignage ou faut-il les réhabiliter? Il faut préserver l'héritage matériel et immatériel et sauver les sites menacés de disparition. Sauvegarde du patrimoine industriel: possibilité de Muséification (conversion en musée de bâtiment emblématiques), de réhabilitation (transformation en logement, en bureau ou en bâtiments publics permettant de sauver les édifices tout en concevant une nouvelle œuvre architecturale enracinée dans le présent), ou de dépatrimonialisation (Solutions innovantes lorsqu'une réhabilitation patrimoniale ou une reconversion industrielle ne sont pas possibles). Rayonnement français et patrimoine immatériel (le repas gastronomique des Français) Dès le XVIe siècle, la France s'affirme sur la scène mondiale autant par sa capacité de séduction culturelle (littérature, philosophie, peinture) que par sa force militaire et économique. Ce que l'on qualifiera ensuite de patrimoine immatériel lui assure un rayonnement qui va au-delà de son poids strictement arithmétique (superficie, démographie,...). Le patrimoine français ne se limite pas à des édifices prestigieux (mont Saint-Michel, château de Versailles, Tour Eiffel...), elle s'élargit à tous les aspects de l'histoire du pays, notamment en art et littérature : Picasso, Ayant vécu en France de 1904 à sa mort, est considéré comme appartenant au patrimoine français. Patrimoine immatériel: recouvre ce qui se transmet dans le domaine des traditions et expression orale, pratiques sociales, rituels, fêtes, connaissances et techniques. Selon l'Unesco, il est traditionnel, contemporain et vivant à la fois. Il est inclusif, c'est-à-dire qu'il contribue à la cohésion sociale, stimulant un sentiment d'identité et de responsabilité qui aide les individus à se sentir partie d'une ou plusieurs communautés et de la société au sens large. Il est représentatif et fondé sur les communautés, c'est à dire qu'il peut être reconnu comme tel uniquement par les communautés, groupes et individus qui le crée, l'entretienne et le transmette. L'exportation du mode de vie à la française joue un rôle majeur dans les secteurs de la restauration et de la gastronomie, de la mode, de la pâtisserie, de la viennoiserie et de la boulangerie, de la viticulture ... en effet, le luxe et le prestige français est identifié et reconnu comme porteur, d'une tradition d' excellence dans l'art de vivre et les arts de la table. C'est alors un élément de soft power, ce patrimoine est un moyen de rayonner. On a alors clairement un objet du patrimoine immatériel dont il faut poursuivre l'étude pour comprendre pourquoi en 2010 l'Unesco l'a inscrit dans la liste du patrimoine immatériel mondial. Le repas gastronomique français à heures fixes montre l'art de dresser la table, de cuisiner, de combiner plats et vins, de rechercher le bon produit, de converser, ... Louis XIV a beaucoup contribué à cette codification. Au final, on a un véritable cérémonial qui se distingue du repas quotidiens, un véritable processus civilisationnel. On a une grande volonté française de transmettre et de diffuser ce patrimoine. Diffuser le savoir- faire français est un élément clé du soft power. D'une certaine manière, le repas gastronomique français soutient l'effort de la francophonie. En 2007, est crée la mission française du patrimoine des cultures alimentaires (MFPCA) dans le but de valoriser la gastronomie française en la faisant passer au patrimoine mondial de l'Unesco. Le dossier de candidature, soigneusement montée, insiste sur la dimension culturelle du repas gastronomique présenté comme une pratique sociale coutumière célébrant des moments privilégiés sous la forme d'un repas festif au cours duquel les convives pratique l'art de bien manger et du bien boire. Au-delà d'une reconnaissance historique et culturel de première importance, la décision de l'organisation internationale doit beaucoup à l'argumentation française soulignant les menaces qui pèsent sur cette pratique culturelle coutumière à cause de l'évolution des habitudes alimentaires (disparition des repas à heures fixes, fast-food, plats préparés...) Si comme pour toutes les activités humaines les conflits émergent parfois (conflits d'usage, visions divergentes d'un même problème), le patrimoine est un moteur manifeste de la démocratie, combinant proximité et universalité.

