Beauté et laideur d'un crapaud maudit (vers 7 à 13)
Cette section révèle l'identité du chanteur mystérieux : un crapaud. Le poète utilise des expressions surprenantes pour décrire cet animal traditionnellement considéré comme repoussant. Il le présente comme un "poète tondu" et un "Rossignol de la boue", créant des oxymores saisissants.
Definition: Oxymore - Figure de style qui associe deux termes de sens contradictoires.
Le poète tente de convaincre une compagne de la beauté du crapaud, mais se heurte à son dégoût. L'utilisation répétée du mot "horreur" et de points d'exclamation souligne la réaction négative de la femme. Le vers 12 montre l'échec du poète à faire voir la beauté dans la laideur apparente du crapaud.
Example: "Rossignol de la boue" associe l'image du rossignol, symbole de beauté et de chant mélodieux, à la boue, symbole de saleté et de bassesse.
La ligne de points au vers 13 marque une cassure dans le poème, traduisant l'échec du poète à convaincre sa compagne et son hésitation avant la révélation finale.
Explication du poète → Chute (vers 14)
Le dernier vers apporte une chute surprenante : "Bonsoir - ce crapaud-là, c'est moi". Cette révélation assimile explicitement le poète au crapaud, créant un autoportrait saisissant et répondant au titre du poème.
Highlight: La chute du poème est un aveu qui transforme l'ensemble du texte en une métaphore de la condition du poète.
Cette identification au crapaud place Tristan Corbière dans la tradition des poètes maudits, se rapprochant de l'image de l'albatros chez Baudelaire. Le poème devient ainsi un autoportrait provocateur d'un artiste incompris et rejeté par la société.
En conclusion, "Le crapaud" de Tristan Corbière est un poème déroutant et provocateur, tant par sa forme (sonnet inversé, ponctuation abondante) que par son fond (comparaison du poète au crapaud). Il illustre parfaitement le concept de poète maudit, offrant une réflexion profonde sur la condition de l'artiste dans la société.