Les inégalités dénoncées par Marceline
Marceline poursuit son réquisitoire en s'attaquant aux inégalités structurelles. Elle dénonce la "coupable négligence" des magistrats qui privent les femmes de "tout honnête moyen de subsister". Son argumentation est implacable : comment peut-on juger sévèrement les femmes quand on leur refuse toute possibilité d'indépendance économique ?
Sa question rhétorique est particulièrement frappante : "Est-il un seul état pour les malheureuses filles ?" L'opposition qu'elle établit entre "un seul état" pour les femmes et "mille ouvriers de l'autre sexe" met en lumière l'inégalité flagrante des opportunités professionnelles. Elle souligne que les femmes avaient "un droit naturel" à certains métiers, mais qu'elles en ont été injustement privées.
Le plus révélateur est la réaction des hommes présents. Dans une gradation comique et révélatrice, trois personnages masculins confirment ses propos : "Elle a raison !", "Que trop raison !", "Elle a, mon Dieu, raison". Cette répétition souligne la justesse de son argumentation - même ses adversaires ne peuvent la contredire !
🔍 À remarquer : Le parallélisme "traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes" résume parfaitement le double standard auquel les femmes sont soumises - une formule qui reste malheureusement pertinente même aujourd'hui !
L'espoir d'un avenir meilleur
Dans sa dernière réplique, Marceline change de ton pour s'adresser à son fils Figaro. Après la colère vient l'espoir : "Ne regarde pas d'où tu viens, vois où tu vas ; cela seul importe à chacun". Cette phrase incarne une vision tournée vers l'avenir plutôt que prisonnière du passé.
Marceline encourage son fils à ne pas se laisser abattre par "les refus d'un homme injuste" et lui prédit que sa fiancée, bientôt indépendante, "t'acceptera, j'en réponds". Cette projection positive révèle son espoir en un monde où les femmes auront plus d'autonomie dans leurs choix.
Elle termine par une vision de bonheur familial et d'harmonie sociale : "Sois indulgent pour elles, heureux pour toi, mon fils ; gai, libre et bon pour tout le monde". Ces valeurs d'indulgence et de liberté incarnent l'idéal des Lumières que Beaumarchais défend à travers son personnage.