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analyse linéaire ACTE 1 scène 1 - le malade imaginaire (molière)

26/04/2022

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Analyse linéaire Le Malade Imaginaire de Molière I.1 - n°12
Molière est un des plus grands dramaturges comiques du XVIIème siècle. En 1673 e
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Molière est un des plus grands dramaturges comiques du XVIIème siècle. En 1673 e
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Molière est un des plus grands dramaturges comiques du XVIIème siècle. En 1673 e

Analyse linéaire Le Malade Imaginaire de Molière I.1 - n°12 Molière est un des plus grands dramaturges comiques du XVIIème siècle. En 1673 est joué Le Malade Imaginaire au Théâtre du Palais Royal, c'est une comédie-ballet. L'extrait choisi est l'Acte I Scène I, la scène d'exposition, qui est en fait un monologue d'Argan, le personnage principal. En effet, après un prologue en musique, la comédie s'ouvre sur le monologue d'un homme qui contrôle les factures de son apothicaire tout en calculant le coût des traitements du mois qu'il compare au mois précédent. Une question se pose alors, comment le comique est il mis en scène dans le monologue d'Argan ? Tout d'abord, Argan fait ses comptes et reçoit à la baisse les factures de son apothicaire. Puis il clôt ses calculs en faisant un bilan étonnant de son état de santé. Enfin, il appelle à l'aide en utilisant la sonnette. (1à9)Dans un premier temps, on retrouve Argan qui fait ses comptes, il est seul sur scène. L'adverbe << plus » dès la ligne 1, annonce l'idée de répétition, d'addition et renforce le fait que Argan à l'habitude de se ruiner en médicaments. Cet adverbe ressort dès le début, ainsi que «< Clystère » (objet utilisé lors des lavements), le rire est sans doute attendu dès le...

