Problématique et structure de l'analyse
Cette scène soulève une problématique essentielle : Comment Marivaux critique-t-il l'aristocratie à travers le portrait d'Euphrosine?
Structure de l'analyse en trois mouvements :
- Mouvement 1 (lignes 1-12) : Le début d'un argumentaire
- Mouvement 2 (lignes 13-19) : Le portrait des grands jours
- Mouvement 3 (lignes 20-32) : Le portrait des mauvais jours
Le contexte historique de l'Île des esclaves est crucial pour comprendre cette critique. Écrite en 1725, cette pièce s'inscrit dans le mouvement des Lumières qui cherchait à remettre en question les hiérarchies établies.
Analyse littéraire : L'Île des esclaves est une comédie de mœurs qui dénonce les défauts d'une classe sociale précise. Marivaux emploie différents ressorts comiques (situation, geste, caractère) et des registres variés (satirique, burlesque) pour critiquer efficacement l'aristocratie.
Éléments comiques dans cette scène :
- La mise en abyme avec Cléanthis qui joue plusieurs rôles
- Le renversement des positions sociales
- L'exagération des défauts d'Euphrosine
La conclusion sur cette scène met en évidence la dimension morale du théâtre de Marivaux : en faisant rire le spectateur des ridicules de la société de son temps, l'auteur l'invite à une distance réflexive sur ses propres comportements. Cette approche rappelle la célèbre devise du théâtre comique : "castigat ridendo mores" (corriger les mœurs par le rire).
Ce procédé n'est pas unique à Marivaux - on peut le retrouver également dans "Le Malade Imaginaire" de Molière, notamment dans la scène entre Argan et Cléante (acte II, scène 5), où la mise en abyme sert aussi une fonction critique.