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Romanée Ducherpozat

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HGGSP THEME 2 : identifier, protéger et
valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques
patrimoine: vient du latin <<patrimonium », l'héritag

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Thème 1 de géographie première sur la metropolisation et ses effets à l’échelle de la France.

HGGSP THEME 2 : identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques patrimoine: vient du latin <<patrimonium », l'héritage du père (on construit un patrimoine que l'on transmet à la descendance). Il désigne l'ensemble des biens matériels ou immatériels, individuels ou collectifs qui sont transmis et conservés afin de garder les traces du passé, d'une identité, d'une mémoire ou d'une histoire. C'est une notion relative que les sociétés désignent comme patrimoine des objets, de différentes natures, porteur de sens à leurs yeux. Ce qui nous est parvenu n'est jamais dû au hasard mais au choix fait à chaque époque. Ce patrimoine prend tout son sens avec l'émergence de la nécessité de sauvegarder, d'entretenir, puis de transmettre un héritage transformé et enrichi. Le concept de patrimoine recouvre un champ de plus en plus large (matériel, immatériel), dans le temps (du plus anciens aux plus récent) et dans l'espace (le monde). En France, la notion de patrimoine s'élabore au moment de la révolution française dès 1970, les révolutionnaires ordonne qu'il soit dressé un inventaire des biens car les monuments appartiennent désormais à la nation (bien du clergé, de la couronne, des immigrés). On doit conserver les pièces qui contribue à construire une morale publique et donner une existence passée. La révolution amène deux idées essentielles dans la morale...

HGGSP THEME 2 : identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques patrimoine: vient du latin <<patrimonium », l'héritage du père (on construit un patrimoine que l'on transmet à la descendance). Il désigne l'ensemble des biens matériels ou immatériels, individuels ou collectifs qui sont transmis et conservés afin de garder les traces du passé, d'une identité, d'une mémoire ou d'une histoire. C'est une notion relative que les sociétés désignent comme patrimoine des objets, de différentes natures, porteur de sens à leurs yeux. Ce qui nous est parvenu n'est jamais dû au hasard mais au choix fait à chaque époque. Ce patrimoine prend tout son sens avec l'émergence de la nécessité de sauvegarder, d'entretenir, puis de transmettre un héritage transformé et enrichi. Le concept de patrimoine recouvre un champ de plus en plus large (matériel, immatériel), dans le temps (du plus anciens aux plus récent) et dans l'espace (le monde). En France, la notion de patrimoine s'élabore au moment de la révolution française dès 1970, les révolutionnaires ordonne qu'il soit dressé un inventaire des biens car les monuments appartiennent désormais à la nation (bien du clergé, de la couronne, des immigrés). On doit conserver les pièces qui contribue à construire une morale publique et donner une existence passée. La révolution amène deux idées essentielles dans la morale...

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publique : l'interdiction de la destruction et la protection. Cet intérêt pour le patrimoine s'inscrit dans une volonté de se prémunir contre la perte de mémoire et la dilution de l'identité. C'est ainsi que ce fort désir de mémoire émerge pour faire face aux mutations économiques et sociales contemporaines. La réflexion portait sur ce qui doit être préservé, comme témoignages exceptionnels au signifiant d'une époque, d'une société. Sous la monarchie de juillet (1830-1848), on remarque une émergence de la nécessité de protection du patrimoine : dans une optique purement libérale, on confie à des intérêts privés la gestion de nouveau musées. Violet-Le-Duc est un archétype de cette période. La IIIe République utilise le patrimoine pour promouvoir la république notamment via l'école. 1887 loi sur la protection des biens au nom de l'intérêt national 1913 loi sur la direction des biens au nom de l'intérêt artistique 1962/1964 loi Malraux marquant un tournant dans le patrimoine. 