Analyse du deuxième mouvement : l'esprit critique contre la colère naïve
Le deuxième mouvement lignes149aˋ167 met en lumière le contraste saisissant entre l'esprit critique de Béralde et la colère naïve d'Argan face aux comédies de Molière.
Argan réagit violemment à la suggestion de Béralde :
- Il qualifie Molière d'"impertinent"
- Il accuse le dramaturge de se moquer des "honnêtes gens" que sont les médecins
- Il répète ses insultes, montrant son incapacité à développer de nouveaux arguments
Citation: "C'est un bon impertinent que votre Molière avec ses comédies."
Cette réaction excessive d'Argan permet à Molière de :
- Illustrer la polémique que ses pièces suscitaient à l'époque
- Créer un effet comique en faisant prononcer ces insultes par l'acteur jouant Argan quieˊtaitsouventMolieˋrelui−me^me
- Montrer les limites de la pensée d'Argan et son enfermement dans ses préjugés
Béralde, quant à lui, défend l'œuvre de Molière avec finesse :
- Il explique que Molière critique le "ridicule de la médecine" et non les médecins eux-mêmes
- Il replace le théâtre dans son rôle de miroir de la société
- Il compare la représentation des médecins à celle d'autres figures d'autorité comme les princes et les rois
Highlight: Cette scène permet à Molière de répondre indirectement aux critiques de son époque tout en renforçant la portée satirique de sa pièce.
La mise en abyme atteint ici son apogée, brouillant les frontières entre réalité et fiction de manière brillante et comique. Elle permet à Molière de défendre son art tout en divertissant le public, illustrant parfaitement le pouvoir de la comédie comme outil de critique sociale.
Exemple: La phrase "Ce ne sont point les médecins qu'il joue, mais le ridicule de la médecine" est une défense directe de l'œuvre de Molière, placée dans la bouche d'un de ses personnages.