Portrait moral et physique de Georges Duroy
Georges Duroy est un homme guidé par ses désirs et son ambition démesurée. Ses regards, comparés à "des coups d'épervier", révèlent sa nature prédatrice, notamment envers les femmes qu'il considère comme des proies. Malgré sa pauvreté évidente, il calcule chaque dépense tout en maintenant l'apparence d'un homme de moyens.
Son portrait physique est paradoxal : il est naturellement séduisant avec ses attributs avantageux ("grand, bien fait, blond, [...] des yeux bleus"), mais son élégance est qualifiée de "tapageuse" et "commune". Cette contradiction illustre parfaitement sa position sociale ambiguë. Les femmes de toutes classes sociales sont attirées par lui, ce qui nourrit son ego et confirme son pouvoir de séduction.
Son portrait moral est bien moins flatteur que son apparence. Égocentrique et brutal, il "avance brutalement dans la rue", "heurtant les épaules" sans considération pour autrui. Son orgueil et son agressivité transparaissent dans son attitude de défi permanent. Quant aux femmes, elles ne sont pour lui que des objets de plaisir éphémère, comme l'indique sa vision des "femmes d'amour".
💡 À retenir : L'incipit de Bel-Ami présente un personnage dont la beauté extérieure contraste violemment avec sa laideur morale - technique narrative classique de Maupassant pour dénoncer l'hypocrisie sociale.
L'analyse de l'extrait montre que Duroy incarne l'arriviste par excellence, prêt à tout pour s'élever socialement. Sa belle apparence n'est qu'une façade qui dissimule un "mauvais sujet des romans populaires", révélant ainsi le décalage entre son être et son paraître, thématique centrale du roman.