1984 création des journées du patrimoine Depuis 1945, le pays a vécu de très profondes mutations, le patrimoine est alors perçu comme ce qui ramène au temps d'avant. De plus, l'art contemporain suscite une réaction entraînant un regain d'intérêt pour le patrimoine plus ancien/ classique. En France, on a bien l'émergence d'un concept devenu majeur, mais selon quelles temporalités ? Naissances et affirmations d’un patrimoine mondial : le patrimoine est devenu une notion planétaire. Bien que d'un pays à l'autre les politiques spécifiques témoignent de différences culturelles dans la conception de l'héritage et donc du temps, on assiste en quelque sorte alors à la patrimonialisation du monde. On a un universalisme pluriel, aucune culture n'est universelle au sens supérieur mais toutes ont vocation à l'universel. Création de l'UNESCO en 1945 (organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture). Elle a pour mission de contribuer à la construction d'une culture de la paix, a l'éradication de la pauvreté, au développement durable et au dialogue interculturel à travers l'éducation, les sciences, la communication et l'information. La Convention sur le patrimoine mondial de l'humanité de 1972, élaborée sous l'égide de l'Unesco cherche à faire du patrimoine un élément de rapprochement entre les peuples. La convention de 2003 sur le patrimoine immatériel élaborée également sous l'égide de l'Unesco vise à intégrer dans le champ patrimonial l'ensemble des savoirs et des pratiques culturels d'un patrimoine qui couvre des domaines de plus en plus large. Elle y inclut désormais les rituels, les jeux, les savoir-faire artisanaux, les espaces de sociabilité, l'ensemble des pratiques alimentaires ainsi que les arts du spectacle. La naissance du patrimoine mondial à plusieurs enjeux : établir un cadre juridique, un droit collectif Enjeux mémoriels, identitaires (quel récit ? Quelle représentation ?) Enjeux éthiques : la patrimonialisation est un moyen de construire l'humanité, de rassembler pour ensuite démontrer l'existence du patrimoine. Enjeu géopolitique : construction d'un nouvel ordre mondial dans le patrimoine mondial est en ciment. Le patrimoine peut devenir un enjeu de propriété, de classement, de choix économiques, politiques ou civiques, touristes ou financiers. Lorsque les situations locales sont - particulièrement conflictuelles, le patrimoine peut être convoqué pour affirmer nationalisme et identité. Il est alors objet de conflit, parfois de guerre, comme nous montre les destructions opérées par les talibans. L'anéantissement des monuments de l'adversaire devient un but en lui- même, un instrument du combat. Le patrimoine peut donc être un élément d'union mais aussi de divisions On a un mouvement général de réflexion combiné au contexte historique qui, à l'échelle mondiale, change profondément la donne. La décolonisation (démarrant avant la seconde guerre mondiale) entraîne une relecture de l'histoire. L'Occident étais dominant (l'Italie et la Chine sont les états qui possède le plus grand nombre de bien inscrit au patrimoine mondial suivi par l'Espagne, L'Allemagne et la France : domination européenne) mais cette relecture va dans le sens d'une prise en compte effective des réalités de chaque acteur. On a alors une définition nouvelle du concept de patrimoine. Inégalités Nord-Sud: les pays du nord sont plus avancés dans la démarche (ils ont les moyens de mettre en valeur et de développer leur patrimoine largement supérieur, et sont plus efficaces dans leur lobbying). VERSAILLES Louis-Philippe (1773- 1850) partisan convaincu du libéralisme politique et économique qui doit permettre à la bourgeoisie de détenir tous les leviers du pouvoir, ils règne comme roi des Français de 1830 à 1848. Malgré son avarice légendaire, il prend dans son immense fortune personnelle les financements nécessaires à la réhabilitation du château de Versailles et à sa transformation en musée. Chassé du trône par la révolution de février 1848 pour avoir refusé l'instauration du suffrage universel, il meurt exilé en Angleterre. Considéré comme le symbole de l'absolutisme monarchique de l'ancien régime, le château de Versailles est peu à peu délaissé au début du XIXe siècle, et se délabre inexorablement jusqu'au règne de Louis-Philippe. En 1833, ce dernier décide de le transformer en musée. Parallèlement, le château retrouve progressivement un sens politique. Versailles est utilisé par Louis-Philippe comme un moyen de réconcilier la mémoire