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Analyse linéaire Lettre de Mme de Sévigné à M. de Pomponne

11/07/2023

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Parcours : La Comédie Sociale - Les Caractères, livres V à X, Jean de La
Bruyère (1687) - Textes hors de l'œuvre, Lettre de Mme de Sévigné à
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Parcours : La Comédie Sociale - Les Caractères, livres V à X, Jean de La Bruyère (1687) - Textes hors de l'œuvre, Lettre de Mme de Sévigné à Mme de Pomponne (1664) Lecture lineaire 15:: Lettive dhe Mime de Sevilgned Mimpinne Mie I) Quand l'épistolière décrit ses contemporains Lignes 1 à 5 Présentation du passage: Dans cette lettre, elle décrit à son ami Monsieur de Pomponne, ministre du roi, une chose vue à Versailles. Relatant cet épisode aussi plaisant qu'édifiant sur l'hypocrisie courtisane, elle se fait du même coup chroniqueuse de la vie de cour. Projet de lecture : Comment Mme de Sévigné décrit-elle ses contemporains à travers le dialogue rapporté et un semblant d'une scène de comédie théâtrale ? II) Un dialogue digne d'une scène de comédie Lignes 5 à 17 III) La portée réflexive de ce court apologue Lignes 17 à 22 Introduction : →> Madame de Sévigné, née le 5 février 1626 à Paris et morte à 70 ans, le 17 avril 1696, à Grignan, est une femme de lettres française. →> Contemporaine de La Bruyère, elle est rendue célèbre par sa correspondance, principalement destinée à sa fille, avec qui elle entretenait une relation très fusionnelle, perturbée par un mariage puisque le gendre vit dans le midi. Mme de Sévigné prend alors l'habitude de lui raconter son quotidien à Versailles. I) -> Le genre épistolaire signale ici clairement par l'indication des noms de l'expéditrice...

