Analyse des strophes 5 à 8
La cinquième strophe marque une rupture avec l'expression "tout à coup" renforcée par une allitération en "R" et l'emploi du passé simple. L'apparition d'Elvire est sublimée par des "accents inconnus" et une inversion syntaxique qui créent un effet de mystère. La personnification du lac en spectateur et la métonymie de la voix (vers 19-20) préservent la présence de la femme aimée malgré la mort, idéalisant ainsi le souvenir amoureux.
À partir de la sixième strophe commence la prosopopée d'Elvire qui s'exprime au discours direct. Les apostrophes et exclamatives constituent une supplique douloureuse, intensifiée par l'usage de l'impératif. La métaphore du vol souligne le caractère insaisissable du temps tandis que l'enjambement amplifie l'urgence de la demande.
Dans la septième strophe, l'opposition entre vocabulaire du malheur et du bonheur crée une antithèse puissante. La métaphore eau/temps (vers 26) et l'impératif soulignent la volonté désespérée d'Elvire d'arrêter l'écoulement temporel, en contraste avec la strophe précédente.
La huitième strophe s'ouvre sur "mais", marquant l'opposition entre le souhait d'Elvire et la réalité de l'échec. La personnification du temps (vers 30) et l'allégorie de la nuit et de l'aurore (vers 31) symbolisent l'impuissance humaine face au passage inexorable du temps, rendant la supplication vaine.
💡 L'analyse linéaire du "Lac" de Lamartine révèle une progression dramatique où la voix d'Elvire prolonge la méditation du poète, créant un dialogue entre présent et passé.