Un écrit révolutionnaire aux multiples facettes
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges se distingue par sa forme innovante et son approche multidimensionnelle.
Une tribune aux multiples destinataires
Olympe de Gouges s'adresse à différents publics dans son texte, ce qui lui confère une dynamique particulière :
- La Reine est la dédicataire de cette déclaration, en tant que "mère et épouse".
- L'homme est interpellé directement.
- Le préambule et les articles sont adressés à l'Assemblée nationale.
- Le postambule interpelle la communauté des femmes.
Cette diversité des destinataires reflète la volonté d'Olympe de Gouges de toucher l'ensemble de la société et de créer un dialogue entre les différentes parties prenantes.
Un collage de plusieurs genres
La DDFC mêle habilement différents styles et formes littéraires :
- Elle imite la forme juridique de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.
- Le préambule et les articles adoptent un ton formel et juridique.
- Le postambule prend la forme d'un pamphlet avec des formules chocs proches de slogans.
- L'auteure n'hésite pas à inclure de l'humour et des anecdotes, notamment à la fin du texte.
Example: Le passage du style juridique au pamphlet illustre la capacité d'Olympe de Gouges à manier différents registres pour renforcer son message.
La puissance unificatrice d'une parole offensive
Olympe de Gouges utilise habilement les pronoms et les désignations pour créer un sentiment d'unité et de force :
- En s'adressant à l'homme, elle se présente comme "une femme".
- Le préambule s'ouvre sur la désignation du groupe dont elle se fait la porte-parole : "Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation..."
- Dans le postambule, où elle interpelle les femmes, elle parle à la première personne et se met en scène de manière confiante et puissante.
Highlight: Cette stratégie rhétorique permet à Olympe de Gouges de créer un sentiment de solidarité entre les femmes tout en affirmant sa légitimité à porter leur voix.