La manipulation atteint son apogée
La révélation théâtralisée atteint son paroxysme quand Dubois dévoile l'identité de celle qu'aime Dorante : « c'est vous, Madame ». Cette annonce est mise en valeur par une tournure emphatique et s'accompagne de descriptions hyperboliques de la passion de Dorante, qui « donnerait sa vie pour avoir le plaisir de vous contempler un instant ».
Araminte réagit vivement tout en tentant de garder le contrôle. Sa surprise «moi,dis−tu?» et sa curiosité dénotent un intérêt évident. Elle minaude en minimisant les signes qu'elle a perçus, mais ses questions trahissent son trouble à l'idée que Dorante puisse être courtisé par une autre femme.
Dubois déploie alors une succession de stratagèmes : il suscite la pitié d'Araminte en décrivant la souffrance de Dorante, flatte son ego en mentionnant les femmes que Dorante a rejetées, provoque sa jalousie en évoquant une rivale précise (« une grande brune très piquante »), et vante les mérites de Dorante pour compenser sa pauvreté. Cette problématique des fausses confidences montre comment le langage peut manipuler les émotions pour faire naître l'amour.
Pour vos révisions : Dans l'analyse linéaire de l'acte 2 scène 13 des Fausses Confidences, vous retrouverez les conséquences de ce stratagème. N'oubliez pas que cette scène constitue un théâtre dans le théâtre, puisque Dubois joue un double jeu en étant à la fois valet d'Araminte et fidèle à Dorante.