Fiche de révisions Manon Lescaut

Légende alternative :

auquel on s'adonne à la cour. On parle à l'époque d'un « vice à la mode >> • Sujets : En quoi la représentation de personnages en marge participe aux plaisirs du romanesque ? Le gout pour la transgression permet-il d'expliquer le plaisir de la lecture de cet ouvrage ? Ce roman représente-t-il seulement les aventures d'un jeune couple aveuglé par les passions ? Manon est-elle la véritable héroïne de ce roman? La représentation des personnages en marge participe-t 'elle à un projet littéraire satirique et moraliste ? ● Amorces: Visées du roman : divertir et instruire D Personnages en marge 1) Manon Lescaut Fille de joie qui doit être envoyée au couvent Amour du luxe : « La 1ère vertu de Manon, non plus que la mienne, n'était pas l'économie » Sans scrupules vis-à-vis de ses amants: dupe M. de G.M. pour obtenir de l'argent Sans scrupules vis-à-vis de DG: il l'aime sincèrement mais elle le trompe, par exemple à la Comédie, elle devait le rejoindre pdt l'entracte mais reste avec G...M..., elle lui envoie une lettre dans laquelle elle dit qu'elle « prévo[it] la peine que cela pouvait lui causer >> N'hésite pas à abandonner DG pour de l'argent « Je ne doutais nullement qu'elle ne m'abandonnât pour quelque nouveau B... lorsqu'il ne me resterait que de la constance et de la fidélité à lui offrir >> Pour elle, seule la fidélité du coeur compte donc se prostitue car richesse et bonheur sont indissociables selon elle. Qd elle trompe DG, elle ne comprend pas pourquoi il pleure car selon elle travaille >> 2) Des Grieux En marge de son statut social : d'origine noble mais s'enfuit avec une fille de joie En marge par rapport à Manon : son amour est supérieur au sien « Manon était passionnée pour le plaisir; je l'étais pour elle. >> En marge de la religion : il va au séminaire mais peu convaincu par sa vocation et le quitte 2 fois En marge par rapport à la morale de son temps : préfère les plaisirs au travail, ne travaille pas, sa passion amoureuse le conduit à sa perte : devient voleur, tricheur aux jeux, picaro, commet le meurtre du portier, trompe ceux qui lui font confiance (Aumônier de St-Lazare, Tiberge au début,...) En marge parmi les tricheurs : pas un vrai tricheur Nom « chevalier » ironique: n'accomplit pas d'exploits glorieux dignes de romans de chevalerie, pas un héros, il abandonne les carrières qu'il envisage (philosophie, séminaire,...) Une construction du récit plaisante 1) La forme du récit Roman-mémoires : 7ème tome des Mémoires et aventures d'un homme de qualité -> contribue à faire croire au lecteur à la vraisemblance de l'histoire, présente le récit comme un témoignage : Renoncour affirme avoir écrit cette histoire juste après l'avoir entendue et que << rien n'est plus exact et plus fidèle que cette narration >> Récit de DG enchâssé dans celui de Renoncour: interventions de Renoncour rendent le récit plus vivant - récit en 2 parties 2) L'effet de suspens et le retard : analepses et prolepses Renoncour et DG: manient parfaitement l'art du suspens dans la conduite du récit -> Prolepses et analepses qui rythment le récit => crée l'attente et suspens pour lecteur Prolepses annonces par anticipation des faits qui se produiront plus tard ex: ouverture du roman in media res sur la scène du convoi, lecteur sait que Manon sera déportée en Amérique -> pousse le lecteur à envisager un point d'arrivée tragique qui le laisse curieux du chemin parcouru pour y parvenir ex: narrateur emploie futur « je rapporterai, dans la suite »>/<< Vous verrez analepses: ex J'avais dise-sept an Suspens laissé : ex: incipit, Renoncour annonce sa rencontre avec DG mais en retarde le récit effectif de 2 pages pour préciser détails et circonstances du voyage