des Français. Il a une intention claire: illustrer le passé glorieux de la France et redorer le blason, et ces actions ont été possible que grâce à l'unité nationale et la participation collective. On a une théorisation consciente de l'intérêt d'un musée comme moyen de poser l'histoire, de la mettre en place. Ce musée raconte un passé que l'on contribue à bâtir, et deviendra le musée de la monarchie et la France éternelle. Le château de Versailles est devenu le cadre de plusieurs types de manifestations politiques : il est le lieu de signature de traités, notamment le traité de Versailles en 1919 mais également des lois qui serviront de constitution à la IIIe République en 1875. Un problème se pose : l'instrumentalisation du château à des fins politiques. Cependant, cette utilisation peut avoir comme but de mettre en valeur les richesses nationales, leur donner une exposition le temps d'une manifestation, quelle qu'elle soit. C'est aussi un moyen de montrer sa puissance, de la mettre en scène et d'améliorer les relations internationales. Évolutions actuelles : Versailles reste associé au Roi-Soleil, échec de la construction d'un lieu de mémoire. La tentative de faire du lieu un espace républicain, un lieu de mémoire parmi d'autres est infructueuse. Le lieu a vu ses usages se diversifier grandement depuis quelques années : Concerts, expositions d'art contemporain, voire usage privé : nouveaux usages permettant d'assurer le poids d'un coup d'exploitation exorbital Le danger la spécialisation de l'espace vers le uris: est une grande menace. Certains parlent même de fossilisation du lieu. Des groupes locaux à Versailles luttent pour que leur ville demeure autre chose que le lieu du passé. LES FRISES DU PARTHENON DEPUIS LE XXeme SIECLE Les frises du Parthénon sont un patrimoine commun à tous, il est ici question d'états entre eux. C'est une œuvre majeure du patrimoine mondial. Emblème de la puissance d'Athènes au Ve siècle avant JC, le parthénon, temple dédié à la déesse Athéna, protectrice de la ville, entame une longue décadence dès l'effondrement de la puissance athénienne au IVe siècle avant JC. 1801 la Grèce est sous domination ottomane, Lord Elgin, ambassadeur britannique auprès du gouvernement ottoman, obtient des autorités locales de mener des fouilles. de 1801 à 1817: de nombreuses pièces (la grande majorité des sculptures et la moitié des frises) sont emmenés en Grande-Bretagne avec l'idée d'en tirer profit en les vendant ultérieurement. 1816 la plupart des acquisitions de Lord Elgin sont transférés au British Museum qui les met progressivement en valeur. Une salle spéciale permettant d'admirer les frises est inaugurée en 1860 et devient l'un des lieux les plus fréquentés du musée. Le conflit patrimonial concernant les frises du Parthénon éclate au grand jour dans les années 1980 quand la célèbre actrice Melina Mercouri, devenue ministre grec de la culture, réclame avec insistance le retour des frises à Athènes. Pour les grecques, les frises du Parthénon constitue un enjeu identitaire fort. Il est question de récupérer un bien perdu, dans ce cas un bien inestimable, reconnu par tous comme ayant une valeur indiscutable. Pour les Britanniques, il est question de puissance il faut ici montrer qu'au-delà de la spoliation, il y a un intérêt majeur pour les objets dans la maison valeur à Londres, l'une des capital culturelle mondial de la culture, De leur maintien au British Museum. La question est de conserver la place éminente de puissance qui compte et parvient à s'imposer dans ce genre de contexte. C'est une question qui dépasse le simple bras de fer entre deux nations. L'Unesco, au-delà de la simple constitution d'une liste, deviens alors l'arbitre naturel de ce genre de conflit, jouant un rôle de type onusien. Malgré le fait que l'Unesco ce soit prononcé en faveur d'un retour des frises, c'est la question du droit de propriété qui jaillit la. L'imprescriptibilité est ici mise en jeu : un bien imprescriptible peut à tout moment être revendiqué par un musée. Autrement dit, le bien volé peut être réclamé sans délai maximum de validité de la plainte. L'inaliénabilité est également mise en jeu : quelque chose ne peut-être cédé, vendu. On a alors une légitimité de l'inaliénabilité grecque face à l'imprescriptibilité du musée britannique. Il faudrait donc clairement définir un droit mondial