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26/12/2022
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Jean-Luc Lagarce est un grand dramaturge français du XXème siècle. Il est influencé par le théâtre de l'absurde de Beckett et lonesco et le théâtre étranger avec Strinberg ou Maeterlinck. En 1990, il publie Juste la fin du monde, une pièce axée sur la crise familiale et personnelle. Elle est aussi, en quelque sorte, biographique puisque le personnage principal, Louis, sait qu'il va bientôt mourir et il en était de même pour JL Lagarce, atteint du SIDA. Dans la scène 3 de la première partie, la jeune sœur de Louis, Suzanne, évoque le passé et ses sentiments vis-à-vis de l'absence de son frère, dans une longue tirade. Nous étudierons cette tirade que de "Parfois tu nous envoyais des lettres" à "C'est pour les autres". Comment la tirade de Suzanne exprime-t-elle à la fois l'amour admiratif et les reproches qu'elle éprouve à l'égard de Louis ? Nous verrons que Suzanne fait tout d'abord des reproches à son frère (L1-7) puis elle trace son portrait en évoquant son don pour l'écriture (L8-23), enfin, elle recommence à lui faire des reproches en l'accusant d'avoir délaissé sa famille (L24-30). PROCÉDÉS → anaphore + imparfait → mise en abyme de l'écriture → polyptote → négation + question rhétorique gradation → adverbe, rejet → adjectif →guillemets → parenthèses, aparté → conjonction de coordination → 2ème pers. du singulier + 1ère pers. du pluriel → expression...
Louis B., utilisateur iOS
Stefan S., utilisateur iOS
Lola, utilisatrice iOS
péjorative → aphérèse (il manque une partie de la phrase) → imparfait CITATION → "Parfois, tu nous envoyais des lettres" L1 "parfois" L2 → "lettres" L1 → "tu nous envoyais" L1 "tu nous envoies" L2 → "ce ne sont pas des lettres, qu'est-ce que c'est ?" L3 "de petits mots, juste des petits mots, une ou deux phrases, rien" L4-5 → "rien" L5 > "elliptiques" L6 → "<< Parfois tu nous envoyais des lettres elliptiques. »>" L7 →L9-11-14 → "et" L10 → 'tu" "nous" L10 "fausser compagnie" L10 "là que ça commence" L11 "je pensais" L12-14 ANALYSE → laisse supposer une habitude mais rare et elliptique → référence au caractère autobiographique de l'oeuvre → retour au présent, le temps des reproches → S (Suzanne) se contredit, les lettres de L (Louis) sont indéfinissables → S critique les lettres de L → réduit à néant tout contentement que ces lettres peuvent procurer →péjoratif, S veut se mettre au niveau de L en utilisant un niveau de langue soutenu ironie, S est fière de sa "trouvaille" → S reformule sa pensée, elle hésite → elle insiste sur la suite (reproche) → L est mis à part → accusation → annonce le début de la phrase → on entre dans la conscience de S jeune, on voit son frère comme elle le → mots → épanorthose → tirets → expression → anaphore expression → conjonction de coordination → répétition, adverbe → omniprésence 2nde personne singulier → opposition → périphrases → phrase → phrase "ton métier" L12 → "ce que tu faisais ou allais faire dans la vie" L13 "ce que tu souhaitais faire dans la vie" L14 →" - et nous éprouvons [...] à cause de ça - "L16-17-18 → "une certaine forme d'admiration" L17-18 → "si tu en" L20-21-22 → "tu saurais écrire,/te servir de ça pour te sortir d'un mauvais pas ou avancer plus encore" L22-23 → "Mais" L24 "jamais" L24-25-27-29 "tu" L25-27-29-30 "toi" L28 → "tu" L25-27-29-30 "nous" L27-29-30 → "cette possibilité, ce don" L25 "cette qualité" L29 → L30 → L31 voit → référence à la vie professionnelle de L → S veut préciser sa description afin qu'elle soit la plus fidèle possible → heurte le discours, montre que S ne sait pas réellement quoi penser de L → elle a de l'admiration pour son frère → S reproche à L son manque d'envie, d'implication → elle exprime la confiance qu'elle a en son frère, c'est comme si elle était au courant de la maladie de L sans le savoir → changement soudain, retour aux reproches → accentue les reproches place Louis au coeur des reproches → les reproches ne viennent pas seulement de S mais de toute la famille, S en est la "porte-parole", différence entre L et le reste de la famille → traduit une certaine ironie, elle lui reproche de ne pas se servir de ce don (qui est gratuit) pour sa famille → elle cherche à faire culpabiliser L → S finit brutalement son reproche, "les autres" = tout le monde sauf la famille Cette tirade souligne à quel point Suzanne est partagée entre admiration et reproches envers son frère. Elle essaie tant bien que mal de lui dire ce qu'elle a sur le cœur et recherche les meilleurs mots pour cela. Elle fait office de porte-parole de la famille car, même si chacun va à un moment avoir le droit à sa propre tirade, elle est la première à lui témoigner des accusations mais aussi de l'adoration. Louis est présenté comme le fils prodigue par sa sœur mais en même temps cette image est paradoxale puisqu'elle le blâme pour son absence et ses courtes lettres. Séquence 2 : Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle : Juste la fin du monde, Lagarce, 1990 Lecture 7 : Le monologue de Suzanne, Première Partie, scène 3 [...] Parfois, tu nous envoyais des lettres, parfois tu nous envoies des lettres, ce ne sont pas des lettres, qu'est-ce que c'est ? de petits mots, juste des petits mots, une ou deux phrases, rien, comment est-ce qu'on dit ? elliptiques. << Parfois, tu nous envoyais des lettres elliptiques. >> Je pensais, lorsque tu es parti (ce que j'ai pensé lorsque tu es parti), lorsque j'étais enfant et lorsque tu nous as faussé compagnie (là que ça commence), je pensais que ton métier, ce que tu faisais ou allais faire dans la vie, ce que tu souhaitais faire dans la vie, je pensais que ton métier était d'écrire (serait d'écrire) ou que, de toute façon - et nous éprouvons les uns et les autres, ici, tu le sais, tu ne peux pas ne pas le savoir, une çertaine forme d'admiration, c'est le termé exact, une certaine forme de l'admiration pour toi à cause de ça -, ou que, de toute façon, si tu en avais la nécessité, si tu en éprouvais la nécessité, si tu en avais, soudain, l'obligation ou le désir, tu saurais écrire, te servir de ça pour te sortir d'un mauvais pas ou avancer plus encore. Mais jamais, nous concernant, jamais tu ne te sers de cette possibilité, de ce don (on dit comme ça, c'est une sorte de don, je crois, tu ris) jamais, nous concernant, tu ne te sers de cette qualité - c'est le mot et un drôle de mot puisqu'il s'agit de toi - jamais tu ne te sers de cette qualité que tu possèdes, avec nous, pour nous. Tu ne nous en donnes pas la preuve, tu ne nous en juges pas dignes. C'est pour les autres. [...]