Qu'est-ce que la psychologie cognitive ?

Imagine ton cerveau comme un ordinateur ultra-sophistiqué – c'est exactement ce que font les chercheurs en psychologie cognitive. Cette discipline scientifique étudie comment tu penses, comment tu mémorises tes cours, pourquoi certains arrivent à apprendre facilement et d'autres galèrent.

La psychologie cognitive utilise la méthode expérimentale avec des statistiques pour prouver ses théories. Elle s'intéresse à tous tes processus mentaux : mémoire, langage, raisonnement, apprentissage, perception et attention.

Le but ? Comprendre ce qui se passe dans ta tête et même prédire tes comportements. Pour ça, elle collabore avec d'autres branches : la psychologie clinique (qui soigne), la psychologie sociale (comment les autres t'influencent), la psychologie du développement (comment un enfant grandit) et la psychologie différentielle (les statistiques).

💡 Bon à savoir : Dès le 21ème jour de conception, ton cerveau commence déjà à construire le langage !

Les origines et l'intelligence artificielle

C'est en 1956 que tout commence avec trois génies : Herbert Simon (économiste), Noam Chomsky (linguiste) et Minsky (spécialiste de l'intelligence artificielle). Ces pionniers ont eu l'idée révolutionnaire de comparer ton cerveau à un ordinateur.

Ton esprit traite les informations comme un ordinateur traite des données. Plus tu as de représentations mentales (connaissances stockées dans ton cerveau), plus tu peux résoudre des problèmes complexes. C'est pourquoi certaines personnes avec des troubles comme l'autisme ou la dyslexie ont des difficultés : leur accès aux informations est limité ou leur traitement est plus lent.

Dans les années 60, Harvard lance les premières études sérieuses sur cette "boîte noire" qu'est le cerveau. Quatre courants principaux émergent pour expliquer comment on fonctionne.

Le courant béhavioriste de Watson et Skinner dit qu'un stimulus = une réponse. L'expérience célèbre : faire peur à un enfant avec le bruit d'une casserole, et il aura peur des casseroles toute sa vie. C'est comme ça qu'on explique tes phobies – et heureusement, on peut les soigner en 10 séances environ !

Les grands courants théoriques

Le courant constructiviste de Piaget révolutionne notre vision de l'intelligence des enfants. Pour lui, l'intelligence se construit comme un escalier : d'abord motrice, puis de plus en plus sophistiquée. Deux processus clés : l'assimilation (tu apprends) et l'accommodation (tu utilises ce que tu as appris).

Vygotsky ajoute une dimension sociale cruciale : tu ne peux pas construire ton intelligence tout seul. Tu as besoin des autres, d'une "tutelle expérimentée" qui te guide. Il propose même des classes où tu choisis tes activités à ton rythme – fini les niveaux CE1, CM2 !

Le courant computationnel de Chomsky et Simon compare directement ton cerveau à un ordinateur. Ils étudient comment se font tes connexions neuronales et à quelle vitesse. C'est de là que vient l'intelligence artificielle moderne : des robots avec des émotions pour aider les personnes isolées.

💡 Fascinant : Il existe 9 formes d'intelligences différentes – musicale, mathématique, sociale... Tu excelles sûrement dans au moins une !

Le courant cognitiviste moderne s'intéresse aux connexions neuronales et à la plasticité de ton cerveau, notamment pour comprendre l'anxiété sociale qui touche de plus en plus de jeunes depuis les années 80.

Applications concrètes aujourd'hui

La psychologie cognitive moderne touche ta vie quotidienne plus que tu ne le penses. En ergonomie du travail, on sait maintenant qu'il te faut 4m² d'espace pour être bien et 8m² pour une chambre – sinon ton agressivité augmente !

En recherche fondamentale, on découvre quels types de musiques favorisent tes apprentissages. Certains d'entre vous ont besoin de bouger, d'écouter de la musique pour mieux se concentrer – c'est le processus de magnification. Contrairement aux idées reçues, la concentration maximale (silence total) n'est pas forcément la meilleure pour tous.

