Portrait de Phédon : L'insignifiance de la pauvreté
Dans ce deuxième volet du diptyque des Caractères, La Bruyère dresse le portrait de Phédon, antithèse parfaite de Giton. Ce personnage incarne les effets délétères de la pauvreté sur l'individu et sa place dans la société.
Highlight: La description physique de Phédon contraste fortement avec celle de Giton, soulignant les effets néfastes de la pauvreté sur la santé.
La Bruyère utilise des adjectifs péjoratifs pour décrire l'apparence de Phédon : "yeux creux, corps sec, visage maigre". Cette description crée un contraste saisissant avec le portrait de Giton, invitant le lecteur à une comparaison directe entre richesse et pauvreté.
Example: "Il a avec de l'esprit l'air d'un stupide"
Cette antithèse révèle le décalage entre les qualités intrinsèques de Phédon et sa capacité à les faire valoir en société. La Bruyère souligne ainsi comment la pauvreté peut entraver l'expression des talents et des connaissances d'un individu.
Quote: "Il ne fait pas écouter, il ne fait point rire"
L'utilisation de négations totales met en évidence l'invisibilité sociale de Phédon. Contrairement à Giton, ses paroles et ses actions ne suscitent aucun intérêt, illustrant comment la pauvreté peut rendre un individu transparent aux yeux de la société.
La description des actions serviles de Phédon ("Applaudit, sourit, court, vole") crée une gradation qui souligne sa position subalterne. Cette énumération de verbes d'action contraste avec l'oisiveté de Giton, montrant comment la pauvreté force à l'action constante pour plaire et survivre.
En conclusion, ce texte de La Bruyère offre une critique acerbe de la société du XVIIe siècle, où l'argent détermine non seulement le statut social, mais aussi le comportement et la perception des individus. À travers ces portraits contrastés, l'auteur dénonce les fondements d'une société qui place la fortune au cœur des relations humaines, offrant ainsi un exemple éloquent de la satire sociale dans la littérature classique française.