dans le contexte patrimonial. Solution : faire en sorte que certains objets, dont la possession est la source de conflit éternel, fasse l'objet de près croisés, des création de réplique à l'identique. Ainsi, au lieu de constituer un terrain de conflit, le patrimoine deviendrait alors un terrain de conciliation. PARIS Le centre historique de Paris est un témoin des choix patrimoniaux du pouvoir politique faits au cours des âges. Conserver ou non l'urbanisme ancien du centre historique est le résultat d'arbitrage qui, pour chaque époque, relèvent d'un sens profond. Le regard sur Paris a grandement changé au fils des époques : progressivement, la ville s'est embourgeoisée dans le même temps qu'elle a mutée en métropole de rang mondial, entre autre grâce à sa culture multiforme extrêmement diverse. L'art, l'histoire et le patrimoine sont partout présent, histoire de France mais aussi histoire du monde (exemple: émotion mondiale suscitée par l' incendie de Notre-Dame). Fin de l'ancien régime : ville de Faubourgs, populaire, ouvrière Second empire: apparition du pari d'Haussmann (Haussmannisation : ensemble de grands travaux constituant une modernisation globale sans précédent de Paris (assainissement, circulation, parure monumentale) décidée par Napoléon III et menée a bien par le préfet de la scène, le baron Haussmann). Jusque-là, peu de prise en compte de la dimension patrimoniale à l'échelle de la ville. 1887 loi sur la conservation des monuments objets d'art. 1913 loi sur les monuments historique 1931: texte de référence qui a produit l'idée des villes fonctionnelles avec quartier historique à préserver. Paris est développée sur des critères purement urbanistique. La course à la puissance est en revanche ancienne. La tour Eiffel est un moyen de témoigner de sa puissance. La modernisation de Paris est l'œuvre du pouvoir politique, symbolisée par le baron Haussmann sous Napoléon III. Les expositions universelles participe au rayonnement international du Paris de la Belle Époque qui atteint alors un immense prestige. La densité de population explosant, la nécessité de mobilité aussi, il faut construire toute une série d'infrastructures nouvelles. Un déséquilibre s'installe peu à peu (travail à l'ouest, logement à l'Est) suite au choix de privilégier la voiture par De Gaulle. Moderniser la ville devient alors très complexe et s'invite alors dans les années 70 l'idée du patrimoine à valoriser. Aujourd'hui, le patrimoine parisien est confronté à la réalité des mutations urbaines. La spécificité de Paris est le peu de gigantisme (qui surprend les touristes notamment asiatiques). Doit-on céder aux facadisme des quartiers historiques ? Le danger de la muséification guette la ville mais elle ne peut devenir un musée car, peuplée de 2,2 millions d'habitants, elle doit développer les infrastructures nécessaires à la vie quotidienne de ses habitants. L'hypermodernité que connait les grandes villes telles que Singapour est également un danger pour Paris car la solution de valorisation de Paris est plutôt de garder son caractère propre. La richesse du patrimoine de Paris est cependant un atout majeur, pour répondre aux besoins de 30 millions de touristes qui viennent visiter la capitale chaque année. Restauration et protections : l'État cherche à transférer certains monuments historiques de Paris aux collectivités territoriales et recherche de nouvelles voies pour valoriser le patrimoine et rentabiliser sa gestion, mais cette politique est contesté par ceux qui pensent que la propriété des lieux chargés d'histoire et de mémoire doit rester inaliénable pour assurer la transmission des vestiges du passé aux générations futures. Plan local d'urbanisme en 2006 la not de patrimoine familier s'agit de protéger des éléments patrimoniaux courants qui ne sont pas considérés par l'État comme des monuments historiques à conserver. LE MALI De son passé prestigieux d'empire puissant dominant le cœur de l'Afrique, l'actuelle Mali a conservé des monuments et des sites exceptionnels inscrits au patrimoine mondial de l'humanité. Délaissé par l'un des Etats les plus pauvres du monde qui peine à l'entretenir, ce patrimoine subit, de plus, les conséquences des violences intercommunautaires et l'insécurité permanente provenant des troubles djihadistes. Ce pays est en conflit permanent. Le Mali est un exemple du patrimoine