ex: DG raconte son année passée loin de Manon au séminaire de Saint-Sulpice -> annonce ses retrouvailles avec Manon, le lecteur s'attend à ce qu'elles aient lieu au moment où DG «< devai[t] soutenir un exercice public dans l'école de théologie »>. Mais si Manon vient bien l'écoiter, il << n'eu[t] pas la moindre connaissance de cette visite >> déception narrative pour le lecteur PUIS surprise par le récit des retrouvailles des amants un peu plus tard, lors d'un rdv au parloir Des personnages en marge, sources des plaisirs du lecteur Le lecteur, en quête de divertissements, est séduit par ces deux personnages hors des normes et par leurs aventures rocambolesques 1) Des personnages attirants DG et Manon sont décrit comme des personnages hors du commun et attisent la curiosité du lecteur ex : début du récit de DG, présentation de Manon : « Parmi les douze filles [...] il y en avait une dont l'air et la figure étaient si peu conformes à sa condition, qu'en tout autre état je l'eusse - prise pour une personne du premier rang >> Manon est décrite comme une femme à part, DG vit un véritable coup de foudre « je me trouvai enflammé tout d'un coup jusqu'au transport >> Adv d'intensité « si charmante >> présente Manon comme une femme à part Lors de l'arrivée du frère de Manon, DG souligne qu'il « se trouva malheureusement logé, à Paris, dans la même rue que nous.>> 2) Des personnages sources de péripéties Personnages à l'origine de la plupart des péripéties de l'œuvre Ils s'écartent des codes sociaux (ML fille de joie, DG noble mais fuit avec elle donc devient aussi un marginal) donc sont confrontés à de nombreux problèmes qui sont autant de rebondissements au sein du récit ex: DG s'enfuit avec Manon -> quelques semaines plus tard, le père de DG envoie des laquais ex: Manon et DG enfermés à de nombreuses reprises car ont été dénoncés par des hommes que Manon essayait de tromper, ce qui les conduit à être traités « moins comme des criminels que comme de fieffés libertins >> ex.: DG, pour s'évader et ensuite libérer Manon de l'Hopital, tue un domestique ex: Pour combler le désir d'argent de Manon, DG participe à des jeux d'argent 3) Alternance des tonalités Aventures rocambolesques des personnages marginaux sources de différentes tonalités : du comique au tragique Lescaut suggère à DG et Manon d'accepter bijoux et pension proposés pas la nouvelle fréquentation de Manon, M de G...M... et de s'enfuir avec le butin -> DG se fait alors passer pour le frère de Manon, et joue un personnage naïf et ridicule, Lescaut lui ordonne de faire la révérence et « J'en fis deux ou trois des plus profondes >> + justifie sa proximité avec Manon que trouve M de G...M... avec phrase ambigüe « c'est que nos deux chairs se touchent de bien proche»> => comique, le lecteur voit un personnage non attachant se faire tromper Tragique: Mort de Manon décrite comme un « fatal et déplorable évènement >> Le cadre réaliste: Cadre réaliste autour de l'histoire = source de plaisir du lecteur Topographie Parisienne: << rue V... » rue Vivienne Noms des villes : Amiens, Paris, Chaillot, Pacy, Le Havre de Grace, Calais Lieux : Hôpital de la Salpêtrière, St-Sulpice, prison St-Lazare Dates: 1712 à 1716, grâce à de nombreuses indications temporelles dans le récit : « il se passa près de deux ans >>, << Trois semaines se passèrent >> Noms de personnages qui paraissent réels : « M de B... », « M de T...» « M de G...M... » =>récit qui s'inscrit dans un cadre réaliste, rapprochant ainsi le lecteur des personnages, ce qui contribue aux plaisirs du lecteur L'âme humaine : 1) Les tiraillements de l'âme humaine DG est un personnage tiraillé entre, d'une part, ses aspirations nobles et religieuses, et, d'autre part, l'attraction vers le plaisir Au