Le comique dans Gargantua
Le comique est un élément central du roman "Gargantua" de François Rabelais. L'auteur utilise différentes formes d'humour pour divertir le lecteur tout en transmettant des critiques de la société.
Le gigantisme comme source de comique
Le gigantisme des personnages principaux est un ressort comique majeur de l'œuvre. Rabelais s'inspire de la mythologie grecque, où les géants représentent des forces chaotiques, pour créer un univers fantaisiste et merveilleux.
Exemple: La description physique exagérée de Gargantua avec ses 18 mentons illustre ce gigantisme comique.
L'auteur pousse l'exagération à l'extrême en décrivant les besoins démesurés du géant, que ce soit pour s'habiller ou se nourrir. Les objets surdimensionnés qu'il utilise participent également à cet effet comique.
Le comique carnavalesque
Rabelais emploie ce que Mikhaïl Bakhtine appelle le "comique carnavalesque", caractérisé par une inversion des valeurs.
Définition: Le carnavalesque désigne un renversement temporaire des hiérarchies et des conventions sociales.
L'auteur rejette le langage noble et rhétorique au profit d'un langage populaire, parsemé de références obscènes et scatologiques. Le corps et ses fonctions, habituellement tabous, deviennent une source de réjouissance.
Exemple: L'invention du "torche-cul" par Gargantua illustre parfaitement ce comique scatologique.
Le comique verbal
Rabelais excelle dans les jeux de mots et les calembours. Il mêle termes techniques, expressions latines et mots inventés pour créer un effet d'étourdissement chez le lecteur.
Citation Gargantua rire: "Je vais leur payer à boire ce ne sera que par ris" (jeu de mots sur Paris)
L'auteur s'amuse également à brouiller les pistes entre réalité et fiction, tantôt demandant l'attention du lecteur, tantôt exigeant qu'on le croie sur parole.