La structuration de l'espace social
La stratification désigne l'ensemble des différenciations sociales en termes de pouvoirs, de prestige ou de revenus, qui divise la société en groupes de droit ou de fait. Au sens strict, la stratification est une analyse alternative à l'analyse en termes de classes sociales. Elle désigne alors une société hiérarchisée par strates graduellement sans opposition entre les groupes. Un groupe social est un ensemble d'individus qui répond durablement à des critères : situation/activité commune, sentiment d'appartenance au groupe, existence de lien au sein du groupe. La structuration sociale et la répartition de la population en groupes sociaux différenciés et hiérarchisés, en s'appuyant sur plusieurs critères de hiérarchisation on peut définir des espaces sociaux.
1.1 La diversité des facteurs de structuration
Le revenu est l'un des principaux facteurs de différenciation, il impacte le niveau de vie mais aussi le mode de vie. Il permet de distinguer les classes populaires moyennes ou aisées. Mais d'autres déterminants impactent la hiérarchie sociale, le revenu doit être complété par la composition familiale. De plus, les individus suivent des parcours de vie où se succèdent différentes étapes de durée variable (enfance, jeunesse, âge adulte, vieillesse) qui amènent à une succession d'activités vécues dans le même ordre (emploi, couple, parentalité, retraite, vieillesse). C'est ce qu'on appelle le cycle de vie. La position dans ce cycle a une influence sur les pratiques culturelles, sur le revenu, l'épargne et le patrimoine, et donc sur la position sociale. Enfin, le genre (considéré comme social et qui distingue le féminin et le masculin) est à l'origine d'inégalités subies par les femmes. Ces différentes dimensions interagissent les unes avec les autres.
1.2 Un outil institutionnel = la nomenclature des PCS
La construction de la nomenclature s'est faite en combinant plusieurs critères. Elle a été élaborée par l'INSEE en 1982 et a pour objectif de construire des groupes relativement homogènes. La nomenclature peut alors servir de grille d'analyse pour étudier les comportements économiques, sociaux ou culturels. L'homogénéité des groupes est toutefois remise en cause par la montée du chômage et des emplois précaires.
Les principales évolutions de la structure socioprofessionnelle
2.1 Salarisation et tertiarisation
La tertiarisation a des causes économiques, sociologiques, technologiques et statistiques. La part des salariés dans l'emploi total a augmenté tout au long du XXe siècle, il y a eu une salarisation des emplois. Le statut de salarié, avant considéré comme dépendant et donc dévalorisé, a pris un sens plus protecteur avec le développement des droits sociaux et du code du travail. La salarisation s'explique par la baisse du nombre d'agriculteurs et par la baisse des petits artisans et petits commerçants soumis à la concurrence des grosses entreprises. La tendance à la hausse de la salarisation semble se stopper depuis une dizaine d'années avec la hausse du nombre de micro-entrepreneurs et avec la tendance à l'ubérisation de l'emploi.
2.2 Qualification et féminisation des emplois
Les emplois sont de plus en plus qualifiés. Le nombre d'emplois sans qualification est passé de 11 à 5 entre 1984 et 2014 millions, soit une baisse de 54,4 %. Sur la même période, le nombre de personnes avec au moins un bac+3 a augmenté de 178 %. Cette évolution est permise par un accès à une scolarisation plus importante mais est surtout due à l'évolution des besoins des entreprises en raison du progrès technique et de l'évolution des modes de production.