Dissertation sur les valeurs virile français / philosophie

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la virilité, c'est la construction culturelle des attributs du masculin. Ainsi, dans le livre intitulé : Histoire de la virilité d'Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello, on comprend que la virilité s'est articulée autour de trois valeurs. Il y a d'abord la force physique. Ensuite, le courage, l'héroïsme guerrier et le goût de la domination des autres hommes. Enfin, la puissance sexuelle. Toutefois, ces qualités ont évolué avec le temps. Dans l'Illiade d'Homère, l'homme viril doit mourir en héros comme le montre Achille. Il est dépeint comme un guerrier puissant et colérique. Un défaut qui devient d'ailleurs une qualité. Avec le Moyen-Age, on retrouve les qualités du courage et de la bravoure dans la Chevalerie et les tournois. Ainsi, dans La chanson de Roland, un poème épique qui raconte les péripéties de Charlemagne, les valeurs viriles sont celles de l'honneur, de la fidélité et de la foi. Durant la Renaissance s'ajoute la grâce et la mesure, l'homme viril devient séducteur parfait dans une cour entourée comme dans le recueil de Ronsard, Les Amours, avec ces poèmes sur les femmes. On a d'ailleurs l'impression que la virilité a comme un goût de nostalgie et qu'elle se réfère toujours à un modèle ancien. A partir du XVIIème siècle l'homme viril évolue vers l'« honnête homme ». Il est élégant et correspond à l'idéal de galanterie. C'est le duc de Nemours, l'homme parfait, dans La princesse de Clèves, un livre pourtant écrit par une femme, Madame de La Fayette (auteur que l'histoire a retenu sans prénom). Au XIXe siècle, la virilité se manifeste dans les professions symbolisant l'ordre et la hiérarchie et même chez les ouvriers ou les cheminots avec le coté obscure de la virilité dans La Bête humaine d'Emile Zola. Dans cette société qui s'industrialise, l'homme viril se doit de dominer la nature et d'étendre sa puissance sur de nouveaux territoires comme cela se fera par la colonisation. Les trois mousquetaires de Roland Dumas nous montrent qu'il n'y en a aussi que pour les hommes. Aujourd'hui lorsqu'on observe ce qu'il reste du modèle viril on constate qu'il est encore très présent. Tout d'abord, dans l'idéal masculin de notre société finalement très similaire au représentation de la Grèce antique en ce que l'apparence physique masculine attachée au corps parfait musclé reste d'actualité. Cependant, on retrouve aussi cette image physique dans ce que l'on attend de la femme. En revanche, dans les grandes entreprises, les femmes aux commandes sont encore peu nombreuses (Christine Lagarde aux commandes du FMI est un exception). D'ailleurs, l'image de la femme de pouvoir est déplorable comme on peut le voir dans le film Le diable s'habille en prada avec Meryl Streep. Même au sein de l'Etat français qui revendique l'égalité, les différences de salaires hommes/ femmes sont encore fortes et il n'y encore jamais eu de présidente de la République française ou de présidente aux Etats-Unis. Les qualités qui sont attendues telles que l'ambition, la compétitivité, l'audace, l'autorité naturelle ou encore le gout du risque sont encore associés au mythe de la virilité. Les caricatures de la virilité que l'on retrouve dans le machisme et les clichés comme celui d'avoir par exemple la plus grosse voiture, le plus gros salaire et la plus belle fille sont encore tenaces. De l'autre côté, la fragilité féminine pour ne pas dire la sensibilité ou le coté versatile... sont encore très présents. Les grandes ambitions et les grands destins ne semblent pas tout à fait féminins et Emma Bovary de Gustave Flaubert le rappelle bien. Dans la société moderne, les blagues machistes lourdes et insistantes qui renvoient à une caricature exacerbée de la virilité n'ont pas disparu au point que si l'homme succombait à une pulsion virile cela pourrait encore bien être de la faute d'une femme (<< Elle ne l'aurait pas un peu cherché quand même ! »). Ainsi, si on peut retenir que les valeurs viriles ont évolués dans le bon sens du terme, il reste qu'elles paraissent être, à ce stade de l'analyse, rattachées à un système patriarcal plus ou moins archaïque qui persiste. II. Un système mis en place pour oppresser qui doit être transcendé pour n'en conserver que certaines valeurs essentielles pour rester utile au plus grand nombre et non plus seulement à une minorité masculine qui s'en croit exclusivement digne L'évolution des valeurs viriles montre qu'il s'agit en fait d'un concept, d'une construction culturelle des attributions du masculin. La virilité