Analyse du troisième quatrain
Le troisième quatrain de "Nuit Rhénane" marque l'apogée de l'inspiration poétique, mêlant des images audacieuses à une structure poétique innovante.
Apollinaire utilise une personnification du Rhin et un jeu de reflets des vignes, créant un chiasme au vers 9 qui produit un effet miroir à la fois dans la composition et au sens littéral. Cette technique reflète la complexité de l'inspiration poétique.
Definition: Chiasme - Figure de style consistant en un croisement d'éléments dans une phrase ou un vers, créant un effet de symétrie.
Le poète emploie une métaphore saisissante pour décrire les étoiles au vers 10, les comparant à des "grains de sel". Cette image, bien que belle, introduit une note inquiétante en évoquant leur chute.
Highlight: Le néologisme "râle-mourir" au vers 11 ajoute une dimension morbide à l'atmosphère du poème.
La mise en abyme au vers 12, où le chant du batelier se mêle aux voix des fées, crée une démultiplication des voix poétiques. Ce procédé illustre la richesse et la complexité de l'inspiration d'Apollinaire.
Ce quatrain représente l'aboutissement de l'inspiration, où l'ivresse devient généralisée, produisant une poésie audacieuse et enivrante. Il démontre la capacité d'Apollinaire à fusionner des éléments traditionnels avec des innovations stylistiques, caractéristique du mouvement littéraire moderniste.
Analyse du dernier vers
Le dernier vers de "Nuit Rhénane", isolé en monostiche, marque une rupture brutale avec l'atmosphère enivrante des quatrains précédents.
Quote: "Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire"
Ce vers unique symbolise à la fois la chute et la fin du sonnet, brisant la structure traditionnelle. Il évoque simultanément la fin de l'ivresse physique (le verre brisé) et poétique (le vers brisé), ainsi que la conclusion du poème lui-même.
Highlight: La signification de "mon verre s'est brisé comme un éclat de rire" est multiple, illustrant la fin abrupte de l'inspiration et de l'ivresse.
L'image de l'éclat de rire associée à celle du verre brisé crée un parallèle sonore et visuel, rappelant le premier vers du poème et bouclant ainsi la structure. Cette technique renforce l'unité du poème tout en soulignant la brutalité de la chute.
Ce dernier vers démontre la maîtrise d'Apollinaire dans l'art de conclure, utilisant une image forte pour marquer la fin de l'expérience poétique et de l'ivresse créatrice.