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début de cette phrase. De nouveau on retrouve l'exagération dans le traitement ce qui conduit donc à l'enrichissement de l'apothicaire. L'exagération des traitements est la source du ridicule de la médecine et du ridicule du malade qui discute le coût des traitements, mais jamais leur principe. L'appellation de «monsieur fleurant » traduit un certain comique de farce, avec un jeu sur les mots et donc sur les odeurs. Monsieur Fleurant, qui sent bon alors que tout est lié aux traitements des flatulences du malade. L'apothicaire faisant l'étude des plantes. Argan appelle quelqu'un qui n'est pas sur scène, on comprend donc une certaine folie. A la ligne 3 ressort l'idée des « humeurs » et donc la théorie d'Hippocrate. Pour être en bonne santé, il fallait à l'époque de Molière, l'équilibre des quatre humeurs dans le corps : le sang, le phlegme, la bile jaune et la bile noire. Ces humeurs correspondent elles-mêmes aux quatre éléments : le feu, l'air, la terre et l'eau. Le remède est personnifié par la « bonne médecine », Molière insiste sur le coté positif. Il semble par la suite y avoir un conflit entre les termes moraux : l'antithèse entre la bonne médecine et les mauvaises humeurs présente le soin comme une guerre amenée. Le rythme ternaire, annonce la réitération du ridicule des infinitifs et des actions : avec «< hâter, aller, chasser »>. Est introduit le comique de répétition, puisqu' Argan réduit lui même la somme de ses factures. On comprend qu'il reçoit chaque jour des factures c'est une prescription mensuelle et Molière insiste sur l'importance du traitement. La quatrième facture comprend une potion laxative, « Plus du vingt-septième, une bonne médecine composée pour hâter d'aller, et chasser dehors les mauvaises humeurs de Monsieur, trois livres. » On voit que lavement et potion n'ont aucune indication précise, l'un pouvant être utilisé à la place de l'autre. La 28e facture est du lait pour adoucir le sang qui s'oppose à une « potion cordiale » qui est un vrai antipoison, le bézoard, auquel on ajoute des agrumes "Plus du vingt-huitième, une prise de petit-lait clarifié, et dulcoré, pour adoucir, ....Plus une potion cordiale et préservative, composée avec douze grains de bézoard, sirops de limon et grenade, et autres ». Le terme << dulcoré » ne provient pas du registre courant, c'est un terme jargonnant qui sert à ridiculisé le jargon utilisé par l'apothicaire et les Diafoirus. Cela introduit les personnages des médecins, on se trouve dans une scène d'exposition. Le sens est répété par une accumulation de verbe aux lignes 4 et 5. Les assonance en « é » parcourent le texte comme une musique, comme une berceuse. De nouveau, Argan baisse sa facture et passe de << vingts » à « dix sols ». On assiste à un comique de répétition avec les sommes demandées et contestées par Argan dans son dialogue imaginaire avec le pharmacien : << Dix Sols, Monsieur Fleurant.... Monsieur Fleurant, dix sols. » « Bon vingt, et trente sols ; ». D'ailleurs, jamais il ne dit le nom de sa maladie, toute son attention est concentrée sur la thérapeutique et le coût de cette dernière. Or, à quatre reprises, le malade donne son ressenti sur son état. On peut faire référence au phénomène de la mécanique du rire, d'après Bergson, << le rire survient lorsque du mécanique est plaqué sur du vivant », les paroles d'Argan sont réitérées, de même pour ses actions. A la ligne 8, Argan se trahit dans ses propos, lui qui veut être malade exprime une volonté défaillante. On comprend alors que Molière fait bien plus qu'une satire des médecins, il fait une satire des hypocondriaque. Mr Fleurant est animalisé avec les termes « tout doux »> (7). << On ne voudra plus être malade » fait ressortir la maladie imaginaire, inventée, il ne << voudra plus ». Des lignes 8 à 12, ressortent les chiffres, il y a un rythme accéléré, une addition, ressort le thème de l'argent. Le caractère déraisonnable est mis en avant, Argan se ruine pour une maladie imaginaire. (10à13) Dans un second temps, Argan clôt ses calculs en faisant un bilan de son état de santé. Lors de son énumération, on constate une réduction du nombre de lavement par rapport au mois précédent. Cependant le nombre exorbitant de médecines et de lavements est un moyen pour Argan de se rassurer. On comprend qu'il fait un bilan de son état de santé. Le comique vient de plusieurs facteurs : comique de mots, accumulation comique de caractère : il est gouverné par une logique absurde, il mesure son état de santé à la quantité de médicaments qu'il prend. C'est aussi pour exprimer son hypocondrie, « Je ne m'étonne pas, si je ne me porte pas si bien ce mois-ci, que l'autre. » Là encore, « si bien » est une litote, car Argan se considère davantage malade depuis qu'il sait qu'il a reçu moins de traitements. Le lecteur est amené à se rappeler que l'on se trouve dans un monologue, Argan parle tout seul, ses pensées nous sont rapportées à voix haute. C'est le futur qu'emploie Argan qui craint, d'avoir moins été soigné : « Je le dirai à Monsieur Purgon >> << mettre ordre » : organisation de la situation, anxiété extrême du personnage, maladie mentale « qu'on m'ôte tout ceci »: sonne comme un ordre, impératif, rappel de la thématique du maître-vallet. (14àfin)Enfin, dans une troisième partie, on assiste à un appel à l'aide avec la sonnette, objet mis en avant Les allitérations en 'k' en 't' confèrent un caractère cassant à l'injonction. La pensée d'Argan se développe en 3 temps: << Allons », l'impératif marque la conclusion des comptes et du bilan de santé qui lui est lié. « qu'on m'ôte tout ceci » : après l'impératif vient le subjonctif d'ordre: le portrait moral d'Argan se dessine de plus en plus nettement. Un autre trait de caractère est suggéré : il est autoritaire, capricieux, il veut toujours que quelqu'un le serve, comme le fera remarquer Béline qui le définit comme "fatiguant sans cesse les gens et grondant jour et nuit servantes et valets « il n'y a personne » : Comme dans la scène de L'avare, Molière joue sur la double énonciation. Il n'y a personne avec Argan mais en revanche il y a tout le public dans la salle. Le constat "il n'y a personne" souligne aussi son enfermement intérieur, sa folie : il est si obsédé par sa prétendue maladie et par ses comptes, qu'il ne s'est même pas rendu compte qu'il était seul. On comprend par un effet de redondance, le caractère obsessionnel de la peur d'être seul, l'anxiété profonde face à la solitude. Le malade a peur d'être seul. Il utilise des tournures impersonnelles et générales pour se plaindre de son abandon : « il y a » « on me laisse toujours seul », « ils ». Il est infantile, comme un enfant il ne peut rester seul. L'irritation d'Argan prend le dessus. « il n'y a pas moyen de les arrêter ici » : le dépit est comique mais la forme négative traduit son impuissance. La didascalie insiste sur l'importance de l'objet, la sonnette qui occupe une place centrale. Le comique de geste apparaît à la fin du monologue avec un malade devenu fou d'angoisse puisqu'il injurie ses gens et imite la sonnette à laquelle personne ne répond, avant de répéter seul, << Drelin, drelin, drelin ». La répétition du groupe ternaire produit un effet comique. Le malade recourt aussi à des onomatopées « drelin » qui imite le son de la cloche qu'il combine avec le son de la cloche elle-même. On note une opposition entre le malade et cloche : cette dernière sonne en vain. << Ils n'entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Drelin, drelin, drelin, point d'affaire. » Cette scène fait naître une opposition entre un malade assis à compter ses traitements et un malade qui gesticule avec une cloche. Dans la mise en scène de Villegier, tout le corps d'argan oscille, le personnage apparaît comme réifié avec la sonnette. Il y a une gradation de la situation, il se met à crier, l'impatience d'Argan est reflétée. La violence du propos « j'enrage » traduit la colère. Argan passe, en effet, dans différents stades de sentiments. On assiste avec une gradation : du malade mécontent « Je le dirai à Monsieur Purgon », à l'homme angoissé « toujours seul » et enfin au quasi-mourant, « mourir ». On note l'opposition entre la solitude et mourir à la fin ce qui nous met sur la voie de maladie réelle du malade. « un pauvre malade tout seul ...ils me laisseront ici mourir. ». La question rhétorique « est-il possible » prend le monde entier à témoin, y compris le spectateur. L'exclamation « ah ! Mon dieu » fait survenir le registre tragique. Le futur est utilisé pour marquer une issue fatale, certaine. L'extrait se clôt avec un rythme en trois temps « drelin, drelin, drelin » Pour conclure, le monologue repose sur une longue suite de calcul : le malade fait des additions de traitements sans jamais nommer la maladie. On comprend que l'exagération des traitements est la source du ridicule de la médecine et du ridicule du malade, replié sur lui même. Le spectateur doit déduire du monologue la situation et le caractère du personnage éponyme. La satire des médecins corrompus apparaît clairement. On peut de ce monologue faire le rapprochement avec « Le roi se meurt » de Ionesco qui montre l'homme ramené à sa condition fondamentale, l'angoisse de la mort.