L'inclassable Baudelaire : entre spleen et mort
Baudelaire est un artiste de la diversité, inclassable dans les mouvements littéraires de son époque. Il puise dans le Romantisme (solitude, nature), le Symbolisme (vision du monde comme forêt de symboles), le Parnasse (l'art pour l'art) et le Dandysme (élégance provocatrice). Cette multiplicité d'influences fait des Fleurs du mal une œuvre profondément originale.
Le spleen, thème principal du recueil, désigne bien plus que la mélancolie. Pour Baudelaire, c'est l'ennui existentiel qu'il nomme "Satan moderne". Cet état psychologique négatif évoque la vacuité du monde, le vide intérieur et une descente personnelle en enfer. Il s'oppose à l'idéal, élévation au-dessus de la société et de soi-même. Cette tension permanente entre chute et élévation structure l'ensemble du recueil.
La mort, omniprésente dans Les Fleurs du mal, est à la fois questionnée, évoquée et parfois souhaitée. Baudelaire l'aborde avec un mélange d'angoisse et de curiosité, se demandant si elle représente une limite définitive ou un passage vers une autre existence. Sa modernité réside dans son traitement cru du sujet, n'hésitant pas à décrire les cadavres en détail tout en transformant métaphoriquement "la boue en or". Cette conclusion des Fleurs du mal suggère que de la mort peut naître la vie, notamment celle de l'art.
💡 Comprendre l'essentiel : Les 6 sections des Fleurs du mal forment un voyage initiatique où le poète cherche diverses échappatoires au spleen, avant de confronter finalement la mort comme ultime question existentielle.