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et du destinataire via une adresse qui se détache du texte (<< De Madame de Sévigné à M. de Pomponne »); la mention de la date de la rédaction («< Lundi 1er décembre 1664 >>) ; la situation d'énonciation: une épistolière qui emploie la 1ère personne du singulier et s'adresse à la 2ème personne du pluriel («< vous » de politesse et non de destinataires multiples) ; l'utilisation du présent qui renvoie à l'ici et maintenant de la rédaction de la lette : « Il faut que je vous conte >>. -> Mme de Sévigné s'adresse à son destinataire d'un ton léger et badin, comme le souligne la connotation plaisante du verbe « conter >> et l'utilisation du suffixe hypocoristique (= Qui exprime une intention affectueuse) << -ette » dans << historiette », qui redouble sémantiquement (Qui concerne le sens, la signification) l'effet de l'adjectif I (suite)) -> Elle se propose de divertir M. de Pomponne, conformément à l'idéal classique « plaire et instruire » : il s'agira bien de délivrer un enseignement moral, mais par le prisme plaisant du récit d'une anecdote de cour, d'une chose vue savoureuse et plaisante à rapporter. -> La situation initiale est celle d'une journée ordinaire, à la cour du palais de Versailles, dans l'entourage immédiat de Louis XIV. On peut faire référence au genre des mémoires car ce récit repose sur une anecdote historique, survenue à la Cour (comme l'attestent les indications temporelles << depuis peu »>, << l'autre jour », « un matin » ; les références à Louis XIV et à des courtisans nommément désignés «< MM. De Saint-Aignan et Dangeau », « maréchal de Gramont »> ; le sujet, à savoir les divertissements mondains couramment pratiqués à Versailles : « des vers >>, << petit madrigal >>), mais qui ne comporte, de la part de la rédactrice, aucun élément autobiographique. II) -> Au lieu de rapporter, de manière indirecte et en l'intégrant à son récit, l'entretien qui a eu lieu entre le roi et son courtisan, l'épistolière le donne à lire à son destinateur tel quel, ou prétendu tel, à travers un bref dialogue direct. Ce choix du dialogue direct se signale par les guillemets, l'utilisation du présent (alors qu'il s'agit d'un évènement révolu : « je suis ravi »), l'interpellation directe et l'injonction (<< Monsieur le maréchal, je vous prie, lisez »), les exclamations («< Oh bien ! »>, << Ah ! Sire, quelle trahison ! »), les questions directes («< Ah ! Sire, quelle ! »)... qui donnent à cette histoire un caractère très vivant. -> Mme de Sévigné emprunte au théâtre : - le comique de situation : le roi, en ne révélant pas le nom de l'auteur du madrigal, a joué un mauvais tour à son courtisan, qui s'est laissé duper, à la grande joie de tous ses complices (les courtisans qui assistent à la scène) et du lecteur ; - le comique de caractère : il s'agit ici de montrer le ridicule d'un type fréquemment rencontré à la cour, le flatteur hypocrite dont le maréchal est la parfaite incarnation ; - le comique de mots : les mots employés par le maréchal railleur, hyperboliques, font rire lorsque l'on sait, comme c'est le cas du lecteur, qu'ils visent en réalité, à l'insu de celui qui les prolifère : « il est vrai que voilà le plus sot et le plus ridicule madrigal que j'ai jamais lu » ; on peut rire aussi de la réaction du piégé, lorsqu'il réalise l'étendue de sa maladresse et qu'il essaie, en vain, de se rattraper : << Sire, quelle trahison ! Que votre majesté me le rende ; je l'ai lu brusquement ». L'épistolière joue encore ici du dispositif théâtral puisqu'elle reprend le fonctionnement du quiproquo et de la double énonciation : le lecteur, puisqu'il s'agisse de M. de Pomponne ou du lecteur contemporain, est mis au courant d'emblée de la vérité : « Il fit l'autre jour un petit madrigal »>, seul le personnage cible de la mauvaise farce ignore ce qui se joue en réalité. -> Le piège est parfaitement retors (=plein de ruse, d'une habileté tortueuse) : outre le fait que le roi ne révèle pas à son courtisan l'auteur véritable de ce texte, qu'il désigne du pronom indéfini << on »>, ce qui s'apparente bel et bien à un mensonge de la part du souverain << lisez ce petit madrigal, [...] on m'en apporte de toutes façons »), le roi laisse entendre que le poème est de fort mauvaise qualité («< un si impertinent », « N'est-il pas vrai que celui qui l'a fait est bien fat ? ») à un courtisan forcément désireux de lui plaire, et qui, de fait, partage l'avis du roi («< que lui-même ne trouva pas trop joli >>) : le maréchal n'a en réalité pas menti. Le roi ne laisse que très peu de marge de manœuvre à celui qui dépend entièrement de lui. III) -> La situation finale montre le roi riant (« Le Roi a fort ri de cette folie ») en complicité avec les témoins de cet échange et l'humiliation du maréchal de Gramont (« voilà la plus cruelle petite chose que l'on puisse faire à un vieux courtisan »). La narratrice ne précise pas si le roi, en toute honnêteté, ajouta que le madrigal en effet était bien mauvais et que lui-même n'en était pas fier; sans doute n'en a-t-il rien fait. Aucune information n'est donnée non plus sur la suite : quel comportement le maréchal a-t-il adopté ensuite ? A-t-il fait les frais de ces moqueries longtemps à la cour ? Est-il tombé en disgrâce ? Derrière la plaisante anecdote, c'est toute la cruauté d'un système (en témoigne l'hyperbole << la plus cruelle petite chose » associée à la précision concernant la vieillesse du maréchal, cible facile) savamment orchestré par le roi Louis XIV qui transparaît : il est bel et bien souverain absolu, indépendamment de toute notion morale. -> Le portrait fait par l'épistolière du roi n'est flatteur qu'en apparence. Certes, il apparaît comme un homme plein d'esprit, capable de jouer un mauvais tour à l'un de ses courtisans, fortifiant au passage sa supériorité à son égard. Mais c'est aussi un homme qui manque singulièrement de bienveillance : les courtisans témoins de cette scène ont ressenti, semble-t-il, plus de frayeur que d'admiration («< tout le monde trouve que voilà la plus cruelle petite chose que l'on puisse faire à un vieux courtisan >>). En outre, comme le souligne Mme de Sévigné, ce bel esprit n'est pas si profond car il ne semble pas avoir été capable de tirer une leçon plus générale de cette petite anecdote particulière sur l'hypocrisie généralisée de son entourage («< Pour moi, qui aime toujours à faire des réflexions, je voudrais que le Roi en fît là-dessus », manière subtile d'affirmer que le roi n'a guère réfléchi) et les incessants mensonges qu'on lui sert («< combien il est loin de connaître jamais la vérité »), probablement dans tous les domaines et pas seulement pour des choses de peu d'importance comme ces quelques vers. La leçon de l'épistolière pourrait s'adresser d'abord au roi à qui elle conseille de ne pas se montrer trop naïf face aux louanges de ses courtisans, le plus souvent très exagérées, voire mensongères. Mais par-delà le cas particulier du système de la courtisanerie installé à Versailles, Mme de Sévigné invite son lecteur, implicitement, à s'interroger sur la nature humaine et sur la noirceur des rapports de domination qu'on y décèle entre les puissants et ceux qui en dépendent. L'image de l'homme renvoyée par cette anecdote est en réalité franchement pessimiste. Tout comme Molière dans « Le Misanthrope », LB dans « Les Caractères », Mme de Sévigné dénonce les comportements immoraux des courtisans voulant plaire au roi absolu. Comment font-ils pour dénoncer cette société sans pourtant se faire censurer ?