Attention : ton cerveau ne peut pas faire deux choses à la fois sauf si une action est automatisée. C'est pourquoi il ne faut jamais qu'on t'explique quelque chose pendant que tu galères sur un exercice – avant ou après, mais pas pendant !

En éducation, on comprend mieux comment tu retiens et stockes les informations. Ta mémoire fonctionne comme une malle où tu classes tes souvenirs. Problème : vous n'apprenez plus par cœur aujourd'hui, ce qui n'entretient pas votre mémoire.

💡 Étonnant : En médecine, on sait qu'augmenter ton sentiment d'efficacité diminue de 50% la croissance tumorale chez les malades du cancer !

L'attention : comprendre pour mieux performer

L'attention n'est pas juste "faire attention" ! C'est un ensemble complexe de processus qui optimisent tes apprentissages. L'expérience Pepsi/Coca avec des électrodes montre que ton cerveau peut être manipulé : tes préférences conscientes peuvent être différentes de tes réactions cérébrales réelles.

Boujon (1996) définit l'attention selon deux axes : intensité et sélectivité. Tu as plusieurs types d'attention :

• Attention soutenue : celle qu'on te demande en cours (et qui s'entraîne !)
• Attention focale : hyper concentrée sur des infos précises
• Attention divisée : faire plusieurs tâches (mais attention au coût cognitif !)

Le modèle moderne (Colette et Vanderlinden, 2002) compare ton attention à un réservoir d'énergie. Elle dépend de ton environnement, de tes émotions, et utilise plusieurs processus : perception, mémoire, inhibition et tes fonctions exécutives (qui te donnent l'envie de faire).

Pour les TDHA, on sait maintenant que leurs ondes cérébrales (bêta, thêta, delta) fonctionnent différemment. Leurs processus sont plus lents, avec des phases de somnolence et d'hyperactivité qui alternent.

💡 Conseil pratique : Ton attention suit des rythmes biologiques précis – on va en parler juste après !

Les différentes formes d'attention

La vigilance, c'est ton état de préparation minimal pour détecter les changements dans ton environnement. Elle peut être diffuse (exploration générale), spécifique (chercher une rue) ou extériorisée (ton cerveau analyse tes sensations corporelles).

L'attention soutenue nécessite un effort constant. Les tests montrent qu'elle met 30 minutes à être vraiment efficace, reste stable 30 minutes, puis décline. C'est pourquoi tes cours de 45 minutes sont parfaits !

Ton attention suit un rythme biologique précis : tu perfs jusqu'à 11h, puis tu chutes de 12h à 15h $d'où les cours plus faciles l'après-midi$, tu remontes de 15h à 19h, et après 21h la mélatonine te prépare au sommeil. Se coucher tard détraque tout ce système et entraîne obésité, diabète, dépression.

L'attention sélective t'aide à résister aux distractions pour extraire l'info pertinente. L'attention divisée te permet de partager ton attention entre plusieurs sources, mais elle génère un coût cognitif énorme.

💡 Astuce révisions : Au lieu de réviser 4h d'affilée, découpe en tranches d'1h en alternant matières difficiles et faciles !

L'attention alternée te fait passer d'une tâche à une autre (comme conduire et envoyer un SMS – dangereux !). Dès 5 ans, tes processus automatiques sont aussi performants que ceux d'un adulte.

Processus automatiques vs contrôlés

Ton cerveau utilise deux systèmes différents : les processus automatiques (rapides, inconscients, sans effort) et les processus contrôlés (lents, conscients, coûteux en énergie).

Le fameux test de Stroop (dire la couleur d'un mot écrit dans une autre couleur) montre cette différence. Ton attention est éphémère, d'où l'importance de l'interval training attentionnel comme font les sportifs de haut niveau.

Le modèle de Cohen (1993) montre que ton cerveau utilise deux mécanismes pour optimiser : la magnification (mettre en valeur l'important) et l'inhibition (bloquer le parasite).

