Analyse : quand la mort devient poétique
Deux mouvements distincts structurent ce passage. D'abord, la mort réaliste des amants (lignes 1 à 10), puis une vision fantasmée qui transforme tout en chant d'amour (lignes 11 à la fin).
Les symboles s'accumulent : l'église en forme de montagne, les cyprès, la faux martelée, le "divin roi"... Ariane transforme son agonie en voyage mystique vers son bien-aimé. C'est sa façon d'idéaliser jusqu'au bout leur amour impossible.
La réalité physique transparaît malgré tout : la salive qui mousse, les pieds qui s'alourdissent, les difficultés à respirer. Cohen ne cache pas les effets du poison, mais les enrobe dans la poésie de la passion.
L'originalité de Cohen : contrairement aux légendes comme Tristan et Iseult, ici pas de fleurs qui poussent sur la tombe. Seule l'imagination d'Ariane crée la beauté de cette mort d'amour. C'est plus moderne et plus psychologique.
💡 Pour retenir : Ce texte montre comment un romancier peut transformer un suicide sordide en moment de pure poésie grâce au point de vue du personnage.