début : doit rentrer dans l'Ordre de Malte MAIS tombe amoureux de Manon -> s'enfuie avec elle Puis enlevé par les laquais de son père, retourne au séminaire et redevient vertueux et convaincu par sa vocation religieuse: « J'aurais préféré [...] un quart d'heure de méditation chrétienne à tous les plaisirs des sens ». Mais Manon vient le voir, abandonne ces projets ecclésiastiques qu'il décrit alors comme de « folles imaginations », pour retrouver la femme dont « toute [la] figure [lui] parut un enchantement >> ➡A 2 reprises, DG abandonne ses projets ecclésiastiques, dans lesquels il était épanoui, pour s'enfuir avec Manon => tiraillement entre l'idéal religieux et moral et l'attraction vers le plaisir qui invite le lecteur à réfléchir sur la complexité de l'âme humaine 2) Le mythe de Manon Roman qui alterne entre 2 narrateurs : DG et Renoncour -> Manon, qui est pourtant personnage éponyme, ne raconte jamais l'histoire => la structure narrative ne permet jamais d'avoir accès au fond de ses pensées, ce qui explique que Manon fascine autant Fascination pour cette femme mystérieuse soulignée par DG avec expression « charmante ot perfide créature»> Pdt tout le récit, lecteur indécis : Manon est-elle une femme << honorable » (c^ le souligne DG) ou une friponne ? => mystère qui nourrit le plaisir de lecture La critique des codes sérieux de la société 1) Les punitions sévères vis-à-vis des marginaux Début du récit : Manon doit être « envoyée par ses parents [...] au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir » -> doit devenir religieuse mais n'y va pas de son plein gré et s'enfuit ensuite avec DG en lui demandant de l'aider à retrouver << sa liberté >> ➡ Abbé Prévost dénonce société dans laquelle les parents peuvent enfermer leur fille dans un couvent s'ils sont en désaccord avec ses choix de vie 2) Amour passionnel vu d'un mauvais œil DG, dès 1ère rencontre, nomme Manon la « maitresse de [son] cœur »>. Mais amour contrarié à de nombreuses reprises par leur entourage par Tiberge qui s'oppose à la fuite de Manon et DG en tenant à DG « un discours sérieux, qui dura plus d'un quart d'heure >> par le père de DG: voit leur amour comme un vice, fait enfermer DG à Saint-Sulpice, fait emmener Manon en Amérique ➡ société qui s'oppose à un sentiment bon, l'amour, et qui le voit comme un vice Le règne de l'argent dans la société 1) Gout pour l'argent des personnages marginaux Régence de Philippe d'Orléans au 18ème siècle: gout de l'argent et du luxe Place de l'argent qui parait presque plus importante que place des sentiments Manon trompe DG à plusieurs reprises ex: sortie avec G...M..., devait retrouver DG à l'entracte mais l'abandonne et explique dans une lettre être « comblée de présents » et que G...M... lui fait « envisager le sort d'une reine >> 2) Qui peut entrainer au vice Lescaut, personnage marginal : fait partie de « La Ligue » (association de tricheurs), un voleur (vit au crochet de DG et Manon et leur prend de l'argent), pousse même sa sœur à la prostitution. Mais finit par se faire tuer par balle dans la rue 3) Société qui rend avide d'argent Fin du roman : Manon déportée en Louisiane et DG la suit par amour Marginaux en France mais à leur arrivée au village du Nouvel-Orléans, commencent une nouvelle vie vertueuse : DG ne triche plus, Manon ne se prostitue plus, DG affirme tenir avec Manon des « conversations, qui étaient toujours réfléchies, et qui [les] mirent insensiblement dans le goût d'un amour vertueux»> + sont aimés de tous les habitants du village, vivent heureux dans une petite cabane L'instruction morale par le divertissement Roman qui cherche à instruire le lecteur en le divertissant Avis de l'auteur, Prévost affirme présenter un roman qui suscite le plaisir et la