Dans les Lettres persanes, Montesquieu développe une critique profonde de la société française du XVIIIe siècle, particulièrement à travers la défense des femmes et l'analyse de leur condition.
La lettre 161 Montesquieu condition féminine représente un moment clé de l'œuvre où l'auteur dénonce l'injustice du traitement des femmes dans la société. À travers le personnage de Roxane, qui choisit la mort plutôt que la soumission, Montesquieu illustre le combat pour la liberté et l'égalité. Cette lettre finale sert de point culminant à sa critique des institutions patriarcales et des traditions oppressives.
La critique des institutions et mœurs européennes par Montesquieu s'étend au-delà de la condition féminine. L'auteur utilise le regard étranger de ses personnages persans pour mettre en lumière les contradictions et les absurdités de la société française. Il questionne notamment l'éducation des femmes, leur exclusion de la vie publique et les mariages arrangés. Cette approche permet à Montesquieu de développer une réflexion plus large sur la liberté individuelle et l'égalité des droits. Son analyse révèle comment les préjugés et les coutumes peuvent entraver le progrès social et maintenir des formes d'oppression injustifiées. En utilisant l'ironie et la satire, il invite ses lecteurs à remettre en question les normes établies et à envisager une société plus équitable.
La modernité de la pensée de Montesquieu se manifeste particulièrement dans sa défense des droits des femmes. Il démontre que leur subordination n'est pas naturelle mais résulte de constructions sociales et culturelles. Cette analyse préfigure les débats contemporains sur l'égalité des genres et reste étonnamment pertinente aujourd'hui. À travers les Lettres persanes, Montesquieu établit un lien direct entre la condition des femmes et le degré de civilisation d'une société, suggérant que l'émancipation féminine est indissociable du progrès social.