Analyse du début du poème

Le poème s'ouvre sur une déclaration apparemment simple : "J'observe le repos du dimanche". Cette phrase introductive établit le cadre temporel et thématique du texte.

Quote: "J'observe le repos du dimanche / Et je loue la paresse"

Ces premiers vers révèlent plusieurs éléments importants :

1. L'utilisation du "je" poétique, qui n'est pas nécessairement autobiographique mais plutôt une voix plus générale et désincarnée.
2. La double signification du verbe "observer" : à la fois obéir et regarder attentivement.
3. L'idée du dimanche comme jour vide, propice à la réflexion et à l'exploration poétique.

Le poète introduit ensuite un paradoxe en questionnant la possibilité de "réduire l'infiniment petite science" imposée par les sens. Cette interrogation est au cœur de la quête poétique d'Apollinaire dans ce texte.

Definition: Synesthésie - Figure de style consistant à associer des perceptions relevant de différents sens, utilisée par Apollinaire pour créer des images surprenantes.

Exploration des images et des sens

La suite du poème développe une série d'images frappantes et parfois difficiles à interpréter. Apollinaire passe en revue les différents sens (ouïe, toucher, vue, odorat, goût) en les associant à des images inattendues.

Example: "Monstre de mon ouïe tu rugis et tu pleures / Le tonnerre te sert de chevelure"

Ces vers illustrent la technique de la synesthésie, mélangeant les perceptions sensorielles pour créer des images poétiques originales. Le poète cherche à dépasser les limites des sens individuels pour atteindre une perception plus globale et directe de l'univers.

L'image récurrente du "monstre" associé aux sens suggère une tension entre la perception sensorielle traditionnelle et la nouvelle approche poétique recherchée par Apollinaire. Le "monstre le plus beau" ayant "la saveur du laurier" pourrait symboliser la poésie traditionnelle en train de se transformer.

Highlight: L'utilisation d'images paradoxales et de synesthésies reflète la volonté d'Apollinaire de renouveler le langage poétique.