Deuxième page : Analyse du second mouvement et conclusion
Cette page poursuit l'analyse détaillée du poème en se concentrant sur le second mouvement (les deux tercets) et conclut sur l'esthétique globale du texte.
Le premier tercet marque une pause dans le mouvement de surgissement pour s'attarder sur deux parties du corps : l'échine et les reins. Rimbaud utilise l'animalisation et des formules hyperboliques pour accentuer le caractère repoussant de la description :
Quote: "Horrible étrangement" (vers 10) présente la femme comme un modèle superlatif de laideur, presque surnaturel.
Le poète exprime une fascination morbide pour cette laideur, adoptant une posture quasi scientifique dans son observation des "singularités" du corps.
Le dernier tercet révèle l'identité de la femme à travers un tatouage, confirmant qu'il s'agit bien de Vénus, mais dans une version grotesque et dégradée. Le poème se termine sur une chute scatologique et obscène :
Highlight: La rime entre "Vénus" et "anus" au vers 13 cristallise le renversement total du mythe classique opéré par Rimbaud.
L'analyse se conclut sur l'oxymore "Belle hideusement" qui résume l'esthétique du poème : une fascination négative pour la laideur poussée à un tel degré qu'elle en devient presque belle.
Definition: Vénus anadyomène signifie littéralement "Vénus sortant des eaux". Dans le mythe grec, elle représente la naissance de la déesse, émergeant de l'écume de la mer dans toute sa beauté. Rimbaud subvertit complètement cette image en présentant une Vénus repoussante sortant d'une baignoire miteuse.
Cette analyse linéaire met en lumière comment Rimbaud utilise son talent poétique pour transformer radicalement un topos classique, exprimant ainsi sa volonté de rupture avec les conventions littéraires de son époque.