La dénonciation des méfaits du colonialisme
Dans cette seconde partie de l'extrait, Césaire poursuit sa critique acerbe du colonialisme en opposant les prétendus bienfaits aux méfaits réels du système colonial.
L'auteur met en scène un dialogue imaginaire avec les défenseurs de la colonisation :
Citation : "On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemins de fer."
À ces arguments matériels, Césaire oppose la réalité humaine de l'exploitation coloniale :
Citation : "Moi, je parle de milliers d'hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l'heure où j'écris, sont en train de creuser à la main le port d'Abidjan."
Exemple : Le Congo-Océan fait référence à la construction d'une ligne de chemin de fer en Afrique équatoriale française, qui a coûté la vie à des milliers de travailleurs forcés.
Césaire élargit ensuite son propos pour évoquer l'ampleur des dégâts culturels et spirituels causés par la colonisation :
Citation : "Je parle de millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la vie, à la danse, à la sagesse."
L'auteur conclut en dénonçant les effets psychologiques dévastateurs du système colonial sur les peuples colonisés :
Citation : "Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme."
Définition : Larbinisme - Attitude servile, soumission excessive.
Cette conclusion souligne le caractère systématique et délibéré de l'oppression coloniale, visant à briser moralement les peuples colonisés.
Highlight : Le style de Césaire, fait de répétitions et d'accumulations, renforce la puissance de sa dénonciation et l'ampleur des méfaits du colonialisme qu'il expose.
Ce texte constitue ainsi un réquisitoire implacable contre le colonialisme, dont Césaire expose la violence, l'inhumanité et les effets destructeurs sur les peuples colonisés.