Analyse des strophes 5 à 8
La cinquième strophe marque une rupture avec l'expression "tout à coup" renforcée par une allitération en "R" et un passé simple qui dématérialise l'instant. Les "accents inconnus" et la personnification du lac comme spectateur créent un mystère autour de la femme aimée. La métonymie de la voix au présent suggère que l'amour persiste malgré la mort, idéalisant ainsi le souvenir amoureux.
Dans la sixième strophe commence la prosopopée d'Elvire avec un discours direct qui maintient sa présence par le souvenir. Les apostrophes, exclamations et impératifs intensifient sa douleur face au temps qui s'échappe, comparé à un vol insaisissable. L'enjambement et le superlatif soulignent l'intensité du bonheur passé.
La septième strophe développe une opposition entre vocabulaire du malheur et du bonheur, créant une antithèse entre ceux qui désespèrent et ceux qui veulent vivre. La métaphore eau/temps et l'impératif marquent la volonté désespérée d'Elvire d'arrêter le cours du temps.
La huitième strophe introduit un "mais" qui confronte le souhait d'Elvire à la réalité implacable du temps. Les verbes de parole font écho à ses paroles que le poète ne peut oublier. La personnification du temps et l'allégorie de la nuit et de l'aurore soulignent l'impuissance humaine face à l'écoulement temporel.
⏰ Dans cette analyse linéaire du Lac de Lamartine, la supplication d'Elvire pour arrêter le temps représente l'essence même du désespoir romantique face à la fuite inexorable des instants de bonheur.