Analyse de "Ma bohème" de Rimbaud
"Ma bohème" est un sonnet autobiographique où Rimbaud se met en scène comme un vagabond poétique. Dès le premier vers "Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées", le poète établit le champ lexical de la pauvreté (poches crevées, paletot idéal, culotte trouée, souliers blessés) qui contraste avec la richesse de son imagination.
Le poème se construit autour de l'errance et du champ lexical du voyage qui symbolise la liberté artistique. Rimbaud se présente comme un "Petit-Poucet rêveur" qui compose des vers en marchant, établissant une connexion entre le mouvement physique et la création poétique. La nature devient son refuge : "Mon auberge était à la Grande-Ourse" - le ciel étoilé remplace le toit conventionnel.
Les effets sonores enrichissent le poème avec une allitération en "m" qui crée une impression de réconfort, tandis que l'assonance en "ou" introduit une note d'inquiétude. L'emploi de l'imparfait souligne la répétition et l'habitude de cette vie bohème. La forme classique du sonnet contraste ironiquement avec le contenu qui célèbre un mode de vie marginal.
💡 Astuce de lecture : Remarquez comment Rimbaud transforme sa misère matérielle en richesse poétique ! Cette capacité à sublimer le réel est l'une des caractéristiques essentielles de sa poésie.