Deuxième mouvement : la révolte des femmes (lignes 8 à 28)
Dans cette partie de la scène 13 de La Colonie, les femmes passent à l'offensive face au refus des hommes.
Madame Sorbin prend les commandes : "Est-ce là votre dernier mot ?" Cette question sonne comme un avertissement. Elle ordonne ensuite d'afficher une ordonnance, montrant que les femmes avaient anticipé ce refus.
Les femmes revendiquent l'égalité totale :
"nous mêler de tout, être associées à tout, exercer avec vous tous les emplois"
Elles mentionnent des métiers traditionnellement masculins :
"Présidente, conseillère, Intendante, Capitaine ou avocate"
Exemple: L'idée de femmes avocates choque particulièrement les hommes, révélant leurs préjugés.
Madame Sorbin répond avec ironie à la surprise des hommes :
"c'est que nous n'avons pas la langue assez bien pendue [...]?"
Analyse: Cette réplique retourne habilement le stéréotype de la femme bavarde à l'avantage des femmes.
Les hommes refusent catégoriquement, arguant que la gravité de ces fonctions ne s'accorde pas avec la féminité.
Highlight: Ce débat stérile montre l'incompréhension totale entre les deux groupes.
Troisième mouvement : l'ultimatum des femmes (lignes 29 à 41)
Dans cette dernière partie de la scène 13 de La Colonie de Marivaux, les femmes posent un ultimatum aux hommes.
Elles argumentent que leur esprit est nécessaire à l'élaboration des lois :
"c'est que vous ne faites rien de la moitié de l'esprit humain, et que vous n'employez jamais que la votre, qui est la plus faible."
Citation: "le mariage [...] devrait aussi se faire entre leurs pensées et les nôtres"
Cette métaphore du mariage des esprits souligne l'importance de la complémentarité entre hommes et femmes.
Les femmes justifient leur résistance comme un service rendu à l'humanité :
"l'univers en est la victime et nous le servons en vous résistant"
Elles concluent en refusant tout dialogue supplémentaire :
"J'ai dit, il serait inutile de me répondre"
Analyse: Cette fin abrupte montre la détermination des femmes à obtenir l'égalité.
Highlight: Marivaux utilise l'humour et l'ironie pour dénoncer les inégalités entre hommes et femmes dans la société du 18e siècle.