Partie III : Longue tirade de l'esclave
La tirade de l'esclave constitue le cœur de cet extrait, offrant un réquisitoire puissant contre l'esclavage et ses atrocités. Voltaire utilise ici de nombreux procédés littéraires dans Candide pour renforcer son message.
L'accumulation d'injustices décrites par l'esclave crée un effet de choc chez le lecteur. L'utilisation d'euphémismes comme "c'est l'usage" pour décrire des pratiques barbares souligne l'absurdité et l'inhumanité du système.
Example: "Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main"
Cette description des conditions de travail dans les plantations de sucre est particulièrement frappante. L'utilisation du présent d'habitude renforce l'idée que ces horreurs sont quotidiennes et systématiques.
La description pathétique dans Candide atteint son paroxysme avec la phrase célèbre : "C'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe." Cette accusation directe vise à culpabiliser le lecteur européen, le rendant complice de ces atrocités.
Highlight: Voltaire utilise l'ironie et les contrastes pour souligner l'hypocrisie de la société européenne qui profite du travail des esclaves tout en prétendant à la civilisation.
La tirade se termine par une critique acerbe de la religion, présentée comme un outil de justification de l'esclavage. L'oxymore "l'honneur d'être esclave" et la comparaison avec les animaux renforcent la déshumanisation des esclaves.
Quote: "Les fétiches hollandais qui m'ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d'Adam, blancs et noirs"
Cette dernière partie de la tirade expose la contradiction entre les enseignements religieux et la réalité de l'esclavage, remettant en question la moralité de la société européenne dans son ensemble.