réflexion à la fois : « outre le plaisir d'une lecture agréable, on y trouvera peu d'événements qui ne puissent servir à l'instruction des mœurs; et c'est rendre, à mon avis, un service considérable au public, que de l'instruire en l'amusant 1) L'histoire d'amour malheureuse Plaisir de la lecture qui provient des nombreuses péripéties amoureuses: coup de foudre, trahisons, complicités, retrouvailles quand DG libère Manon, jalousie (Prince d'Italie) Mais ces péripéties invitent à tirer une leçon morale: la poursuite des passions conduit à l'égarement (DG en vient à faire des choses contraires à ses valeurs pour continuer de plaire à Manon avide d'argent «Je ne doutais nullement qu'elle ne m'abandonnât pour quelque nouveau B... lorsqu'il ne me resterait que de la constance et de la fidélité à lui offrir >>), l'exclusion sociale, duel pour Manon qui conduit à la mort Avis de l'Auteur : « Exemple terrible de la force des passions >> 2) Le basculement dans le vice et dans le crime Plaisir de la lecture : aventures, rebondissements, enlèvement, guet-apens, fuites, meurtre Aventures qui illustrent la leçon morale : punitions, prison, souffrance, exil de Manon, mort de Lescaut (tricheur),... ex :-DG et Manon font croire à G...M... qu'ils sont frères et soeurs afin que Manon puisse obtenir de l'argent de la part de G...M... Mais quand celui-ci se rend compte qu'il a été dupé, Manon est emmenée à l'Hopital et DG en prison à Saint-Lazare ex: DG fait enlever le jeune G...M..., parti en soirée à La Comédie avec Manon. Il est finalement envoyé à la prison du Chatelet Les limites de la morale Manon Lescaut a été censuré à cause de l'ambigüité sur la question des passions. Prévost devra reprendre par trois fois son ouvrage, qui n'a rien d'un texte écrit par un moraliste dans sa version originale. 1) Actions pas vraiment condamnées Récit 1re p. sing : que le point de vue subjectif de DG, récit qui se termine sur la parole de DG, sans qu'on n'ait le jugement et l'avis de Renoncour, homme de qualité DG de 22 ans fait corps avec celui de 17 ans et manque de recul «Je trouve encore de la douceur dans un souvenir qui me représente sa tendresse et les agréments de son esprit >> ex: quand il découvre tromperie de Manon avec M de B..., même en rapportant l'évènement 5 ans après il cherche à trouver des excuses à Manon « Il n'y avait que trois heures qu'elle m'avait accablée de ses plus tendres caresses [...] Non, non, repris-je, il n'est pas possible que Manon me trahisse >> « Elle pêche sans malice, elle est droite et sincère >> DG laisse entendre que Manon le change positivement : il reconnait être « timide » et « facile à déconcerter >> mais face à Manon il est « loin d'être arrêté par cette faiblesse ». + hyperbole « je me suis étonné mille fois, en y réfléchissant, d'où me venait alors tant de hardiesse et de facilité à m'exprimer >> Par le récit à la 1 p., le lecteur devient le confident de DG et est invité à partager ses émotions 2) Des victimes de la fatalité DG se présente comme le jouet du destin, allé de malchances en malchances, sans responsabilité, il évoque son « sort >> + « J'ai remarqué dans ma vie, que le Ciel a toujours choisi, pour me frapper de ses plus rudes châtiments, le temps où ma fortune me semblait le mieux établie >> + termes de « Fatalité », « Ciel », « destinée >>, << fortune >> + « Par quelle fatalité suis-je devenu si criminel ? >> Veut faire éprouver de la pitié à Renoncour et au lecteur : « Je suis sûr qu'en me condamnant, vous ne pourrez vous empêcher de me plaindre >> Tiberge Ami fidèle et dévoué Début du roman, DG précise « un ami avec lequel j'avais toujours été tendrement uni >> : vers lui que DG se tourne quand il a besoin d'argent ou d'un service, et Tiberge accourt dès