est transcendée dans des représentations diverses de l'image que la société se fait du masculin qui sont mises en avant par les civilisations ayant contribué historiquement à la formation de l'Occident. Le constat s'impose d'ailleurs qu'il s'agit de représentations faites par l'homme qui pendant des siècles a été dominé par l'homme détenteur du savoir et de l'écriture donc libre de transmettre ses idées sur la manière dont il concevait la société. Les valeurs viriles sont ainsi attachées à un système « viarcale », c'est-à-dire un système dans lequel s'établit la supériorité d'un sexe sur l'autre : celui de l'homme sur la femme. Dès l'Antiquité, les modèles de la virilité ont été définis selon les critères qu'on a vu de force physique et de domination des hommes. En effet, depuis les débuts de l'humanité, l'homme a été placé au-dessus de la femme en attendant de lui qu'il possède les qualités dites viriles. La naissance de Eve de la côte d'Adam en est une parfaite illustration. Si les valeurs viriles peuvent être universelles, elles placent l'homme viril au rang d'un être puissant et fort (physiquement et moralement) et donc idéal en quelque sorte. Achille de l'Iliade d'Homère est représenté comme un idéal à suivre et c'est avec ce livre que les jeunes grecs étaient éduqués pendant l'Antiquité. Ce système a ainsi rejeté les femmes qui ont été considérées comme des êtres « naturellement destiné à la servitude » selon Pline l'Ancien ou comme des « êtres ratés et imparfaits » d'après Aristote ou même « souffrant d'une envie de pénis » et « manquante » selon Freud. Cependant, le XXème siècle et l'arrivée du féminisme ont marqué un véritable tournant. En effet, il y a d'abord eu la première guerre mondiale (les combattants du front ont eu besoin des femmes qui travaillaient à l'arrière) puis durant la seconde guerre mondiale l'héroïsme guerrier symbolisé par le nazisme et le fascisme est tombé de son piédestal. Les femmes sont aussi devenues de grandes combattantes de l'ombre comme le montre Simone Signoret dans le film L'armée des ombres. La société en évoluant a remis en question ce mode de fonctionnement mettant au centre uniquement l'homme. Ensuite, cet idéal de l'homme ne colle pas à tous les hommes. En effet, si avant le XXème siècle que non-considérées, les femmes ont souffert de ce mythe de la virilité, les hommes aussi car ce système a encouragé la domination des hommes dit « virils » sur les hommes dit << efféminés ». Les hommes sont également obligés de correspondre aux attentes de la société car l'homme idéal est supposé être naturellement porteur d'une potentialité virile qu'il est sommé de développer, sous peine de déchoir. Ainsi, dans Le Rouge et le Noir de Stendhal, Julien le personnage principal se fait frapper par son père car il ne correspond pas à l'image attendu. Il est frêle et lit des livres. Encore aujourd'hui dans une société tolérante et égalitaire les jeunes hommes qui se disent << normaux »> continuent de considérer le terme « pédé » comme la pire insulte. L'image d'une parfaite virilité ne peut intégrer l'homosexualité. L'homme viril doit être hétérosexuel. Finalement dans cette volonté de vouloir créer une image d'homme « viril » parfait, on peut se demander si l'homme ne s'est pas tendu un piège à lui-même car cet idéal semble être une illusion. Il n'empêche que les valeurs viriles que sont le courage et la force morale sont encore des valeurs d'actualité car elles sont toujours des valeurs essentielles et citées en exemple même pour les filles : << Soit courageuse », « Soit forte » sont des formules qu'on entend souvent dans les films comme Atomic Blond. Ces valeurs ancrde notre société nous permettent d'agir. Pour conclure, les valeurs viriles qui ont évolué au fil du temps, sont le produit d'une société qui a été dessinée par les hommes. Certaines de ces valeurs plus morales que physiques sont cependant universelles et dans ce sens elles sont toujours utiles pour permettre le dépassement de l'individu non sexué. Dans ce sens on pourrait parler de « dévirilisation » comme le montre la reprise de L'origine du monde de Gustave Courbet par Orlan de manière très provocatrice dans L'Origine de la Guerre qui expose cette fois-ci le sexe de l'homme et non celui de la femme. Le XXIème siècle pourrait nous permettre de relever un nouveau défi celui de couper le lien entre les valeurs et la virilité au profit des valeurs de « genre » dans une construction sociale qui mettrait l'Homme au centre en privilégiant les rôles et les relations, les traits de personnalité, les attitudes, les comportements, plutôt que le sexe.