La violence conjugale est un phénomène complexe qui suit souvent un schéma cyclique prévisible. Le cycle de la violence se compose de plusieurs phases distinctes qui se répètent et s'intensifient au fil du temps. La première étape du cycle de la violence et des abus commence généralement par une phase de tension, où l'agresseur devient irritable et crée un climat d'insécurité. Cette phase est suivie par l'explosion de violence, puis par une période de justification et de remords appelée "lune de miel".
La spirale de la violence représente l'escalade progressive des comportements violents, qui deviennent de plus en plus graves et fréquents. En France, les statistiques sont alarmantes : le taux de violences conjugales touche environ 213 000 femmes chaque année. Les vrais chiffres des violences faites aux femmes sont probablement plus élevés car de nombreuses victimes ne portent pas plainte. Selon l'observatoire national, on estime que seules 18% des victimes de violences conjugales déposent plainte. Les chiffres du féminicide en France révèlent qu'en moyenne, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint.
Ce phénomène a été théorisé dans les années 1970 par la psychologue Lenore Walker, qui a inventé le cycle de la violence après avoir étudié les témoignages de femmes battues. Son modèle permet de mieux comprendre la dynamique des relations abusives et pourquoi il est souvent difficile pour les victimes de quitter leur agresseur. La compréhension de ce cycle est essentielle pour les professionnels de santé, les travailleurs sociaux et les forces de l'ordre qui interviennent auprès des victimes. Elle permet également aux victimes de mieux identifier les signes avant-coureurs et de prendre conscience de leur situation pour chercher de l'aide.