que DG lui demande de l'aide ex : il va même le chercher en Amérique, au prix de nombreuses péripéties Tiberge pourrait être le confident de la tragédie classique si DG était un véritable héros tragique : << Tiberge, quoique âgé de 3 ans de plus que moi était un garçon d'un sens mûr et d'une conduite fort réglée[...] je lui fis l'entière confidence de ma passion >> Tiberge incarne l'autre voie qu'aurait pu suivre DG avec le choix de « l'état ecclésiastique >> Une nouvelle façon de mettre en scène la société 1) On dévoile ce qui est voilé Personnages en marge permettent surtout de s'intéresser une partie du monde qui a tendance à être cachée Lecteur découvre : la vie d'une fille de joie, la prison... ex: DG envoyé à Saint-Lazare puis au Chatelet / Manon à l'Hopital de la Salpêtrière, on apprend qu'elle fut « condamnée à remplir tous les jours une certaine tâche de travail, comme une condition nécessaire pour obtenir quelque dégoutante nourriture >> Lecteur découvre l'organisation d'une maison de jeux au sein de l'hôtel de Transylvanie lorsque DG y est introduit par Lescaut: caractère réaliste de la description avec la « table de pharaon >> + vocabulaire spécifique « filer la carte »=> se représenter la scène et découvrir un lieu présent au sein de la société mais habituellement caché aux yeux de tous ● Des personnages en marge 1) Ils côtoient une société de l'ombre Lescaut fait entrer DG dans La Ligue, association de tricheurs Manon adresse à DG une jeune prostituée, lorsqu'elle se trouve avec le fils de M. de G...M... en pensant qu'elle pourrait divertir DG en son absence Manon est elle-même une fille de joie DG emploie des hommes pour tenter de délivrer Manon 2) En marge par leurs actes et leurs décisions Fuite au début du livre pour échapper à une vie religieuse DG n'hésite pas à son fidèle ami Tiberge pour obtenir de l'argent Leur union les marginalise d'emblée puisqu'ils choisissent de s'unir hors mariage : « Nos projets de mariage furent oubliés à Saint-Denis; nous fraudâmes les droits de l'Eglise, et nous nous trouvâmes époux sans y avoir fait réflexion ». Cette union ne peut donc pas être reconnue par la société car elle ne respecte pas les codes DG triche au jeu, tue un homme pour une cause plus noble qui est la liberté et l'amour de Manon => valeurs morales semblent être inversées 3) La société elle même les désigne comme des marginaux La société elle-même les désigne comme des marginaux puisqu'ils sont condamnés à plusieurs reprises : DG enlevé par les laquais de son père, prison de Saint-Lazara et Manon à l'Hôpital, DG au Chatelet • MAIS des personnages à l'image de la société dans laquelle ils vivent et victimes Donc on ne peut pas totalement les considérer en dehors des codes et des normes 1) Des lieux réels et des pratiques établies Des cercles de jeu comme à l'Hôtel Transylvanie (description réaliste) ● Marginalisation symbolisée par les déplacements des personnages: contraint de quitter Paris pour la banlieue et plus particulièrement Chaillot. Marginalisation d'autant plus visible à la fin de l'œuvre puisqu'ils doivent partir de France pour s'exiler au Nouvel-Orléans. Une fois là-bas, ils n'ont d'autres solutions que de fuir dans le désert. => ils sont contraints de s'extraire de la société pour vivre leur amour. Marginalisation verbalisée par le fidèle ami de DG, Tiberge, qui tente à de nombreuses reprises de le ramener vers le chemin de la raison : « Permettez-moi, mon cher Chevalier [...] d'y mettre seulement une condition : c'est [...] que vous souffrirez que je fasse du moins mes efforts pour vous ramener à la vertu, que je sais que vous aimez, et dont il n'y a que la violence de vos passions qui vous écarte. >> Hommes qui paient des filles de joie : M de B..., M