Les métamorphoses de la femme et la fusion des amants
Dans les strophes suivantes du poème "Le serpent qui danse" de Charles Baudelaire, on observe les métamorphoses de la femme et la fusion progressive des amants.
La quatrième strophe introduit le titre du poème, "le serpent qui danse", au centre de l'œuvre. Les yeux de la femme sont décrits comme insensibles, "rien de doux ni d'amer", rappelant la nature à sang froid du serpent. L'antithèse du pur et de l'impur, "où se mêle l'or avec le fer", renforce l'association des contraires qui rend la femme insaisissable.
Definition : Antithèse - Figure de style qui consiste à rapprocher deux idées, deux expressions contraires pour mieux faire ressortir le contraste.
La cinquième strophe poursuit les comparaisons animalières, passant du "serpent" à l'"éléphant", suggérant la métamorphose continue de la femme. Les assonances en [an] ("cadence, abandon, serpent") mettent en valeur le rythme mélodieux de sa marche irrégulière et déséquilibrée.
Example : "A te voir marcher en cadence, / Belle d'abandon, / On dirait un serpent qui danse / Au bout d'un bâton."
Les sixième et septième strophes ajoutent une dimension inquiétante à la femme, tout en l'associant à un caractère innocent par la référence à l'"enfant". Cette dualité renvoie à l'idéal de la femme dans la poésie baudelairienne, à la fois pure et tentatrice.
Highlight : La description du corps de la femme qui "se penche et s'allonge / Comme un fin vaisseau" évoque à la fois la grâce et le danger, rappelant la dualité du Spleen et Idéal.
Les dernières strophes culminent dans une fusion des amants, où le poète compare le baiser de la femme à un "vin de bohême, / Amer et vainqueur". Cette image associe l'ivresse amoureuse à une expérience à la fois enivrante et potentiellement destructrice, illustrant parfaitement l'ambivalence au cœur des Fleurs du Mal.
Quote : "Je crois boire un vin de bohême, / Amer et vainqueur, / Un ciel liquide qui parsème / D'étoiles mon cœur !"
Cette conclusion du poème synthétise l'alchimie poétique baudelairienne, transformant l'expérience sensuelle en une vision cosmique, où la femme devient un "ciel liquide" parsemant d'étoiles le cœur du poète. Ainsi, "Le serpent qui danse" illustre parfaitement la tension entre Spleen et Idéal qui caractérise l'œuvre de Baudelaire, faisant de la femme une source d'inspiration poétique complexe et fascinante.