L'efficacité comique de l'exposition
La phrase "Allons qu'on m'ôte tout ceci" résonne comme un aveu involontaire : les médicaments ne sont qu'une "masse informe" et inutile. Molière critique déjà subtilement la médecine de son époque à travers ce personnage.
Le comique de situation atteint son apogée quand Argan imite le son de la sonnette avec "Drelin, drelin". Ce procédé, associé au comique de mots et à ses gesticulations, transforme le personnage en véritable pantin farcesque que les spectateurs peuvent immédiatement identifier comme ridicule.
La gradation dans les injures ("Chienne, coquine") adressées à une servante absente renforce la dimension grotesque de la scène et caractérise l'humeur irascible d'Argan. On comprend que sa tyrannie domestique est un prolongement de son obsession pour sa santé.
Dans cette scène originale, Molière utilise tous les ressorts de la comédie pour créer un moment à la fois divertissant et instructif, fidèle à l'esprit du classicisme. Sans dévoiler explicitement l'intrigue, il pose les bases d'une œuvre qui fera "réfléchir et instruire tout en distrayant le spectateur."
🎭 Astuce d'analyse : Pour comprendre le texte du Malade imaginaire, observe comment le langage et les actions d'Argan révèlent sa psychologie avant même qu'il n'interagisse avec d'autres personnages.