clairement en péril. La question et surtout ici de s'intéresser à la stratégie de protection car l'origine des tensions, et leur manifestations sont des choses finalement faciles à établir. Le Mali détient un patrimoine unique et théoriquement protégée: mosquée de Djennée, tombeau des Askia à Gao, cité de Tombouctou... il possède quatre inscriptions au patrimoine mondial de l'humanité. Cependant ce patrimoine est menacé de toutes parts : le patrimoine est parti à l'abandon notamment en raison de la pauvreté de l'État (le Mali ne consacre annuellement qu'une dizaine de millions d'euros à la culture, dont moins de la moitié est destiné au patrimoine) et d'une certaine indifférence populaire (bon nombre de maliens semble indifférents aux enjeux patrimoniaux de leur pays). La destruction du patrimoine malien devient alors un crime de guerre. Destruction des mausolées de Tombouctou (2012, reconstruit en 2016): certains ont défendu l'idée selon laquelle leur destruction est un témoignage de l'histoire, que les reconstruire est une façon d'effacer un fait historique que l'on efface de la mémoire en agissant ainsi. La question de la restauration est alors l'enjeu clé ici. Doit-on reconstruire ? La population locale a travaillé activement à la reconstruction, amenant son savoir-faire, permettant de respecter davantage l'esprit des monuments originels. On a à une reconstruction à l'identique. C'est un travail de réconciliation ainsi que patrimoniale. Le patrimoine vient ici un agent de réconciliation. L'Unesco a piloté l'ensemble de la face émotionnelle sur la criminalisation. A t on été cruel envers les monuments en les reconstruisants ? Se pose alors la question du rapport à la restauration. VENISE Considérée comme l'une des plus belles cités du monde, Venise, autrefois puissante cité État doté d'un immense empire commercial, c'est progressivement transformée, à partir du XVIIe siècle, en un important foyer culturel, puis en en lieu touristique majeur. Le cas de Venise est connu, clairement identifiés, et depuis longtemps. Depuis les années 1970, la dégradation accélérée de son patrimoine, par les ravages du tourisme de masse et l'inexorable montée des eaux, fait craindre le pire malgré les gigantesques travaux de sauvetage entrepris et l'abondance de laide internationale, plus particulièrement de l'Unesco. Depuis quelques années, on a une explosion des chiffres du tourisme, dû à l'arrivée des paquebots de croisières, qui techniquement peuvent rentrer en plein cœur de la ville. Le patrimoine de la ville est unique tout comme sa configuration. Son passé glorieux, ces propositions culturelles (dont le célèbre carnaval) sont autant d'éléments d'attraction qui ne peuvent que nourrir ce tourisme de masse. À l'inverse du nombre de touristes en constante augmentation, le nombre d'habitants, lui est en constant recul. Sur le plan numérique, la ville n'a jamais connu un tel déclin démographique (débat à l'idée, Maison fantôme, gentrification aux formes spécifiques). Protection de la ville Projet Mose: système sensé protéger la ville de la montée des eaux. Il faut retrouver une communauté civique, faite de mémoire, de souvenirs, de culture commune propre à tout habitants d'un lieu, et qui à Venise est en voie de disparition. Cela passe donc par des mesures fortes (exemple : projet de rénovation de la Samaritaine, hôtels de luxe et logements sociaux se côtoieront). On a là un élément immatériel qu'il faut reconstituer. Le tourisme ne peut-être éradiqué mais le fait d'instaurer des quotas permettant de contrôler les flux est une possibilité. Interdire ou limiter le nombre de paquebot de croisières est également une possibilité. Le danger économique et moral est aussi de passer d'un tourisme de masse à un tourisme élitiste (car ce qui est rare est cher, le risque est donc de restreindre le tourisme au seul capable d'en payer le prix). Tous les acteurs doit faire un effort. L'ultime menace serait que la ville, défigurée, perde son statut actuel du patrimoine mondial car devenu une caricature d'elle-même. La ville et inscrites sur les listes du patrimoine en péril afin de disposer de plus de moyens financiers ainsi que de pouvoir plus facilement mettre en place une politique visant à la préservation de la ville. Cela témoigne d'un volontarisme nouveau face à l'urgence. Au final, la destruction qui résulte du