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02/05/2022
2001
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Texte 1: Marivaux, le jeu de l'amour et du hasard, 1730, II, 6 Introduction : Marivaux = grand dramaturge, auteur du XVIIIe siècle. Sa manière de mettre en scène le jeu de la séduction à donné un mot à la langue française : le marivaudage → = légèreté de ton pour évoquer l'amour, ou de façon péjorative. La pièce : Des valets; Lisette et Arlequin, se font passer pour leurs maîtres respectifs, Silvia et Dorante, afin de tester le caractère de la personne qu'on leur destine en mariage en envoyant leurs serviteurs déguisés en maîtres à leurs places. Les deux valets tombent finalement amoureux. Passage: Les valets vont ôter leur masque et s'avouer leur véritable identité + condition sociale réelle. Cette scène voit donc la fin de la comédie dans la comédie pour les valets. En quoi cette scène de révélation est-elle comique ? 1) la révélation d'Arlequin (début → 1.29) II) la révélation de Lisette (1.30 ➜ 1.54) III) l'aveu des sentiments amoureux (1.55 → fin) 1) la révélation d'Arlequin L1 à 5: Lisette est directe, Arlequin = stratégie de retardement car il est embarrassé → il croit être aimé au-dessus de sa condition sociale = comique de situation. Il commence par répéter la question, puis s'adresse en un aparté au public pour créer une complicité avec le public....
Louis B., utilisateur iOS
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La rime Arlequín/ coquin = comique de langage, référence au langage populaire. Lisette s'impatiente (1.6), Arlequin répond par une expression populaire, puis une autre question (1.9-10) = détour pour ne pas prononcer le mot « valet » (trop brutal) + pour imiter le style précieux employé par les maitres. Le « soldat »>, vite précisé en « soldat d'antichambre » est cocasse car il tente de maintenir un semblant de grandeur à la fonction de domestique. Ses efforts = comique car maladroits et inefficaces décalage entre ce qu'il est et ce qu'il s'efforce d'être, il y a une notion de burlesque (= quand on traite de manière triviale un sujet noble). Ici, c'est la scène traditionnelle du duo amoureux qui est traitée de manière parodique, maladroite par un Arlequin qui trahit sa condition sociale par ses efforts maladroits pour ennoblir sa condition de domestique. L.16, surprise de Lisette qui répète l'expression d'Arlequin + demande confirmation de ce qui est sous- entendu. Arlequin utilise la métaphore militaire avec « capitaine », pour adoucir son imposture, mais ne dit pas être un domestique. 1ère réaction de Lisette (1.21) = insulte, qu'Arlequin prend avec humour en aparté, il n'a pas voulu dire son véritable prénom de peur de la rime « coquin », mais il se fait traiter de « faquin » → montre qu'il a de la répartie et de l'esprit. Cet esprit se manifeste avec : le « magot » désigné par Lisette (= singe) + une gifle. Il répond par un aparté et commente avec humour la « jolie culbute » qu'il vient de faire un singe fait des culbutes. L.27, l'hyperbole << il y a une heure... » au lieu de « quelques minutes » traduit l'émotion de Lisette (colère déception, agacement et humour). Elle utilise la troisième personne « que je lui en demande grâce » et << pour cet animal-là », comme si Arlequin était absent. Le mot « animal >> file la métaphore du « magot » et relève d'un parler populaire. Lisette non plus ne peut toujours contrôler son langage et contrefaire la noblesse sociale. II) la révélation de Lisette Arlequin évoque ses sentiments en disant que même s'il n'est pas noble et ne peut lui offrir de rang élevé, il éprouve des sentiments réels pour celle qu'il croit encore être une « madame »> = farce (= une comédie courte avec un comique grossier). C'est la situation stéréotypée du tombeur trompé : on croit abuse de l'autre alors que l'on est nous même berné. L.34: Lisette montre par son rire qu'elle n'est pas vexée et fait preuve de bon coeur. Elle n'a pas d'amour- propre excessif. Elle reprend le mot de « gloire » employé par Arlequin de façon comique (« ma gloire te pardonne >>). Sa révélation est plus directe, deux répliques suffisent. Arlequin ne comprend pas tout de suite (1.40 à 42) et Lisette avoue simplement sa véritable identité : « touche là » est une marque de langage populaire. Elle reprend la métaphore de « soldat d'antichambre » et utilise une construction de parallélisme (nom+ de+ monsieur/madame) : la « coiffeuse de madame »>. L'exclamation de Lisette (1.16) « un soldat d'antichambre >> répond à celle d'Arlequin (1.47): <«< la coiffeuse de madame »>. Ensuite, alors qu'Arlequin s'est fait traiter de « faquin », il laisse échapper une insulte : << masque » (=hypocrite, trompeuse). Mais Lisette n'est pas vexée (« prend ta revanche »). L'ensemble crée un comique de répétition. III) l'aveu des sentiments amoureux Les deux valets montrent leurs qualités de cœur et se signalent par leur pragmatisme (=efficace, réaliste). La suite est rapide et va à l'essentiel. Ils renoncent très vite à leurs rêves de grandeur. Lisette demande ligne 55 : « m'aimes-tu ? », en le tutoyant puisque leur masque sont tombés, et avec brièveté, loin des métaphores précieuses. Arlequin répond avec simplicité : « pardi ! oui » et sans grande déclaration : ils se distinguent tout deux par leur pragmatisme et leur simplicité. La réplique finale d'Arlequin manifeste à nouveau un esprit léger et plein d'humour (« les fautes d'orthographe >>). Conclusion Cette scène de révélation s'appuie sur différentes formes de comique de situation, de langage, de répétition, complicité avec le public, et burlesque, car cette scène annonce de façon parodique la scène de révélation des maitres Silvia et Dorante qui aura lieu après. C'est donc la fin de la comédie des valets au sein de la pièce (fin de la mise en abyme). Le dénouement est heureux et ne bouscule pas l'ordre sociale: il permet le triomphe des sentiments sans remettre en cause l'ordre sociale.