Analyse de l'Acte 1, Scène 1 du Malade imaginaire
Cette scène d'ouverture du Malade imaginaire de Molière présente une entrée en scène spectaculaire qui établit immédiatement le ton de la pièce. Argan, le personnage principal, apparaît seul sur scène, engagé dans un dialogue imaginaire avec son apothicaire.
Le premier mouvement de la scène se concentre sur ce dialogue imaginaire, révélant plusieurs aspects comiques et critiques :
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L'obsession d'Argan pour les comptes médicaux, illustrée par le comique de répétition et l'anaphore "Plus".
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Le pédantisme des médecins, mis en évidence par l'utilisation de termes techniques et de redondances.
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L'humour typique de la farce, avec des termes scatologiques et une insistance sur les clystères.
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L'hypocondrie évidente d'Argan, qui tire des conclusions absurdes sur sa santé.
Exemple: L'utilisation de termes comme "astringente" et "clystère carminatif" illustre le jargon médical pédant.
Highlight: Le comique de répétition et l'anaphore "Plus" soulignent l'obsession d'Argan pour ses traitements médicaux.
Le deuxième mouvement de la scène montre Argan appelant en vain sa servante Toinette :
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Un soliloque composé principalement de plaintes, soulignant la solitude du personnage.
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Un comique de farce avec des onomatopées répétées et un vocabulaire vulgaire.
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La révélation du caractère colérique d'Argan.
Vocabulary: Soliloque - Discours qu'un personnage se tient à lui-même sur scène.
Quote: "Allons qu'on m'ôte tout ceci" - Cette phrase marque le début du soliloque d'Argan.
Cette scène d'ouverture offre une grande flexibilité d'interprétation pour les metteurs en scène. Elle peut être jouée comme une farce pure, en accentuant le comique de répétition et les éléments scatologiques, ou bien être orientée vers une tonalité plus tragique, soulignant la gravité du sujet de la maladie et de la mort.
Definition: Comédie-ballet - Genre théâtral créé par Molière, mêlant comédie, musique et danse.
La richesse de cette scène d'exposition du Malade imaginaire réside dans sa capacité à combiner des éléments de farce avec une réflexion plus profonde sur la condition humaine, illustrant la maîtrise de Molière dans l'art de la comédie du 17ème siècle.