Le cerveau possède un filtre sélectif qui évite la surcharge mentale en sélectionnant les infos pertinentes. Quand ce filtre dysfonctionne $comme dans le burn-out$, c'est la catastrophe cognitive.

Ton système visuel fonctionne avec deux types de vision : centrale (analyser les formes, couleurs) et périphérique (détecter les mouvements). Chacune a son rôle spécifique dans ton attention.

💡 Important : Tu ne peux retenir que 7 informations à la fois maximum – d'où l'importance de bien structurer tes révisions !

Styles attentionnels et charge mentale

Niedeffer (1976) identifie deux variables dans ton style attentionnel : l'étendue et la direction $interne/externe$. Les marathoniens utilisent deux styles : associatif (centré sur leurs sensations) ou dissociatif (ils bloquent les signaux de fatigue).

Pour améliorer ta sélection d'informations :

• Ne surcharge jamais (7 infos max)
• Priorise les infos importantes
• Prépare-toi mentalement en amont
• Alterne effort quantitatif et repos

La charge mentale (Friedman et Polson) crée un coût cognitif énorme. Quand ton cerveau sature, il active le système limbique : perte de motivation, tristesse... Il faut alors du repos, du sommeil, des siestes récupératrices.

Wickens (1987) distingue difficulté (niveau demandé : roulade vs salto) et complexité (nombre de connexions neuronales mobilisées). Pour les tâches complexes, vise la performance optimale, pas maximale !

💡 Révélateur : Faire deux tâches simultanément diminue toujours la performance dans au moins une des deux – ton cerveau choisit !

Vision centrale vs périphérique et discrimination

Ta vision centrale détecte les positions, analyse les formes, distingue les couleurs grâce aux petits cônes (photorécepteurs). Ta vision périphérique excelle pour détecter les mouvements et localiser grâce aux bâtonnets, très sensibles aux contrastes lumineux.

Cette différenciation explique pourquoi certaines tâches nécessitent une vision centrale (lire, écrire) tandis que d'autres mobilisent ta vision périphérique (détecter un danger, s'orienter dans l'espace).

La performance optimale n'est pas toujours la performance maximale, surtout pour les tâches complexes. Il existe un seuil au-delà duquel forcer ne sert à rien – mieux vaut comprendre ton rythme naturel.

L'entraînement spécifique de chaque type d'attention peut considérablement améliorer tes performances scolaires et sportives. L'important est de connaître tes points forts et tes limites.

💡 Application pratique : En révisions, utilise ta vision centrale pour les détails et ta vision périphérique pour avoir une vue d'ensemble de tes fiches !

Rythmes biologiques et chronopsychologie

Ton horloge biologique interne régit tous tes rythmes vitaux. L'expérience de Siffre (1976) dans une grotte montre qu'isolés de la lumière, les humains se recalent naturellement sur un rythme "se coucher tôt, se lever tôt". Notre mode de vie moderne crée des dettes de sommeil qui mènent à l'obésité, diabète et cancer.

L'expérience de Wever (1975) révèle que tu as un programme génétique endogène, mais que l'environnement (surtout la lumière) synchronise tes rythmes. En période de longues journées, tu peux travailler plus longtemps naturellement.

La chronopsychologie étudie les rythmes de tes mécanismes psychologiques :

• Rythmes ultradiens : 30 min à 20h (cycles de Kleitman)
• Rythmes circadiens : 24h (température, battements cardiaques)
• Rythmes infradiens : hebdomadaires, mensuels, saisonniers

Ton rythme circadien de vigilance suit une courbe précise : pic matinal $7h-11h$, creux post-déjeuner $13h-15h$, remontée en fin d'après-midi $15h-19h$, puis descente nocturne. Respecter ces rythmes optimise tes performances scolaires et ton bien-être.

💡 Conseil vital : Pour être en bonne santé, tes rythmes biologiques doivent être réguliers – sinon c'est fatigue physique et mentale garantie !