La désillusion finale
Le retour au réel est impitoyable. Colette avoue avoir parlé "en songe" et supplie : "Ne le crois pas ! N'y va pas !". Elle prévient que Missy chercherait ce pays merveilleux "en vain".
La vérité éclate dans l'énumération finale : "une campagne un peu triste, qu'assombrissent les forêts, un village paisible et pauvre, une vallée humide, une montagne bleuâtre et nue". Tous les éléments magiques redeviennent ordinaires, voire misérables.
Cette montagne qui ne "nourrit pas même les chèvres" contraste cruellement avec le paradis décrit plus tôt. Le pays natal condamne ses habitants à la misère matérielle et intellectuelle - mais il a "nourri" l'âme de Colette.
C'est tout le génie du texte : Colette célèbre la littérature elle-même, qui permet de voir le monde autrement et de produire du beau à partir du banal. Elle nous montre qu'elle est une âme forestière, pas maritime, enracinée dans cette Bourgogne transformée par son imaginaire.
💡 Message clé : La vraie beauté naît du regard que l'artiste porte sur le monde, pas du monde lui-même !