L'effet comique de l'interrogatoire et du "poumon"
La suite du dialogue se transforme en un interrogatoire comique visant à déterminer le mal dont souffre Argan. L'effet comique est renforcé par les réponses répétitives et mécaniques de Toinette, qui attribue systématiquement tous les symptômes au "poumon", quelle que soit la plainte d'Argan.
Example: Argan mentionne des douleurs dans différentes parties du corps, mais Toinette répond invariablement "Le poumon".
Ce passage combine plusieurs types de comique :
- Comique de répétition : les réponses de Toinette sont presque identiques.
- Comique de caractère : le médecin, trop sûr de lui, devient ridicule.
- Comique de situation : l'absurdité de l'échange crée une situation hilarante.
Les questions de Toinette sont formulées comme des demandes de confirmation, soulignant sa prétendue expertise médicale. La syntaxe de ses phrases interrogatives correspond à des affirmations, renforçant l'impression d'un médecin sûr de son diagnostic.
Vocabulary: Mise en abyme - procédé consistant à insérer une représentation de l'œuvre à l'intérieur de l'œuvre elle-même.
Le régime alimentaire proposé par Toinette
La fin de la scène accentue encore le talent de Toinette à jouer le rôle d'un charlatan. Elle souligne la grande prétention des médecins qui pensent détenir seuls le secret des choses.
Highlight: La répétition du mot "ignorant" crée un comique de répétition, renforcé par l'usage du faux latin par Toinette.
Le contraste entre les répliques brèves d'Argan et la longue tirade de Toinette est frappant. Le faux médecin s'emporte contre ses confrères dans une formule comique en faux latin, puis énumère les éléments d'un régime alimentaire en totale opposition avec celui mentionné par Argan.
Quote: "Bon gros bœuf, bon gros porc, bon gros veau"
Cette prescription absurde vise à ramener Argan aux plaisirs de la table et à une alimentation qu'elle juge normale pour un homme en bonne santé. La scène se termine par une insulte envers M. Purgon, qualifié de "bête", et la promesse d'un suivi médical par un autre confrère supposément plus fiable.
Cette scène constitue l'une des mises en abyme les plus marquantes de la pièce, illustrant parfaitement la critique de Molière envers la médecine de son époque à travers le prisme de la comédie.