L'œuvre majeure de Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, représente une révolution poétique qui transforme la conception traditionnelle de la beauté en poésie.
Dans ce recueil emblématique, Baudelaire développe le concept d'alchimie poétique où il transmute "la boue" de l'existence en "or" poétique. Cette transformation s'opère notamment dans le poème "Le Soleil", où l'astre devient une métaphore du poète qui erre dans Paris, transformant la réalité urbaine en matière poétique. Le poète y dépeint sa quête de beauté dans les aspects les plus sordides de la vie moderne, illustrant parfaitement sa célèbre formule "tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or".
Les thèmes principaux du recueil s'articulent autour de la dualité entre le Spleen et l'Idéal, le mal de vivre et l'aspiration à la transcendance. Le contexte historique de l'œuvre, marqué par les transformations de Paris sous le Second Empire, influence profondément la vision baudelairienne. La modernité urbaine devient le terreau fertile d'une nouvelle esthétique où le poète, tel un alchimiste, transforme le quotidien en poésie. Cette démarche se manifeste particulièrement dans des poèmes comme "Bénédiction" où la souffrance devient source de création. L'analyse linéaire des poèmes révèle une structure rigoureuse qui contraste avec la violence des images et des sensations évoquées, créant ainsi une tension caractéristique de l'esthétique baudelairienne.