Le dévoilement complet et les multiples stratagèmes
La révélation finale est théâtralisée par Dubois avec une tournure emphatique frappante : "c'est vous, Madame". Cette annonce bouleverse Araminte qui, malgré ses efforts pour rester composée, ne peut cacher sa surprise et son intérêt : "moi, dis-tu ?".
Dubois déploie ensuite une série de stratagèmes brillamment orchestrés : il attendrit Araminte en décrivant la souffrance de Dorante ("elle lui coupe la gorge"), flatte son ego en évoquant les femmes rejetées par Dorante, suscite sa jalousie avec la mention d'une rivale précise ("une grande brune très piquante"), et vante les mérites moraux de son maître pour compenser sa pauvreté.
Araminte tente de dissimuler son trouble mais ses réactions la trahissent. Elle minimise ses observations ("quelque petite chose qui m'a paru extraordinaire") tout en montrant un intérêt évident pour la situation actuelle de Dorante avec son "actuellement ?" empressé.
💭 Réflexion : Cette scène illustre parfaitement la problématique centrale des Fausses Confidences : comment le mensonge peut paradoxalement conduire à la vérité des sentiments. Les manipulations de Dubois forcent Araminte à confronter ses émotions réelles.
Cette scène constitue un véritable théâtre dans le théâtre où Dubois joue un double jeu comme valet d'Araminte et complice de Dorante. Ses fausses confidences (Dorante rendu fou par l'amour, courtisé par de nombreuses femmes) aboutissent à une révélation sincère qui provoque un double aveu : l'amour de Dorante pour Araminte et, implicitement, celui d'Araminte pour Dorante.