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Dissertation Zola

13/02/2022

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Dans leur préface à Germinie Lacerteux, Les Frères Goncourt sous-entendent la légitimité d'une
littérature mettant en scène les basses class
Dans leur préface à Germinie Lacerteux, Les Frères Goncourt sous-entendent la légitimité d'une
littérature mettant en scène les basses class

Dans leur préface à Germinie Lacerteux, Les Frères Goncourt sous-entendent la légitimité d'une littérature mettant en scène les basses classes : « les larmes qu'on pleure en bas pourraient faire pleurer comme celles qu'on pleure en haut. >> C'est également, ce que tente de démontrer Émile Zola, en particulier dans La Bête humaine (1890), le dix-septième volume de son œuvre monumentale Les Rougon-Macquart, sous-titrée " histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire ", dans laquelle la tonalité tragique est très présente. Reconnu comme le chef de file d'un mouvement littéraire majeur de la seconde moitié du XIXème siècle le Naturalisme, qui fait suite au Réalisme. Le Naturalisme conserve le principe du Réalisme, cependant, il s'enrichit de l'observation scientifique de l'individu inscrit dans la société pour en déterminer tous ses mécanismes. Comment les éléments du registre tragique sont-ils ici développés et renouvelés par Emile Zola ? Dans un premier temps, nous montrerons que ce roman est construit comme une énigme policière dans un imaginaire ténébreux et mythique qui réunit les éléments essentiels du registre tragique. Par ailleurs, nous verrons que Zola créé son propre univers mêlant à la fois réalisme et naturalisme. Le roman est construit comme une suite d'énigmes policières. Il foisonne en intrigues et meurtres dont d'eux d'entre eux ont pour mobile...

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Légende alternative :

la jalousie. Le meurtre de Grandmorin perpétré par Roubaud et Séverine est déclenché par la jalousie de Roubaud. C'est également la jalousie qui conduit Flore à vouloir tuer sa rivale Séverine mais qui provoque le déraillement du train. Un crime d'argent est ensuite perpétré sur Phasie, victime d'un empoisonnement. L'apogée de l'intrigue est atteint avec l'assassinat de Séverine commis par Jacques dans un acte de folie. Toutefois, il cherche à comprendre ses comportements et se livre à un examen de conscience : « il ne pouvait se mentir >>. Le roman dépeint un univers violent et sombre. Le titre La Bête humaine est un oxymore et dramatise le roman avec une connotation de violence qui met le lecteur en haleine de comprendre ce qui se cache derrière l'intitulé. En effet, Jacques est saisi par des pulsions de tuer, tel un loup, une « bête enragée » avec laquelle il partage des instincts de « sauvagerie » (Chap. II). Soulignons que dans les croyances populaires, le loup est considéré comme un animal satanique qui représente symboliquement le péché charnel. En outre, tous les personnages ainsi que les machines sont comparées à des bêtes qui expriment leur dangereux instinct primitif. On relève les champs lexicaux de l'obscurité avec la fumée, le charbon et de nombreuses scènes qui se déroulent la nuit : « un noir épouvantable ». Cette noirceur peut s'interpréter comme une « nuit intérieure », une incapacité des personnages à voir clairement. Leur conscience est comme troublée. L'auteur exprime ainsi par la violence et l'univers ténébreux, la nature négative de l'homme. Surtout, le texte revêt une dimension fantastique : le train devient un « train fou » qui roule sans fin, incontrôlable (« indomptée encore », « échappée », « le galop tout droit, la bête qui fonçait tête basse ») comme si la folie de Jacques se propageait à la locomotive. Le train symbolise donc la marche aveugle du destin que rien ne peut arrêter. Parallèlement à la folie ferroviaire, La Louison « agonise »>. L'atmosphère de fin du monde transmet à la fois un sentiment de violence, de peur et de compassion. Tous ces éléments sont des indices révélateurs d'une fin tragique. Le cheminement logique et fatidique semble inévitable tout au long du roman comme le destin du train qui projette l'imaginaire de 1 peurs incontrôlées. Cependant, cette œuvre ne se limite pas à un registre tragique classique. Zola renouvelle ce genre littéraire dans La Bête humaine. D'emblée, le réalisme de l'horreur apparait brutalement avec le rouge, le sang, couleur et liquide de la mort qui sont des éléments du crime, omniprésents dans le roman. Le sang de Grandmorin, le sang de Séverine qui reçoit un coup de couteau dans la gorge, le sang de Jacques tombé sous les roues de sa locomotive. << Et il abattit le poing, et le couteau lui cloua la question dans la gorge [...]. Au milieu de ces tentures rouges, de ces rideaux rouges, par terre, elle saignait beaucoup, d'un flot rouge qui ruisselait entre les seins » (chap. XI) De plus, Jacques fait figure d'anti-héros tiraillé entre désir sexuel et instinct de mort. Il ne parvient pas à entretenir des relations amoureuses sans éprouver de rage d'amour. La psyché de Jacques est de donner la mort à celle qu'il aime. Il a voulu tuer la jeune femme Flore pour qui paradoxalement il éprouve une attirance mais est parvenu de justesse à reprendre le contrôle de ses actes. Suite au crime de Séverine, Jacques n'éprouve pas de remords et est fasciné par « cette masse inerte » : « Il fixait sur Séverine ses yeux fous, il n'avait plus que le besoin de la jeter morte sur son dos, ainsi qu'une proie qu'on arrache aux autres ». Il analyse son désir de tuer Séverine, pour mieux la posséder: Eros et Thanatos sont liés. Pour mémoire, la branche des Macquart créée dans l'œuvre monumentale des Rougons-Macquart, symbolise la famille rongée par la misère et le mal dès la naissance. Zola s'intéresse et créé des personnages fictifs appartenant au milieu populaire et cherche à mettre en évidence les différences sociales. En outre, Jacques Lantier croit subir la transmission des tares familiales et cite notamment l'alcoolisme. Jacques, frère d'Etienne Lantier de Germinal qui éprouve lui aussi des tentations de meurtre, cherche une explication rationnelle à ses pulsions meurtrièr envers les femmes. a la conviction que ses pulsions criminelles sont la résultante d'un lourd atavisme. « Etait-ce sa soif qui était revenue, de venger des offenses très anciennes, dont il aurait perdu l'exacte mémoire, cette rancune amassée de mâle en mâle, depuis la première tromperie au fond des cavernes ? ». Ce mal est désigné comme une pathologie << son mal »>. Conscient de l'horreur du mal qui l'obsède, il en ressent un profond sentiment d'impuissance et de désarroi. Zola alimente ainsi une nouvelle perspective d'observation et d'analyse du mal humain sous l'angle social, scientifique et héréditaire. Ainsi, Emile Zola, à travers l'utilisation d'éléments propres au roman policier qui rapprochent La Bête humaine du registre tragique, développe tout au long du récit de nouvelles composantes pour analyser et démontrer de façon scientifique le sort et la fatalité qui s'abattent sur les individus. Le romancier dans son récit tragique parvient à convertir les personnages maudits en victimes d'une triste fatalité, ce qui suscite peur et compassion. Son message personnel qui semble transparaitre est que chaque homme, quel que soit son statut social vaut la peine d'être étudié et compris. 2