analyse linéaire « partie 2 scène 3 juste la fin du monde » Lagarce

Légende alternative :

une victime volontaire et comme un manipulateur. • En quoi cette scène de dénouement révèle-t-elle une crise qui n'a pas été résolue ? I. Confrontation des deux frères • Nous analyserons cet extrait à partir de deux mouvements : de la ligne un à 12 la confrontation des deux frères puis de la ligne 13 à la fin : Antoine un personnage pathétique EXPLICATION LINÉAIRE citations << Tu es là », L1 « Là », L1 INTRODUCTION << Tu m'accables >>, L1 << tu m'accables », L3 << tu nous accables », L4 Crise personnelle, crise familiale procédés Deuxième personne du singulier Adverbe Parallélisme de construction Anaphore interprétations Antoine s'adresse à Louis Permet de situer Louis dans l'espace et le temps : il est en face de son frère La répétition du verbe << accabler >> montre la volonté de Louis de faire culpabiliser son frère << on ne peut plus dire ça »>, L2 « je te vois, j'ai encore plus peur pour toi que lorsque j'étais enfant, et je me dis que je ne peux rien reprocher à ma propre existence », L5-6 << Et je me dis que je ne peux rien reprocher à ma propre existence », L6 << Un mauvais imbécile », L8 «< paisible et douce >>, L7 << Qui se reproche déjà d'avoir failli se lamenter >>, << Alors que », L9 Epanorthose Prolepse GN Adjectifs mélioratifs Proposition subordonnée relative << m'»> devient << nous >> Antoine a cette impression que son frère va encore disparaître, peut-être pour toujours Antoine confie ensuite ce que lui évoque le fait de voir son frère Le fait de voir ou de à penser son frère déclencher lui un besoin de comparaison, et donc, de la rivalité En se comparant à son frère, il s'en prend finalement à lui-même. Il retourne les reproches qu'il avait fait pour lui contre lui- même Expression doublement péjorative avec deux adjectifs péjoratifs Cette expression montre qu'il a un sentiment d'infériorité face a son frère Antoine dit que son existence est paisible et douce, ce qui est en opposition avec la manière dont il se qualifie. Cette aspect mélioratif est atténuée par la banalité de son existence Antoine poursuit ce portrait négatif puisqu'il se reproche immédiatement ces paroles, d'avoir failli se lamenter Conjonction de coordination Marque une opposition avec Louis Silencieux, Ô tellement silencieux », L10 «< << Bon, plein de bonté », L11 << Ton infinie douleur intérieure >>, L12 Répétition de silencieux Emphatisme du Ô Adverbe d'intensité Epanorthose II. Antoine, un personnage pathétique « je ne suis rien, je n'ai pas le droit », L13-14 Antoine insiste sur le côté silencieux de Louis Négation On perçoit de l'ironie de la part d'Antoine → Hyperbole Le nom douleur est encadré par deux adjectifs qui commencent par le même préfixe Le in de infini est un préfixe privatif tandis que le in de intérieure signifie dans quelque chose Moquerie, agression Il exprime sa différence par rapport à Louis en lui renvoyant son image d'artiste et puis montre dans la subordonnée qui n'a aucunement la capacité de comprendre sa détresse La douleur de Louis est imperceptible, sans commencement et sans fin Antoine fait référence à l'intimité de Louis, à son intériorité à laquelle il ne peut accéder Fin de la tirade d'Antoine qui révèle sa fragilité. On le constate à travers la négation, Et ce rien correspond à un effacement total. Face à Louis, Antoine estime n'avoir même pas le droit d'exister. Cette formule << je ne suis rien » est en opposition avec la ligne un << tu es là ». Les deux mouvements s'oppose : le premier est basé sur la présence de Louis et le deuxième sur la négation d'Antoine « Je n'ai le droit »>, L14 pas Lorsque tu nous quitteras encore, quand tu me laisseras »>, L15 « << Je serai moins encore », L16 «< À me reprocher les phrases que j'ai dites », L17 << moins encore, moins encore avec juste le ressentiment, le ressentiment contre moi- même », L18-19 << Louis ? », L19 Formule négative et elliptique Subordonnée de temps Euphémisme de quittera Négativité Répétition de moins encore et de ressentiment Presque une question rhétorique On s'interroge pour savoir quel droit il n'a pas : on peut supposer qu'il estime ne pas pouvoir faire de reproches à son frère, ou ne pas avoir le droit de se plaindre. On passe de la généralité du nous à l'individualité du me Annonce la mort de Louis Reproche de Antoine à Louis d'avoir disparu, encore La deuxième partie de la phrase témoigne d'un lien fort entre les frères. Antoine fait culpabiliser Louis de les abandonner Antoine se définit toujours négativement par rapport à son frère Idée de culpabilité et on comprend à travers cette phrase qu'Antoine en veux à Louis mais il s'en vais surtout à lui-même Antoine a un sentiment d'être imparfait et toujours dire ce qu'il ne faut pas : il parle puis ensuite regrette ses paroles Crée un effet d'insistance qui traduit la culpabilité et le fait qu'il a une image très négative de lui-même : image dépressive et que cette tirade traduit son mal- être Sert à vérifier que son frère soit bien présent à ce qu'il dit CONCLUSION C'est une scène de dénouement qui nous révèle que la crise n'a pas été résolu, même si Antoine semble avoir instinctivement deviné ou compris qu'il ne reverrai plus son frère. Antoine éprouve de la difficulté à dire la relation qu'il a avec son frère. Louis, n'est pas parvenu à annoncer sa mort prochaine et l'opposition entre les deux frères persiste avec un sentiment de culpabilité très fort C'est une scène qui interroge sur les liens complexes au sein d'une fratrie. On y perçoit une opposition, une rivalité entre les frères. On peut ainsi lier cet extrait aux guerres fratricides comme Remus et Romulus, Éthéocle et Polynice, ou encore Caïn et Abel.