Analyse linéaire de Roberto Zucco - Tableau 2
La confrontation entre Roberto et sa mère
Dans cette scène cruciale du texte complet de Roberto Zucco, nous assistons à une confrontation révélatrice qui complète la scène d'exposition en dévoilant davantage la personnalité du protagoniste.
La dispute s'articule autour de trois mouvements principaux:
- Roberto qui réclame son treillis militaire
- La longue tirade désespérée de la mère
- L'assassinat final et le départ de Roberto
Le début de la confrontation
Roberto utilise le marchandage comme stratégie contre sa propre mère:
- Il emploie l'impératif "donne-moi" qui révèle son autorité nouvelle
- Il énumère précisément ses vêtements militaires ("mon treillis, ma chemise kaki, et mon pantalon de combat")
- Il propose un pacte: ses vêtements contre son départ
Concept clé La symbolique du treillis militaire représente la violence latente de Roberto et sa nouvelle identité. C'est l'armure de sa folie qu'il cherche à revêtir.
La tirade de la mère
La mère, dans un long monologue poignant, exprime son désarroi face à la métamorphose de son fils:
- Elle utilise l'anaphore "est-ce moi..." pour souligner son incompréhension
- Elle développe des subordonnées hypothétiques en "si" qui révèlent qu'elle n'a jamais cessé de surveiller son fils (champ lexical de la vue: "yeux", "regard", "surveillé")
- Elle dresse un portrait de Roberto en opposant sa douceur passée à sa violence actuelle
- Elle constate: "je croirais que ce n'est pas mon fils que j'ai devant moi"
La tirade se termine par plusieurs métaphores saisissantes:
- Le déraillement du train
- La voiture écrasée au fond du ravin
- Des images qui symbolisent l'irréversibilité de la folie de Roberto
Analyse du personnage Roberto Zucco présente une dualité troublante: capable de douceur mais aussi d'une extrême violence. Cette ambivalence est au cœur de sa crise personnelle et familiale.
L'assassinat final
La scène culmine avec le second parricide de Roberto:
- Les didascalies décrivent un mouvement qui va de la tendresse à la violence ("la caresse, l'embrasse, la serre")
- Le meurtre est mentionné sobrement: "étranglée"
- Roberto "se déshabille, enfile son treillis et sort" - geste symbolique d'abandon du passé et d'embrassement de sa nouvelle identité
Cette scène est fondamentale pour comprendre la crise personnelle et familiale au cœur de Roberto Zucco et révèle:
- La faillite du langage entre mère et fils
- La métamorphose irréversible du protagoniste
- La cruauté et la folie meurtrière qui définissent désormais Roberto
Référence littéraire Cette scène évoque les tragédies grecques comme Médée de Sénèque, avec des thèmes communs: parricide, folie, destin inexorable et catastrophe familiale.