tourisme de masse à Venise est la même qu'au Mali, selon des modalités différentes. Mettre en valeur le patrimoine le rend attractif, mais on a à Venise le paradoxe de cette situation poussée à l'extrême. La France et le patrimoine, des actions majeures de valorisation et de protection À partir de la révolution française s'impose peu à peu les notions de monuments historiques et d'oeuvres d'art, traduite dans le droit par les lois de 1887 et de 1913 qui organisent le recensement et leur protection. Dans les années 1830, les créations successives du poste d'inspecteur général des monuments historiques confié à Prosper Mérimée de 1834 à 1860 et de la commission générale des monuments historiques témoignent de l'importance que prend progressivement la redécouverte du passé architectural français. En nommant en 1959 le grand résistant André Malraux au ministère des affaires culturelles et en le maintenant à son poste jusqu'en 1969, de Gaulle modifie profondément la politique culturelle de la France. Malraux s'attache À renouveler profondément l'approche patrimoniale de l'État. Il défend l'idée que le patrimoine ne se cantonne pas à « une sélection orientée par les valeurs connues » mais doit englober toutes les oeuvres qui aident les hommes à vivre. Il faut provoquer une prise de conscience des populations intéressées et de classer les édifices et objets de manière à les introduire dans la mémoire nationale. Pour Malraux, la création contemporaine c'est parti intégrante du patrimoine, y compris celle qui peut paraître comme sacrilège par rapport au passé. 1962: loi Malraux sur les secteurs sauvegardés et loi de programme visant la restauration des monuments historiques majeurs. 1964 loi Malraux. partir des années 80 (années lang), la notion de patrimoine est encore élargie. Désormais elle s'ouvre à l'architecture contemporaine, aux vestiges industriels, au jardin et aux paysages, à la photographie, au cinéma,... l'État demeure l'initiateur mais de plus en plus avec des groupes privés comme publics. Cette évolution permet une décentralisation de la question, on se rapproche ainsi de l'objet à valoriser. Cependant, la métamorphose de la notion de patrimoine (prise en compte du patrimoine immatériel notamment) devient un fardeau financier engloutissant près d'un tiers du budget du ministère de la culture, même si le 17 novembre 2003 une loi proclame que la gestion du patrimoine est désormais majoritairement de la responsabilité des collectivités locales. On parle d'inflation patrimoniale. La gestion du patrimoine est finalement un bon exemple d'évolution de la manière de gouverner. On est passé d'une centralisation extrême a une décentralisation en marche, non encore achevée, dont la question patrimoniale illustre de nombreux enjeux. Le citoyen, acteur multiforme, est au cœur de cette démarche désormais en tout cas. Le Nord Pas-de-Calais Le Nord-Pas-de-Calais, qui fait désormais partie de la région des hauts de France, a été l'un des foyers majeurs de la révolution industrielle en France. À partir des années 1980, il subit le démantèlement progressif de ces industries traditionnelles qui ferment les unes après les autres, laissant derrière elle des friches et un habitat ouvrier à l'abandon. Vestige d'une époque révolue, il devienne un patrimoine a préserver sous peine d'effacer à jamais une grande partie de la mémoire régionale. Connu pour son empreinte industrielle, le Nord-Pas-de-Calais connaît une désindustrialisation rapide. On est passé d'un lieu majeur de l'industrie française à un déclin en une génération. À l'image de Rurh en Allemagne ou de Midlands en Grande-Bretagne, le Nord-Pas-de-Calais connaît une période de repli. Il faut passer le cap de l'émotion pour bâtir une réflexion d'ensemble. La construction de l'identité passe ici par la conceptualisation de la mémoire qu'il représente car un site industriel n'a pas de prime abord la connotation patrimoniale que peut avoir un château, une église... mais le patrimoine du Nord-Pas-de-Calais ne s'arrête pas au lieu de production. On a les corons (lieu d'habitation des mineurs, petites maisons identiques)... On a un enjeu de la patrimonialisation culturelle majeur: sept types de patrimoine, au-delà de son intérêt la plupart du temps architectural, témoigne des réalités sociales et locales ayant marqué profondément les territoires. Sa sauvegarde