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Analyse du sujet 9
L'humanisme est un mouvement littéraire du XVIe siècle dans lequel les auteurs cherchent à placer l'Homme au centre de la réflexion. Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle le siècle de la Renaissance. Parmi les premiers humoristes, on retrouve Gargantua qui est un roman écrit par François Rabelais, auteur humoriste, moine et médecin en 1534 sous l'anagramme d'Alcofribas Nasier. Dans ce roman, l'auteur nous raconte l'apprentissage et les exploits guerriers du géant Gargantua, fils de Grandgousier et de Gargamelle. La citation « Le rire de Rabelais, c'est une grande partie de superbe déguisement pour essayer de détourner les ennemis et brouiller les pistes » écrite dans Repertorium 11 en 1963 nous montre que en réalité la critique de Rabelais se cache derrière le rire. Il admire la façon dont Rabelais utilise le rire pour dénoncer en entendant toute censure de la part des ornements apparentés à l'esprit critique et à l'humour, notamment la religion.
Il nous demande comment Rabelais utilise le rire pour critiquer les maux de la société. Nous verrons dans une première partie le rire comme divertissement, puis dans une deuxième partie nous étudierons le rire comme moyen de critique.
Rabelais et le rire
Premièrement, Rabelais utilise le rire pour divertir son lecteur. En effet, il accorde beaucoup d'importance à la joie dans ses écrits. Ses œuvres sont des sources de la joie de l'apprentissage, thérapeutiques. On le remarque dès le début du roman, précisément dans « Avis aux lecteurs » lorsqu'il dit « Mieux vaut de rire que de larmes éclater, parce que le rire est le propre de l'Homme ». Le rire est un remède contre la souffrance, il durcit les cœurs de la vie, et combat la douleur. Rabelais s'est inspiré du traité sur les animaux d'Aristote, ce dernier défend l'idée « L'Homme est le seul animal qui ait la faculté de rire ». Il est important pour Rabelais d'apprendre que avec la joie car c'est ce qui fait le sens de l'Homme. On apprend avec lui que s'amuser, le sérieux n'est pas tant le plaisir que l'obligation. Dans son roman il nous pousse à creuser son livre. Par exemple dans le prologue page 21, « Rompre l'os pour sucer substantielle moelle », l'auteur veut qu'on s'intéresse à la profondeur de son œuvre qui est la meilleure partie, la plus précieuse. Plus le lecteur dévore le texte, plus il apprend des choses, c'est donc le but de Rabelais, il veut que l'on atteigne la substantielle moelle dans la joie. Au début du prologue Alcofribas Nasier (Rabelais) s'adresse au lecteur particulier lorsqu'il dit « Burettes, ventre sain, couillons, chercher un trette, clustres, et vous trouverez ». Il ne cherche pas seulement un lecteur intellectuel mais plutôt un lecteur bon vivant, qui aime bien boire du vin et manger car « Le savoir hydrate et nourrit ». C'est ce lecteur que cherche l'auteur.
L'éducation plaisante
Ensuite, le rire contribue à ce que l'éducation devienne amusante, comme nous le montre Gargantua. Après de nombreuses échecs d'éducation, il apprend enfin avec une éducation qui lui procure du plaisir, notamment avec les torche-culs. « J'ai inventé de torcher le cul avec le plus seigneurial, le plus excellent, le plus efficace qu'en jamais on fit part de ses expériences. » Même si le sujet est très formel, cela peut tourner au ridicule, donc suscite le rire chez le lecteur. De plus, de nombreux néologismes sont utilisés dans ce chapitre, par exemple « torcheculain », le lecteur peut rire de cela, des spécialités de Rabelais qualifiées, déconcentrables, indécrottables, cabillonneux. Ce rire est accueilli grâce au vocabulaire vague.
Enfin, le rire est un moyen que Rabelais utilise tout le long de l'œuvre. On retrouve bien entendu l'humour scatologique qui est l'objet de nombreux chapitres dans Gargantua. Rabelais est très fort dans l'exagération, il ne pèse pas ses mots, il écrit le rapport corporel comme il l'entend, il est très évocateur. Par exemple, dans le chapitre 6 « la bête à deux dos » fait référence à une relation sexuelle. L'humour grivois est très marqué ici.
Rabelais apprécie de faire rire son lecteur grâce à l'utilisation de ses vocabulaires grivois, cela apporte un plus à son œuvre, on apprend avec le rire, on se divertit l'esprit. C'est exactement ce que l'auteur cherche à faire. Ainsi, nous avons vu comment Rabelais arrive à faire rire et à enseigner à travers son œuvre Gargantua.