L'apprentissage hors de l'église : une routine stérile
La deuxième partie de l'extrait poursuit la satire en décrivant les activités de Gargantua après l'église.
Citation: « En sortant de l'église, on lui amenait sur un chariot à boeufs une masse de gros chapelets de Saint-Claude, chaque grain aussi gros que le moule d'un bonnet »
Rabelais continue d'utiliser l'hyperbole pour ridiculiser les pratiques religieuses. La taille démesurée des chapelets et la quantité excessive de prières récitées (« Il en disait plus que seize ermites ») soulignent l'aspect mécanique et stérile de cet apprentissage.
Vocabulaire: Les « Kyrielles » mentionnées dans le texte font référence à de longues litanies ou prières répétitives, renforçant l'idée d'une pratique religieuse sans réflexion.
L'auteur établit un contraste saisissant entre la supposée dévotion religieuse et les préoccupations matérielles de Gargantua, notamment sa gourmandise.
Citation: « Son âme est en cuisine »
Cette métaphore finale résume parfaitement la critique de Rabelais : malgré toutes ces pratiques religieuses, l'esprit de Gargantua reste focalisé sur les plaisirs terrestres, en particulier la nourriture.
Highlight: À travers cette satire, Rabelais dénonce une éducation sophiste qui, loin d'éveiller l'intelligence, l'anesthésie par la répétition et le manque de sens.
La conclusion de l'extrait souligne l'inefficacité de cette méthode d'enseignement, qualifiée de routinière et répétitive. Rabelais oppose le temps considérable consacré aux pratiques religieuses vides de sens à la « méchante demi-heure » dédiée à l'instruction véritable, illustrant ainsi le déséquilibre d'une éducation qui privilégie la forme sur le fond.
Cette analyse de l'éducation de Gargantua offre un aperçu brillant de la critique rabelaisienne des méthodes pédagogiques de son époque, préfigurant les réformes éducatives humanistes à venir.