Analogie finale entre le poète et le soleil
Le quatrain final du poème "Le Soleil" de Baudelaire établit une analogie explicite entre le poète et l'astre solaire, tous deux capables d'embellir le monde.
Citation: "Quand, ainsi qu'un poète, il descend dans les villes, / Il ennoblit le sort des choses les plus viles"
Cette comparaison souligne la capacité du poète à transfigurer la réalité urbaine, même dans ses aspects les plus sordides, par le pouvoir de la poésie.
Highlight: C'est ici que s'exprime le plus clairement l'art poétique baudelairien, fondé sur l'alchimie poétique qui transforme la laideur en beauté.
Le poète se présente comme un "roi" doté d'une "autorité naturelle", capable d'ennoblir toute chose. Cette revendication d'un pouvoir quasi-divin est cependant tempérée par une note de sobriété.
Le vers final du poème résume cette capacité de transfiguration poétique :
Citation: "Et pénètre à l'hôpital comme dans un palais"
L'antithèse entre "hôpital" lieudemaladieetdemiseˋre et "palais" lieuderichesseetdegrandeur est renforcée par une allitération en p. Cette opposition souligne que tout peut devenir objet poétique sous le regard du poète.
Analyse: Ce quatrain final constitue une véritable définition de la fonction du poète selon Baudelaire, capable comme le soleil de révéler la beauté cachée du monde moderne.
En conclusion, ce poème des "Tableaux Parisiens" illustre parfaitement la révolution poétique opérée par Baudelaire dans Les Fleurs du Mal. En faisant entrer la ville moderne et ses aspects les plus prosaïques dans le champ de la poésie, il ouvre la voie à une nouvelle esthétique qui influencera profondément la poésie française.
Exemple: On peut rapprocher ce poème d'autres textes comme "Ma Bohème" de Rimbaud ou "Le Pain" de Francis Ponge, qui poursuivent cette exploration poétique du quotidien et de l'urbain.