Partie I : Les causes de la condamnation de l'imprimerie (lignes 1-15)
Cette première partie expose les raisons invoquées pour interdire l'imprimerie, révélant l'absurdité de telles justifications à travers l'ironie de Voltaire.
Voltaire commence par une gradation soulignant l'interdiction totale de l'imprimerie. Le contexte oriental est établi avec la mention de "Mahomet", servant de prétexte pour critiquer les décisions arbitraires des autorités religieuses en général.
Highlight: L'utilisation de l'argumentation indirecte permet à Voltaire de critiquer plus librement sans s'exposer directement.
La structure argumentative est mise en place dès la première phrase, annonçant les causes de l'interdiction. Voltaire utilise habilement une construction en deux parties pour créer un effet ironique :
Quote: "Cette facilité de communiquer ses pensées tend évidemment à dissiper l'ignorance, qui est la gardienne et la sauvegarde des États bien policés."
Cette phrase révèle le double langage employé par Voltaire : la proposition principale semble raisonnable, tandis que la subordonnée relative expose l'absurdité de considérer l'ignorance comme positive.
Vocabulary: Obscurantisme - Attitude de ceux qui s'opposent à la diffusion du savoir et du progrès.
Voltaire emploie le champ lexical du progrès ("perfectionner", "art-mécanique") pour souligner le contraste entre les valeurs des Lumières et l'attitude rétrograde du personnage qu'il a créé.
Example: L'énumération des verbes à l'infinitif positifs (comme "perfectionner") opposés à la "sainte doctrine" illustre l'absurdité du discours religieux.
Le philosophe utilise également le champ lexical du droit et de la justice pour défendre les idées des Lumières, mettant en évidence l'irrationalité des décisions arbitraires.
Definition: Lumières - Mouvement philosophique du XVIIIe siècle prônant la raison, le progrès et la liberté de penser.
L'ironie atteint son paroxysme avec l'utilisation d'un oxymore "misérable philosophe", soulignant le ridicule de la perception négative des philosophes par certaines autorités religieuses.