L'exposition originale du Malade imaginaire
La scène d'exposition du "Malade imaginaire" rompt avec les codes traditionnels. Argan apparaît seul sur scène, comptant ses médicaments et vérifiant ses factures médicales. On comprend immédiatement son obsession pour la médecine à travers le champ lexical des nombres ("un... douze") qui montre qu'il évalue les soins par leur quantité plutôt que leur qualité.
Le premier mouvement (de "Si bien donc que..." à "ordre à cela") présente un Argan faisant son bilan mensuel de médicaments. Molière utilise des locutions comme "si bien donc que" et "donc" pour introduire un raisonnement qui révèle le caractère maniaque du personnage. Cette scène, disponible en version PDF sur plusieurs sites d'études, offre un exemple parfait du comique de mot cher à Molière.
Dans le second mouvement, Argan se parle à lui-même avec des tournures grotesques. Il utilise "Allons" à l'impératif pluriel alors qu'il est seul, et donne des ordres avec le subjonctif ("qu'on m'ôte tout ceci"), se présentant comme une victime de sa condition. L'expression "tout ceci" souligne l'inutilité de ses traitements.
À retenir ! Cette analyse linéaire de l'acte 1 scène 1 révèle la technique brillante de Molière : au lieu d'exposer clairement l'intrigue, il préfère dépeindre immédiatement le caractère ridicule du protagoniste, ce qui fait toute l'originalité de cette exposition.