de G...M...,... Libération de DG négociée par le père de DG avec la contrepartie de la déportation de Manon C'est la société qui rend avide d'argent : à la fin du roman, Manon et DG vertueux 2) La place des femmes dans la société du 18ème siècle Femmes condamnées pour leur libertinage alors qu'elles sont surtout enfermées dans leur condition par leur beauté et le regard des hommes - ex: Abbé Prévost critique les punitions sévères des jeunes filles, au début du roman Manon doit être « envoyée par ses parents [...] au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir >> DG présente Manon comme une victime et elle l'est peut-être vraiment : victime d'une société inégalitaire sur le plan sociale et sur le plan sexuel: DG tricheur et même assassin mais son meurtre est caché les religieux de Saint-Lazare eux-mêmes, à Saint-Lazare il est enfermé mais confié à la religion et sort de cet endroit sans trop de peine, et la 3ème fois il est incarcéré à la prison du Chatelet mais son père parvient à le faire libérer MAIS Manon, qd DG est à Saint-Lazare, est à l'Hopital, un lieu aux conditions terribles et où elle est << condamnée à remplir tous les jours une certaine tâche de travail, comme une condition nécessaire pour obtenir quelque dégoutante nourriture » + à la prison du Chatelet, DG libéré mais elle doit être exilée Traitée comme un objet par son propre frère qui la pousse à se prostituer Lorsque Synnelet apprend qu'elle n'est pas mariée, il veut s'emparer d'elle comme une marchandise, l'aumonier rappelle au jeune couple que « M. le Gouverneur était le maître ; que Manon avait été envoyée de France pour la colonie, c'était à lui de disposer d'elle. >> Des héros de l'amour 1) Justification par l'amour Justification par l'amour: DG montre que sa conduite n'est pas un choix délibéré, mais une nécessité dictée par la loi du coeur, plus forte que celle de la société ou de la religion : « L'amour et la jeunesse avaient causé tous nos désordres >> Transgressions deviennent des sacrifices de son rang et de ses valeurs, par amour pour Manon. Il n'est plus un «< fripon >> mais un héros tragique entrainé par la force des passions Fin du roman, mort de Manon: il « romp[t son] épée », se sacrifie entièrement, sacrifie son statut social pour celle qu'il aime 2) Conversion vertueuse 3) Excuses Des victimes de la société qui fait obstacle à leur amour Un roman qui instruit le lecteur L'écriture de l'Abbé Prévost se rapproche ainsi parfois de celle des moralistes du 17ème siècle comme LB : « La plupart des grands et des riches sont des sots; cela est clair à qui connait un peu le monde. Or il y a là-dedans une justice admirable >> 1) Sur la psychologie humaine 2) Sur les codes sociaux au 18ème siècle 3) Une société qui corrompt l'âme pure des amants • Une histoire d'amour extraordinaire Amour qui traverse toutes les épreuves DG revient tjrs vers Manon alors même qu'il lui reproche son infidélité mais « l'amour suffisait seul pour [lui] fermer les yeux sur toutes ses fautes. >>> Manon, alors qu'elle ne cesse de se détourner de DG, revient tjrs vers lui : « je prétends mourir [...] si vous ne me rendez votre cœur sans lequel il est impossible que je vive >> DG bascule dans la marginalité par amour et Manon est elle aussi prête à adopter une vie plus vertueuse en acceptant d'épouser DG à la fin de l'œuvre Amour fait des 2 personnages un couple mythique Ouvertures: Sade écrit dans Idée sur les romans : « Quelles larmes que celles que l'on verse à la lecture de ce délicieux ouvrage ! Comme la nature y est peinte, comme l'intérêt s'y soutient, comme il augmente par degrés, que de difficultés vaincues ! >> « Le verrou » qui - libertinage: peinture de Fragonard illustre le penchant aux plaisirs sexuels (1776)