Appel à la prise de conscience des femmes
Le postambule d'Olympe de Gouges s'ouvre sur un puissant appel aux femmes à prendre conscience de leur condition d'oppression. L'auteure utilise des stratégies rhétoriques efficaces pour secouer son lectorat féminin et l'inciter à l'action.
L'apostrophe initiale "Femme, réveille-toi" établit d'emblée un ton autoritaire et urgent. L'emploi du singulier confère une valeur générale à cet appel, s'adressant à toutes les femmes, quelle que soit leur condition sociale. Le tutoiement crée une proximité entre l'auteure et ses lectrices, renforçant l'impact émotionnel du message.
Highlight: L'utilisation répétée de l'impératif ("réveille-toi", "reconnais", "déployer") traduit la volonté de Gouges de pousser les femmes à l'action plutôt qu'à la passivité.
La métaphore du sommeil, illustrée par l'impératif "réveille-toi", assimile la Révolution à un réveil brutal mais salvateur après le long sommeil de l'Ancien Régime. Gouges considère que les femmes ne sont pas encore suffisamment mobilisées pour faire valoir leurs droits.
Vocabulary: Le "tocsin de la raison" est une métaphore qui compare la Révolution au son d'alarme d'une cloche, appelant les femmes à s'éveiller et à agir.
L'auteure dresse un bilan contrasté de la Révolution : si elle a libéré les hommes, elle n'a pas encore apporté la justice aux femmes. Cette injustice est soulignée par le parallélisme "devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne", mettant en lumière la nécessité d'une seconde révolution, cette fois pour les droits des femmes.