La relation père-fille immortalisée par Hugo
Le poème s'ouvre sur l'évocation d'une scène quotidienne touchante entre Victor Hugo et Léopoldine enfant. "Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin / De venir dans ma chambre un peu chaque matin" – ces premiers vers installent immédiatement le cadre intime et l'habitude précieuse que le poète chérissait.
La première partie du poème dépeint Léopoldine comme une présence lumineuse dans la vie de son père. Hugo la compare à "un rayon qu'on espère", utilisant ce champ lexical solaire pour créer une image presque angélique de sa fille. L'énumération des actions de l'enfant (ouvrir les livres, déranger les papiers, rire) transmet toute sa vitalité et sa spontanéité.
La deuxième partie révèle comment Léopoldine devient la muse du poète. Hugo décrit comment sa fille, sans le savoir, inspire ses "plus doux vers". C'est un mystère créatif que le poète lui-même ne comprend pas entièrement : "je ne sais comment, venaient mes plus doux vers". Léopoldine est présentée comme un être d'exception qui "aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts", associant simplicité enfantine et profondeur spirituelle.
À retenir : Dans "Elle avait pris ce pli", Victor Hugo utilise l'imparfait pour exprimer l'habitude et la nostalgie. Ce temps verbal est essentiel pour comprendre la dimension autobiographique et émotionnelle du poème.