Strophe 2 : La chambre, lieu d'intimité et de plaisir des sens
La deuxième strophe décrit la chambre comme un lieu d'intimité amoureuse et de plaisir sensoriel. Baudelaire y mêle le familier et le mystérieux, créant une ambiance à la fois rassurante et intrigante.
Exemple : "Polis par les ans" évoque le familier, tandis que "rares fleurs" et "miroirs profonds" suggèrent le mystère.
Le poète utilise la théorie des correspondances pour accéder à l'idéal à travers les sensations :
Définition : Les correspondances sont des associations entre différents sens qui permettent d'élever l'âme.
Baudelaire emploie des synesthésies et des sonorités nasales pour créer une atmosphère onirique.
Highlight : L'utilisation du conditionnel renforce l'aspect rêvé de la scène.
Pour Baudelaire, l'élévation vers l'idéal passe par le plaisir des sens et l'esthétique, mêlant beauté, sensualité et musique.
Le distique refrain est repris, soulignant l'importance de cette définition de l'idéal.
Strophe 3 : Du rêve à la vision idéale
La dernière strophe élargit l'espace du rêve, passant de la chambre intime à une vision plus vaste du monde idéal.
Highlight : Le passage du conditionnel à l'impératif présent "Vois!" marque cette transition.
Baudelaire décrit un lieu idéal évoquant un port, avec des bateaux se balançant, créant une atmosphère onirique.
Exemple : "Les vaisseaux... Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire / D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur."
La femme est présentée comme une souveraine, une muse au centre de ce monde idéal.
Citation : "Pour assouvir / Ton moindre désir"
La fin de la strophe ralentit le rythme, décrivant une scène d'extase où se mêlent lumière, sommeil et art. Baudelaire évoque une alchimie poétique transformant le paysage :
Citation : "Le soleil... Revêt les champs, les canaux, la ville entière, / D'hyacinthe et d'or"
Cette description rappelle le tableau "Vue de Delft" de Vermeer, soulignant le pouvoir de l'art dans l'accès à l'idéal.
Le poème se conclut sur la reprise du distique refrain, fixant l'idéal dans l'éternité.
En conclusion, "L'Invitation au voyage" de Baudelaire présente un idéal atteint par le plaisir des sens, la fascination pour la femme aimée, et surtout par le pouvoir de l'art. Ce poème en prose offre une analyse profonde de la quête baudelairienne de l'idéal, mêlant amour, sensualité et esthétique dans un voyage imaginaire vers la beauté parfaite.