Analyse détaillée de L'École des femmes de Molière - Acte II, Scène 5
Dans cette scène cruciale de L'École des femmes, Molière déploie tout son génie comique à travers un dialogue révélateur entre Arnolphe et Agnès. Cette analyse linéaire met en lumière les différents procédés dramaturgiques et la construction psychologique des personnages qui font de cette pièce une "grande comédie".
Définition: La "grande comédie" selon Molière combine les procédés de la farce traditionnelle avec une profondeur psychologique des personnages, créant ainsi un genre nouveau au XVIIe siècle.
Le dialogue s'articule autour de quatre mouvements distincts qui révèlent progressivement la tension dramatique. Dans le premier mouvement, nous observons l'interrogatoire jaloux d'Arnolphe face à l'innocence désarmante d'Agnès. Le texte est parsemé d'indices linguistiques significatifs, comme l'utilisation répétée du "je ne sais quoi" par Agnès, révélant son éducation limitée et sa naïveté touchante.
Le deuxième mouvement intensifie la tension dramatique à travers un questionnement plus pressant d'Arnolphe. L'utilisation du polyptote "examen/examinateur" souligne le caractère obsessionnel du personnage, tandis que les réponses d'Agnès, empreintes de sincérité, ne font qu'accroître son tourment.
Exemple: Le comique de situation atteint son paroxysme lorsqu'Agnès décrit innocemment les gestes d'Horace : "Il me prenait et les mains et les bras", provoquant la jalousie croissante d'Arnolphe.