se pose en termes inédits : doit-on les figer comme simple témoignage ou faut-il les réhabiliter? Il faut préserver l'héritage matériel et immatériel et sauver les sites menacés de disparition. Sauvegarde du patrimoine industriel: possibilité de Muséification (conversion en musée de bâtiment emblématiques), de réhabilitation (transformation en logement, en bureau ou en bâtiments publics permettant de sauver les édifices tout en concevant une nouvelle œuvre architecturale enracinée dans le présent), ou de dépatrimonialisation (Solutions innovantes lorsqu'une réhabilitation patrimoniale ou une reconversion industrielle ne sont pas possibles). Rayonnement français et patrimoine immatériel (le repas gastronomique des Français) Dès le XVIe siècle, la France s'affirme sur la scène mondiale autant par sa capacité de séduction culturelle (littérature, philosophie, peinture) que par sa force militaire et économique. Ce que l'on qualifiera ensuite de patrimoine immatériel lui assure un rayonnement qui va au-delà de son poids strictement arithmétique (superficie, démographie,...). Le patrimoine français ne se limite pas à des édifices prestigieux (mont Saint-Michel, château de Versailles, Tour Eiffel...), elle s'élargit à tous les aspects de l'histoire du pays, notamment en art et littérature : Picasso, Ayant vécu en France de 1904 à sa mort, est considéré comme appartenant au patrimoine français. Patrimoine immatériel: recouvre ce qui se transmet dans le domaine des traditions et expression orale, pratiques sociales, rituels, fêtes, connaissances et techniques. Selon l'Unesco, il est traditionnel, contemporain et vivant à la fois. Il est inclusif, c'est-à-dire qu'il contribue à la cohésion sociale, stimulant un sentiment d'identité et de responsabilité qui aide les individus à se sentir partie d'une ou plusieurs communautés et de la société au sens large. Il est représentatif et fondé sur les communautés, c'est à dire qu'il peut être reconnu comme tel uniquement par les communautés, groupes et individus qui le crée, l'entretienne et le transmette. L'exportation du mode de vie à la française joue un rôle majeur dans les secteurs de la restauration et de la gastronomie, de la mode, de la pâtisserie, de la viennoiserie et de la boulangerie, de la viticulture ... en effet, le luxe et le prestige français est identifié et reconnu comme porteur, d'une tradition d' excellence dans l'art de vivre et les arts de la table. C'est alors un élément de soft power, ce patrimoine est un moyen de rayonner. On a alors clairement un objet du patrimoine immatériel dont il faut poursuivre l'étude pour comprendre pourquoi en 2010 l'Unesco l'a inscrit dans la liste du patrimoine immatériel mondial. Le repas gastronomique français à heures fixes montre l'art de dresser la table, de cuisiner, de combiner plats et vins, de rechercher le bon produit, de converser, ... Louis XIV a beaucoup contribué à cette codification. Au final, on a un véritable cérémonial qui se distingue du repas quotidiens, un véritable processus civilisationnel. On a une grande volonté française de transmettre et de diffuser ce patrimoine. Diffuser le savoir- faire français est un élément clé du soft power. D'une certaine manière, le repas gastronomique français soutient l'effort de la francophonie. En 2007, est crée la mission française du patrimoine des cultures alimentaires (MFPCA) dans le but de valoriser la gastronomie française en la faisant passer au patrimoine mondial de l'Unesco. Le dossier de candidature, soigneusement montée, insiste sur la dimension culturelle du repas gastronomique présenté comme une pratique sociale coutumière célébrant des moments privilégiés sous la forme d'un repas festif au cours duquel les convives pratique l'art de bien manger et du bien boire. Au-delà d'une reconnaissance historique et culturel de première importance, la décision de l'organisation internationale doit beaucoup à l'argumentation française soulignant les menaces qui pèsent sur cette pratique culturelle coutumière à cause de l'évolution des habitudes alimentaires (disparition des repas à heures fixes, fast-food, plats préparés...) Si comme pour toutes les activités humaines les conflits émergent parfois (conflits d'usage, visions divergentes d'un même problème), le patrimoine est un moteur manifeste de la démocratie, combinant proximité et universalité.