Le spleen et l'idéal dans Les Fleurs du Mal
Le concept de spleen est central dans l'œuvre de Baudelaire. Dérivé de l'anglais, ce terme désignait initialement la rate, considérée comme le siège de la mélancolie. Pour Baudelaire, le spleen représente :
- Un état de profonde mélancolie et d'ennui existentiel
- Une souffrance psychologique intense
- Un sentiment de vacuité face au monde et au temps qui passe
Vocabulary : Spleen - État de mélancolie profonde, d'ennui sans cause apparente, souvent accompagné d'un dégoût de l'existence.
Le spleen est souvent associé à des images d'enfer, de gouffre et d'abîme, symbolisant la descente intérieure de l'homme dans ses propres tourments.
En contraste, l'idéal représente :
- L'élévation au-dessus de la société, du monde matériel et de soi-même
- L'aspiration à la beauté et à la transcendance
- Un champ lexical lié à l'élévation et au ciel
Cette dualité entre spleen et idéal structure l'ensemble du recueil, reflétant les oscillations de l'âme du poète entre désespoir et aspiration à la beauté.
La mort : thème omniprésent
La mort est un thème central des Fleurs du Mal, omniprésente et abordée sous différents angles :
- Comme limite ultime de l'existence
- Comme possible passage vers une autre forme de vie
- Avec un mélange d'angoisse et de curiosité
Example : Les poèmes "Danse macabre" et "Une Charogne" illustrent cette fascination pour la mort et la décomposition.
Baudelaire modernise le traitement de la mort en poésie :
- Par des descriptions détaillées et crues des cadavres
- En questionnant l'idée de vie après la mort
- En explorant le concept de répétition éternelle d'une vie négative
Quote : "Tout même la mort nous ment" LeSqueletteLaboureur
Cette approche de la mort reflète la vision complexe et ambivalente de Baudelaire, oscillant entre fascination et répulsion, espoir et désespoir.